lundi, mars 3, 2025

Allemagne en compétition : Un nouveau moteur de recherche se mesure à Google.

Ecosia et Qwant, moteurs de recherche européens, cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis de Google et Bing en développant leur propre index via l’European Search Perspective (EUP). Ce projet vise à créer une alternative respectueuse des données personnelles et à renforcer l’autonomie technologique en Europe. En intégrant des innovations en intelligence artificielle, ils espèrent offrir une recherche indépendante, tout en surmontant des défis techniques et de financement pour être opérationnels d’ici 2025.

L’article initial a été publié pour la première fois sur Smart Up News.

Actuellement, le paysage de la recherche en ligne est dominé par quelques géants américains. Google gère des milliards de requêtes chaque jour, tandis que Bing, la plateforme de Microsoft, joue également un rôle important. Cependant, deux moteurs de recherche européens, Ecosia d’Allemagne et Qwant de France, ambitionnent de changer cette dynamique en développant leur propre index de recherche. Leur initiative, nommée European Search Perspective (EUP), pourrait transformer l’écosystème numérique en Europe en réduisant leur dépendance vis-à-vis des grandes entreprises technologiques et en accélérant l’implémentation de nouvelles technologies.

L’importance d’un système de recherche indépendant

Pour l’instant, Ecosia et Qwant s’appuient sur les résultats de recherche fournis par Bing et, dans certains cas, par Google. Cette situation crée une dépendance problématique vis-à-vis de ces grandes entreprises, comme l’indique TechCrunch.

D’une part, les coûts liés à l’utilisation de la recherche Bing ont considérablement augmenté. D’autre part, les grandes entreprises pourraient à l’avenir restreindre l’accès à leurs services. En développant leur propre source de données, Ecosia et Qwant gagneraient en autonomie tout en réduisant leurs coûts à long terme.

L’impact de l’intelligence artificielle sur la recherche

L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle de plus en plus central dans les services de recherche modernes. Ces derniers s’appuient sur des algorithmes d’IA générative capables de créer des textes, des images ou des résumés de manière autonome.

Ecosia et Qwant expérimentent déjà des fonctionnalités alimentées par l’IA, mais leur dépendance à l’égard de systèmes externes, comme ceux de Google ou Microsoft, limite leur flexibilité. Avec leur propre index de recherche, ils pourraient intégrer et adapter ces technologies plus librement.

Christian Kroll, le fondateur d’Ecosia, a déclaré à TechCrunch : « Avec l’essor des outils d’IA, la demande pour des index de recherche a augmenté ». Google et Bing sont souvent réticents à partager leur index, d’où l’importance de développer des solutions indépendantes.

Comprendre l’index de recherche

Un index de recherche est l’infrastructure technique fondamentale d’un moteur de recherche, agissant comme un vaste annuaire numérique où les pages web sont stockées et classées. Lorsqu’une requête est effectuée, le moteur de recherche interroge cet index pour fournir des résultats pertinents.

Tandis que Google et Microsoft gèrent leurs propres index et déterminent les contenus accessibles, Ecosia et Qwant envisagent avec l’EUP de créer une alternative respectant les réglementations européennes sur la protection des données et indépendante des géants américains.

Vers une plus grande protection des données et une indépendance européenne

La protection des données constitue un argument supplémentaire en faveur de ce projet. Contrairement à Google, qui personnalise ses résultats en fonction des données des utilisateurs, Qwant privilégie la confidentialité. Le nouvel index poursuivra cette approche en garantissant :

« Nous continuerons à fonctionner sans données personnalisées et à optimiser notre algorithme uniquement sur la base d’informations accessibles. » (Olivier Abecassis, PDG de Qwant)

D’un point de vue politique, le développement d’un index de recherche européen est également crucial. L’UE soutient activement des initiatives favorisant l’autonomie technologique via le Digital Markets Act. Kroll a souligné que « c’est le bon moment » pour cette initiative. En cas de changement géopolitique limitant l’accès à Google ou Bing, l’Europe risquerait de devenir trop dépendante de ces plateformes. Avoir un index propre permettrait aux acteurs européens de contrôler leurs technologies de recherche.

Les défis de la concurrence et des aspects techniques

Bien que des moteurs de recherche comme Brave aient développé leurs propres index, Qwant et Ecosia affirment que leur approche est distincte. « Nous ne faisons pas que copier Google ou Microsoft », a déclaré Abecassis à TechCrunch. Ils prévoient d’indexer eux-mêmes tous les documents accessibles et de les analyser avec un algorithme indépendant.

Le principal défi réside dans l’exploration des sites web et le stockage de leur contenu. Cependant, des plateformes majeures comme Facebook et Instagram restreignent de plus en plus l’accès aux services de recherche.

Financement et projets d’avenir

Ecosia et Qwant investissent déjà dans ce projet, bien qu’ils ne divulguent pas les montants exacts. EUP sera constituée en tant qu’entité indépendante afin d’attirer des investissements supplémentaires. Ecosia compte environ 20 millions d’utilisateurs mensuels dans le monde, tandis que Qwant enregistre près de 6 millions d’utilisateurs en France. Cette base d’utilisateurs pourrait accélérer le développement du nouvel index de recherche.

D’ici 2025, cet index devrait être opérationnel pour les requêtes en allemand. À long terme, cette initiative pourrait fournir une véritable alternative aux services de recherche américains, avec une meilleure protection des données et une gestion européenne.

En conclusion

*L’article initial a été publié pour la première fois par notre partenaire Smart Up News.

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