Jusqu’à présent, l’ARC n’a découvert qu’une infime partie de ces transactions
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Il y a une nouvelle arnaque fiscale qui fait son chemin, et celle-ci a une saveur typiquement caribéenne. Les riches Canadiens profitent des sociétés privées canadiennes et des paradis fiscaux comme les îles Vierges britanniques pour réduire leur facture d’impôt sur les gains en capital. Les autorités fiscales contestent le stratagème, et un petit nombre de dossiers sont déjà devant la Cour canadienne de l’impôt en attente de procès. Il y aura bien d’autres appels : des centaines de millions de dollars des contribuables sont en jeu.
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D’abord, un peu de contextualisation. Il existe un grand nombre de règles fiscales favorables qui s’appliquent aux « sociétés privées sous contrôle canadien » (SPCC). Par exemple, une SPCC bénéficie des taux d’imposition les plus bas sur ses premiers 500 000 $ de revenu d’entreprise annuel, ainsi que d’un crédit d’impôt de 35 % pour les dépenses de recherche et développement. De plus, un particulier qui vend des actions d’une SPCC peut être admissible à une exonération cumulative des gains en capital d’environ 914 000 $ (le montant indexé pour 2022).
Par contre, pour empêcher qu’une SPCC soit utilisée comme compte d’épargne personnel par ses actionnaires, le taux d’imposition de la SPCC sur la plupart des revenus de placement (y compris la moitié imposable des gains en capital) est d’environ 50 %. Cela signifie qu’un particulier dans une tranche d’imposition personnelle plus élevée devrait généralement être indifférent si son revenu de placement est gagné personnellement ou par sa SPCC.
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Les sociétés cotées en bourse et les sociétés privées qui ne sont pas admissibles à titre de SPCC n’ont accès à aucune de ces règles favorables pour les revenus d’entreprise; par contre, ils sont imposés au taux général d’environ 26,5 % sur les revenus de placement. Ne serait-il donc pas formidable qu’une SPCC puisse profiter de tous les allégements fiscaux pendant de nombreuses années, puis, lorsqu’elle est sur le point de vendre un placement et de réaliser un gain appréciable, devienne comme par magie une non-SPCC et paie des impôts au taux général taux de seulement 26,5 pour cent? Eh bien, ne cherchez pas plus loin que les îles Vierges britanniques (BVI).
En termes généraux, une SPCC telle que définie dans notre code des impôts est une société constituée au Canada, contrôlée par des résidents du Canada et non cotée en bourse. Selon cette définition, si une SPCC choisit d’être régie par les lois sur les sociétés des BVI au lieu du Canada, elle n’est plus « constituée en société au Canada » : le jour où elle passe à la loi des BVI, elle cesse donc d’être une SPCC. Si l’entreprise réalise un gain en capital en tant que non-SPCC quelques jours plus tard, son impôt canadien sur la moitié imposable n’est que de 26,5 %.
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Un certain nombre de contribuables ont mis en oeuvre ce plan. L’Agence du revenu du Canada (ARC) est d’avis qu’un passage aux lois des BVI dans le seul but d’éviter l’impôt canadien est abusif, de sorte qu’en vertu de nos règles anti-évitement, l’impôt s’applique toujours au taux de SPCC de 50 %. .
Jusqu’à présent, l’ARC n’a découvert qu’une infime partie de ces transactions. Des évaluations ont été émises; les contribuables se sont opposés ; et nous entendrons bientôt ce que la cour de l’impôt a à dire. Cependant, il n’est pas certain que l’ARC l’emportera. La Cour suprême a déclaré que même si le seul but d’une opération est l’évitement fiscal, cela ne signifie pas nécessairement que l’opération est abusive ou doit être annulée.
Il y a au moins quatre dossiers d’évitement de SPCC devant la Cour de l’impôt, avec un impôt combiné en litige d’environ 17 millions de dollars. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg. Les conseillers fiscaux ont fouetté ce plan et les appels des contribuables commencent à peine à arriver. Et, comme toujours, si les contribuables ont gain de cause devant les tribunaux, c’est vous et moi qui en supporterons le coût.
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Alors que faire? Pour commencer, nos règles anti-évitement pourraient être renforcées afin que tout plan dont l’objectif principal est l’évitement fiscal soit invalidé, sans si, ni et, ni mais. En novembre 2020, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré qu’elle lancerait des consultations sur nos règles d’évitement fiscal afin de mieux lutter contre la planification fiscale abusive : c’était il y a plus d’un an, et le silence d’Ottawa a été assourdissant. Deuxièmement, la ministre pourrait publier aujourd’hui un communiqué indiquant qu’avec ou sans nouvelles règles anti-évitement, elle a l’intention de déposer un projet de loi rétroactif et de mettre fin à ces manigances du CPCC.
À moins ou jusqu’à ce que la ministre Freeland décide d’agir, les personnes qui évitent l’impôt devraient au moins être avisées que l’ARC est au courant de ce plan et émettra des avis de cotisation s’ils vous débusquent.
Allan Lanthier est un associé à la retraite d’un cabinet comptable international et a été conseiller auprès du ministère des Finances et de l’Agence du revenu du Canada.
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