Allan Lanthier : Les Canadiens veulent que la Coupe Stanley revienne au Canada. L’ARC ? Pas tellement

De récentes affaires fiscales concernant les primes à la signature et les RCA rendront la vie encore plus difficile aux équipes canadiennes

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Plus vous regardez le dossier de l’Agence du revenu du Canada contre le capitaine des Maple Leafs de Toronto, John Tavares, plus il suscite des inquiétudes.

Cela fait plus de trois décennies que les Canadiens de Montréal ont battu les Kings de Los Angeles quatre matchs contre un pour remporter la Coupe Stanley en 1993. Depuis, les équipes canadiennes n’ont atteint la finale que six fois, toutes en perdant. L’une des raisons est le taux d’imposition exorbitant des particuliers au Canada, qui rend difficile pour les équipes canadiennes de recruter des joueurs vedettes. Les récents défis de l’ARC pourraient rendre cette tâche encore plus ardue.

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Les taux d’imposition canadiens sont parmi les plus élevés au monde, dépassés seulement par quatre autres pays de l’OCDE. Par exemple, un résident de l’Ontario paie 53,5 pour cent sur son revenu supérieur à 250 000 $. Le taux fédéral le plus élevé aux États-Unis n’est que de 37 pour cent. Une taxe d’État supplémentaire peut s’appliquer, mais neuf États ne prélèvent aucun impôt sur les personnes physiques.

Pendant des années, les équipes canadiennes ont eu recours à deux plans pour réduire le fardeau fiscal des joueurs : les primes à la signature et les « ententes de rémunération à la retraite ». L’ARC s’attaque désormais aux deux.

En vertu de la convention fiscale entre le Canada et les États-Unis, le taux d’imposition sur une incitation à signer un accord sportif – une prime à la signature – ne peut pas dépasser 15 pour cent. Pour se qualifier, un joueur doit être un résident fiscal américain et avoir une maison aux États-Unis tout en louant un logement au Canada pendant la saison. Mais l’ARC a maintenant imposé à Tavares plus de 8 millions de dollars en impôts et intérêts sur une prime à la signature qu’il a reçue pour jouer pour Toronto.

Sa décision est étrange. Après avoir reçu le premier versement de la prime à la signature – le seul paiement en litige – Tavares a déménagé à Toronto et paie donc l’impôt canadien à 53,5 pour cent sur chaque autre centime que lui verse le contrat. Et l’ARC elle-même a publié une lettre d’interprétation en 1998 confirmant le taux de 15 pour cent, à condition qu’un paiement soit une « véritable prime de signature ». Les contribuables comme Tavares avaient le droit de s’appuyer sur ces conseils.

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La différence entre une « véritable prime à la signature » et un salaire pour avoir réellement pris la glace est peut-être subtile, mais si l’ARC avait des doutes quant à son interprétation de 1998, elle aurait dû avertir les équipes et les joueurs canadiens il y a des années. Si Tavares perd au tribunal, les autres joueurs ayant reçu des primes à la signature recevront probablement des cotisations de l’ARC pour les impôts et les intérêts et seront confrontés au risque de double imposition : s’ils ont déjà payé l’intégralité de l’impôt américain sur le bonus, il sera peut-être trop tard pour obtenir un crédit. aux États-Unis pour la taxe canadienne supplémentaire.

Quant aux « ententes de retraite » ou RCA : l’équipe canadienne verse une partie du salaire d’un joueur à un RCA. Par exemple, au lieu de recevoir un salaire annuel de 5 millions de dollars, un joueur pourrait recevoir 4 millions de dollars, l’équipe contribuant 1 million de dollars à un RCA. La contribution est imposée à un taux forfaitaire de 50 pour cent, mais elle est entièrement remboursable lorsque le joueur quitte l’équipe ou prend sa retraite et commence à recevoir des paiements de RCA. Ces paiements sont imposables, mais si le joueur déménage aux États-Unis à la retraite, l’impôt canadien pourrait être aussi bas que 15 pour cent, ce qui signifie un impôt canadien global inférieur à 46 pour cent sur les 5 millions de dollars, ce qui est mieux que 53,5 pour cent.

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L’ARC n’a pas encore contesté les joueurs de la LNH avec des RCA, mais elle a émis évaluations pour des millions de dollars contre trois anciens Blue Jays de Toronto — José Bautista, Josh Donaldson et Russell Martin – en litige la base sur laquelle les règles RCA s’appliquent. Si l’ARC devait l’emporter, elle s’en prendrait presque certainement également aux joueurs de la LNH, ce qui rendrait la position concurrentielle des équipes canadiennes encore plus précaire.

Ce qu’il faut faire? L’ARC devrait élaborer et publier des lignes directrices concernant les futures primes à la signature et les CR. Et le ministère des Finances devrait introduire des règles pour réduire les impôts imposés aux athlètes professionnels. Ottawa offre déjà des allégements fiscaux pour les activités de toutes tailles et formes. La viabilité de notre passe-temps national est-elle moins importante ?

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Entre-temps, nos taux d’imposition des particuliers continuent d’attirer les entrepreneurs, les médecins, les ingénieurs et autres vers les États-Unis, tout en garantissant presque qu’il n’y aura pas de défilé de la Coupe Stanley au Canada de si tôt.

Poste financier

Allan Lanthier, associé retraité d’un cabinet comptable international, a été conseiller auprès du ministère des Finances et de l’Agence du revenu du Canada.

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