lundi, novembre 25, 2024

All Our Kin : Stratégies de survie dans une communauté noire

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Il est communément admis, tant par les universitaires que par les profanes, que les comportements profondément ancrés des pauvres noirs des villes contribuent à les maintenir dans la pauvreté et expliquent en grande partie leur apparent manque de mobilité économique. Cependant, cette étude, qui se fonde sur une expérience directe et en face à face avec les pauvres noirs des villes, montre que loin d’être propices à la persistance de la pauvreté, ces pratiques sont en réalité des réponses créatives à des conditions économiques désastreuses. La véritable raison de leur manque de mobilité sociale est que les classes moyennes et supérieures, conscientes de la nécessité d’une sous-classe de travailleurs non qualifiés pour l’économie, soutiennent des politiques, comme l’aide sociale, qui maintiennent le statu quo plutôt que des politiques qui modifieraient les structures économiques qui poussent les pauvres noirs des villes vers la pauvreté.

Le principal problème auquel sont confrontés les pauvres noirs des villes est la pénurie de ressources. Pour y remédier, les communautés ont spontanément développé un système complexe d’échange appelé troc. L’échange n’implique généralement pas un échange immédiat de biens. Au contraire, une personne donne à une autre, par exemple un canapé, en espérant qu’à un moment donné dans le futur, cette personne l’aidera. L’utilité de ce système est qu’il protège de la ruine les membres de la communauté qui se trouvent confrontés aux conditions financières les plus difficiles, maximisant ainsi la valeur des biens rares.

Ce système flexible s’étend non seulement aux biens matériels mais aussi aux soins des enfants. Il est fréquent qu’un enfant soit élevé par sa sœur aînée, une tante, la mère du père ou même une amie de la mère qui n’a aucun lien de sang avec l’enfant. Ces déplacements d’enfants peuvent être temporaires ou permanents. L’une des conséquences de ce comportement est que les relations familiales chez les pauvres noirs des villes s’écartent des paradigmes d’organisation familiale courants dans la culture blanche américaine. Les droits et devoirs de la maternité ne sont pas nécessairement centralisés chez la mère biologique, mais peuvent être détenus par la grand-mère ou même répartis entre un certain nombre de personnes qui ont, à un moment donné, pris soin de l’enfant.

Les conditions économiques des pauvres noirs vivant en milieu urbain entraînent également des changements fréquents dans les conditions de vie. Lorsque le soutien de famille perd son emploi ou qu’un membre de la famille décède, la famille peut décider d’aller vivre chez un ami ou se diviser en plusieurs foyers. L’instabilité économique met également à rude épreuve les relations personnelles durables. Les proches d’une femme la découragent souvent de se marier parce que le mari représente une menace pour eux et ne leur permet pas de continuer à recevoir de l’argent et d’autres biens de la part de la femme. De même, un homme qui perd son emploi est susceptible de se sentir insuffisant et de réagir en trompant sa petite amie ou sa femme.

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