samedi, décembre 14, 2024

Al Jazeera : comment le réseau d’information arabe libre a conquis le monde

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La version suivante de ce livre a été utilisée pour créer ce guide d’étude : El-Nawawy, Mohammed et Iskandar, Adel. Al-Jazeera : Comment le réseau d’information arabe libre a conquis le monde et changé le Moyen-Orient. Westview Press, 2002.

Al-Jazeera est un livre documentaire sur la chaîne d’information en langue arabe du même nom. Le livre est divisé en huit chapitres plus un épilogue, chaque chapitre se concentrant sur un aspect de la chaîne.

Le premier chapitre, « Nous sommes ce que nous regardons », donne le ton du livre en donnant au lecteur l’exemple d’une famille arabe vivant au Canada qui dépend d’Al-Jazeera pour ses informations quotidiennes. Chaque membre de la famille donne les raisons de son approbation d’Al-Jazeera, et certains présentent leurs critiques, préfigurant le type de commentaires des observateurs d’Al-Jazeera qu’el-Nawawy et Iskandar continueront d’inclure tout au long du livre, présentant des opinions à la fois positives et négatives. Le chapitre se termine par une réflexion sur la mentalité du public arabe et sur la façon dont cette mentalité s’unifie au-delà des frontières et cherche à se faire mieux représenter dans les médias grand public. Al-Jazeera est présentée comme la chaîne d’information qui a jusqu’à présent le mieux représenté et le plus influent sur la mentalité du public arabe.

Le deuxième chapitre, « Une chaîne de premier plan dans un pays de second plan », décrit l’ascension d’Al-Jazeera vers la gloire au début de la guerre en Afghanistan et décrit la création de la chaîne grâce au financement du gouvernement qatari, le Qatar étant le pays hôte où se trouve le siège d’Al-Jazeera. Le chapitre décrit également la manière dont l’influence d’Al-Jazeera dans le monde entier a érodé celle des réseaux médiatiques égyptiens et saoudiens, et explique que la liberté d’expression que défend la chaîne peut en partie être due au fait que l’émir du Qatar, Sheikh Hamad, tente activement de faire évoluer son pays vers une voie plus démocratique.

Le troisième chapitre, « La bataille pour l’esprit arabe », examine le potentiel de la popularité d’Al-Jazeera et de son engagement à présenter des perspectives multiples (souvent controversées) sur un sujet donné pour mobiliser politiquement les Arabes au Moyen-Orient et à l’étranger. L’état de la presse libre, les préjugés des médias et la promotion des droits civiques sont tous étudiés dans le contexte d’Al-Jazeera et de son large auditoire, el-Nawawy et Iskandar espérant que la chaîne parviendra à sensibiliser davantage son public aux droits civiques.

Dans le quatrième chapitre, « Une grande voix, un petit pays », les auteurs se penchent une fois de plus sur le Qatar afin d’évaluer si le contenu d’Al-Jazeera découle de la politique qatarie ou si la politique qatarie est peut-être modifiée et affectée par la réception d’Al-Jazeera par son public. Plusieurs positions critiques des gouvernements arabes sont présentées dans ce chapitre.

Le cinquième chapitre, « Les rings de boxe », évoque « The Opposite Direction » et d’autres talk-shows diffusés sur Al-Jazeera, soulignant que la plupart de ces émissions réunissent des invités aux opinions politiques ou religieuses radicalement opposées et présentent des animateurs talentueux qui provoquent les invités dans des débats enflammés. Ces talk-shows sont souvent regardés par des millions de personnes et peuvent aborder des questions extrêmement sensibles, telles que les relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient, le conflit israélo-palestinien, etc.

« Héros ou hérétique ? » est le sixième chapitre du livre et explique une fois de plus les raisons qui poussent de nombreux gouvernements arabes à critiquer Al-Jazeera. L’Arabie saoudite, l’Égypte et Bahreïn ne sont que quelques-uns des pays qui entretiennent des relations difficiles ou, à tout le moins, ambiguës avec la chaîne, ce qui, selon el-Nawawy et Iskandar, n’interfère pas avec la politique étrangère du Qatar dans son ensemble.

Les chapitres 7 et 8 sont intitulés respectivement « Al-Jazeera rafle le monde » et « Al-Jazeer et l’Occident ». Ils décrivent plus en détail l’ascension unique de la chaîne vers la célébrité grâce à la guerre en Afghanistan et à la diffusion du discours d’Oussama Ben Laden, qui a finalement placé la chaîne sur la carte mondiale et l’a éloignée du monopole occidental (principalement dirigé par les États-Unis) de la diffusion de l’information. L’Occident a du mal à approuver la diffusion continue par Al-Jazeera du point de vue de Ben Laden, mais les États-Unis reconnaissent surtout qu’étant donné le fort sentiment anti-américain ressenti par les Arabes à la suite des actions américaines en Afghanistan, il serait bénéfique de travailler aux côtés d’Al-Jazeera plutôt que contre elle, afin d’influencer la mentalité du public arabe.

L’épilogue se lit comme un survol des principaux points de vue des auteurs et des principales controverses entourant Al-Jazeera. Les auteurs donnent leurs propres opinions et suggestions pour l’avenir de la chaîne, affirmant qu’elle devrait commencer à diffuser des informations en anglais et en arabe et qu’elle devrait se montrer plus critique envers le gouvernement qatari afin de prouver que ses détracteurs ont tort lorsqu’ils accusent la chaîne d’être critique envers tous les pays arabes à l’exception de leur pays hôte.

Dans « Al-Jazeera », el-Nawawy et Iskandar intègrent leurs propres points de vue dans le texte, mais ils déclarent rarement explicitement leurs convictions sur une théorie donnée ou une affirmation contestée, choisissant plutôt de permettre aux responsables du gouvernement arabe, aux responsables du réseau Al-Jazeera lui-même et à d’autres personnes de s’exprimer et de permettre au lecteur de voir les deux côtés de l’histoire. À cet égard, les auteurs adhèrent à la devise d’Al-Jazeera et présentent « l’opinion et l’autre opinion » (206).

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