Akela Peoples : Nos vies reviennent à la normale, mais la santé mentale des Canadiens doit encore être prise en charge

Commentaire : Nous devrions nous concentrer sur les personnes dont la santé mentale est tellement mise à l’épreuve qu’elle a un impact considérable sur leur vie quotidienne

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Nous sommes si proches du retour à la normale. Les nombres de COVID baissent, les blocages et les restrictions sont levés. Entre vaccinations et immunité naturelle, nous n’avons jamais eu de population plus protégée.

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Mais une question persiste : notre santé mentale reviendra-t-elle à la normale ?

Nous sommes ici en territoire inexploré, n’ayant jamais connu de pandémie ou de confinement à l’ère moderne. Nous n’avons également jamais connu les retombées qui surviennent plus tard. Beaucoup se demandent combien de temps il faudra pour que notre santé mentale se rétablisse après un traumatisme collectif. De plus, il y a la question de savoir comment les conséquences imprévues de la pandémie continueront de nous affecter. Une inflation élevée, une dette record et une polarisation politique accrue ne feront qu’amplifier la santé mentale négative. Nous ne pouvons tout simplement pas déclarer « mission accomplie » alors que les Canadiens continuent de faire face à ces défis.

Pour beaucoup de gens, la santé mentale se rétablira naturellement à mesure que le virus deviendra «endémique» et que les blocages seront levés. En effet, environ les deux tiers des Canadiens ont obtenu des scores élevés en matière de résilience dans notre travail continu de suivi de la santé mentale tout au long de la pandémie.

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Mais nous avons déjà identifié d’autres groupes, en particulier les héros de première ligne tels que les infirmières, qui auront besoin de nos réflexions et de nos plans. Beaucoup connaîtront le SSPT, un problème difficile qui peut se manifester des mois après la disparition d’un traumatisme. Je suis heureux que de nombreux gouvernements, mais pas tous, accordent la priorité au financement pour soutenir ces travailleurs importants. Aider ceux qui nous ont portés à travers la pandémie n’est pas seulement un impératif moral, mais pragmatique. Nous avons besoin des services et de l’expertise continus de ces infirmières au milieu d’un virus endémique et de centaines de milliers de procédures médicales retardées.

Avoir une moins bonne santé mentale pendant une crise est un résultat tout à fait normal et prévisible

Un segment important de la population connaît une santé mentale généralement « pire », selon une abondance de rapports. Mais il est important de préciser qu’une mauvaise santé mentale pendant une crise est un résultat tout à fait normal et prévisible. Au lieu de nous inquiéter d’une aggravation générale de la santé mentale, nous devrions nous concentrer sur les personnes dont la santé mentale est tellement mise à l’épreuve qu’elle a un impact dramatique sur leur vie quotidienne ou qu’elle entraîne un éventail de symptômes associés à des troubles diagnosticables ou à une détresse psychologique. Il faut déterminer qui et combien de ces personnes auront besoin d’interventions pour pouvoir se rétablir.

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Recherche en santé mentale Canada a examiné cette question sous plusieurs angles. Fait important, 20 % des Canadiens indiquent qu’ils ont actuellement accès à une sorte de soutien en santé mentale, et 13 % de plus croient qu’ils devraient l’être. Cela représente une augmentation par rapport aux 13 % qui ont déclaré avoir eu accès à des soutiens avant la COVID et à 7 % qui pensaient qu’ils devraient l’être.

Tous ceux qui ont accès à de l’aide ne sont pas dans le besoin. Pour aller plus loin, nous avons développé un indice composite qui prend en compte les échelles d’auto-évaluation, la résilience, la gestion du stress, les outils de dépistage de la santé mentale et les tests de symptômes de détresse psychologique. Notre indice indique qu’environ 9 % de la population adulte a un besoin sérieux, continu et immédiat de soutien en santé mentale. Ce groupe est surreprésentatif de plusieurs populations : les femmes, les jeunes Canadiens, les mères, les travailleurs précaires, les membres de la communauté LGBTQ2S+ et les travailleurs de la santé de première ligne. Ces groupes ont non seulement un nombre élevé de diagnostics de santé mentale, mais aussi des niveaux plus élevés d’idées suicidaires, des jours perdus en raison de problèmes de santé mentale et des difficultés dans leur vie personnelle, familiale et professionnelle.

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Mis à part l’élément humain, nous avons une justification économique pour continuer à nous concentrer sur la santé mentale. Nos données indiquent que huit pour cent de la population scolaire ou active perdent des jours chaque semaine à cause de problèmes de santé mentale. De plus, les compagnies d’assurance ont signalé des augmentations substantielles des invalidités de courte et de longue durée. Au-delà de cela, un Canadien sur cinq qui travaille ou qui étudie (21 %) déclare avoir des facultés affaiblies au travail en raison de problèmes de santé mentale. L’impact de la perte de productivité sur notre économie due aux nouveaux défis de santé mentale depuis que la COVID se mesure en milliards.

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Ces défis sont aggravés par le fait que nous n’avons pas de système national de santé mentale au Canada. Au lieu de cela, nous avons 10 systèmes provinciaux, un gouvernement fédéral avec une compétence limitée, une assurance privée et des fournisseurs autochtones et communautaires. Certains progrès sont toutefois en cours. L’investissement du gouvernement fédéral dans Espace mieux-être Canada, ainsi que son engagement à investir dans un système de transfert en santé mentale, sont de bons pas en avant.

Nous voyons également l’intérêt que le gouvernement offre des incitatifs fiscaux aux employeurs offrant des prestations de santé mentale à un certain niveau aux employés. Il existe une énorme opportunité pour nos lieux de travail de se transformer à jamais, en mettant davantage l’accent sur le bien-être au travail en général. Ne ratons pas cette occasion.

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En allant plus loin, nous pouvons jeter des ponts entre les fournisseurs de soins primaires et les spécialistes, que ces services soient payés par l’assurance, de leur poche ou financés par l’État. Nous pouvons ajouter à la standardisation des soins entre les provinces. Des investissements dans des solutions de traitement virtuelles et hybrides seront nécessaires en raison de problèmes de capacité, mais nous devons également investir pour nous assurer que les personnes reçoivent le bon traitement et que le traitement est fondé sur des preuves.

Enfin, nous avons tous la responsabilité de continuer à parler de santé mentale. Dans notre dernier sondage, les personnes ayant un diagnostic de santé mentale ont indiqué que le plus grand problème qu’elles souhaitent aborder est de mettre fin à la stigmatisation. Faire des progrès sur la stigmatisation est une responsabilité pour nous tous.

Akela Peoples est directrice générale de Recherche en santé mentale Canada.

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