mercredi, février 26, 2025

Agir face à Trump et Poutine : Les actions possibles de l’Europe

Donald Trump, en s’alliant avec Vladimir Poutine pour négocier une paix en Ukraine, redéfinit l’ordre mondial, menaçant la sécurité européenne. L’Europe, bien que paralysée, dispose de ressources stratégiques, notamment les 210 milliards d’euros gelés de Moscou, à utiliser pour renforcer sa défense. Les pays d’Europe de l’Est appellent à la confiscation de ces actifs pour soutenir l’Ukraine, tandis que l’UE doit développer ses capacités technologiques en exploitant les ressources ukrainiennes, face à l’influence américaine croissante.

Donald Trump façonne un nouvel équilibre mondial en s’alliant avec Vladimir Poutine pour établir une paix imposée en Ukraine. Pendant ce temps, l’Europe ne doit pas rester passive face à cette répartition de pouvoir entre Trump et le Kremlin. Les pays de l’UE possèdent également des atouts stratégiques à exploiter.

Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump met en place un nouvel ordre mondial à un rythme sans précédent, remettant en question des certitudes qui ont perduré pendant des décennies. Ce bouleversement dans la politique étrangère des États-Unis et leur rapprochement sans condition avec Moscou menacent l’équilibre de sécurité en Europe. Trump discute avec Poutine d’un accord de paix pour l’Ukraine, sans consulter les Européens. Il banalise les agissements criminels du Kremlin, inverse les rôles de bourreau et de victime, tout en qualifiant le président ukrainien de ‘dictateur’. Son vice-président envisage même d’éliminer la séparation des pouvoirs aux États-Unis et dénigre les démocraties européennes. Parallèlement, son ministre de la Défense avertit sans ambages les alliés les plus proches de l’éventuelle fin des garanties de sécurité américaines.

Jusqu’à présent, l’Europe semble paralysée face à la politique néo-impériale de Trump. Friedrich Merz, chancelier désigné, n’a pas de illusions : ‘Il est évident que pour certains Américains, le sort de l’Europe les laisse indifférents’, a-t-il déclaré lors d’une discussion post-électorale. Toutefois, malgré son impressionnante impuissance, l’Europe n’est pas condamnée à rester passive. Des leviers existent dans lesquels des pays comme Londres, Paris et Berlin peuvent agir sans que le Kremlin ou la Maison Blanche ne puissent intervenir.

Exploiter les actifs gelés de Moscou pour renforcer l’UE

Face à l’agression de Trump contre les valeurs occidentales, l’Europe doit prioritairement augmenter ses dépenses de défense. Une partie de ce financement pourrait provenir des 210 milliards d’euros gelés sur les comptes de la banque centrale russe en Belgique, qui ont été immobilisés suite aux sanctions. Ces fonds, principalement investis dans des obligations d’État des États-Unis, du Royaume-Uni et des pays de l’UE, ne servent actuellement qu’à générer des intérêts pour soutenir l’Ukraine.

Les États baltes et les nations d’Europe de l’Est, qui sont potentiellement les prochaines cibles de Poutine, militent pour la confiscation totale de ces actifs. ‘Il est temps de passer à l’étape suivante’, a déclaré la ministre estonienne des Affaires étrangères, Margus Tsaschkna. De son côté, le président polonais Donald Tusk a affirmé : ‘Assez parlé, il est temps d’agir. Finançons notre aide à l’Ukraine avec les avoirs russes gelés.’

Cependant, des pays influents de l’UE comme l’Allemagne et la France s’opposent à cette idée, craignant pour la réputation de l’euro. De plus, des représailles de Moscou, telles que la nationalisation des actifs européens en Russie, pourraient en résulter. Selon Eurostat, les investissements directs de l’UE en Russie s’élèvent à 220 milliards d’euros, avec 22 milliards d’euros investis par des entreprises allemandes.

La situation est déjà alarmante : Poutine a commencé à exproprier les entreprises occidentales en Russie, faisant d’elles des cibles de guerre. Il serait donc peu surprenant que les entreprises encore actives en Russie subissent des représailles si Poutine utilise ces actifs comme moyen de pression.

Pourtant, ces actifs russes pourraient renforcer de manière significative la défense de l’Europe. Depuis le début de l’invasion, l’Europe a déjà apporté environ 132 milliards d’euros d’aide militaire à l’Ukraine. Avec les fonds gelés de Poutine, le soutien à Kiev pourrait plus que doubler dans les années à venir et permettre d’investir dans une défense européenne adéquate.

Renforcer les capacités industrielles grâce aux ressources ukrainiennes

Face aux changements stratégiques des États-Unis, l’Europe doit également développer rapidement ses propres capacités en intelligence artificielle et en haute technologie. Pour ce faire, l’accès à des matières premières, notamment des minéraux rares, est essentiel. L’Ukraine regorge de ces ressources : graphite, uranium, titane et lithium, crucial pour les batteries de véhicules électriques.

Les États-Unis, de leur côté, cherchent à extorquer une partie significative des ressources naturelles de l’Ukraine. Trump exige 500 milliards de dollars et, en retour, ne propose pas une protection sécuritaire mais demande à Kiev de rembourser avec intérêts l’aide militaire fournie, bien que Washington n’ait transféré que 114 milliards d’euros.

Wolodymyr Zelensky a rejeté cette offre inacceptable au départ, mais semble désormais prêt à la signer. Les conditions restent floues, tout comme les bénéfices réels pour Kiev. Pendant ce temps, Poutine essaie d’entraver l’accord sur les ressources en proposant à Trump de co-exploiter les gisements dans le Donbass occupé.

Il existe encore une possibilité pour l’Europe de contrer les initiatives de Trump et de proposer une offre plus avantageuse et équitable.

- Advertisement -

Latest