vendredi, janvier 24, 2025

Agents IA autonomes : la nouvelle tendance qui révolutionne le WEF et la programmation.

Dario Amodei, PDG d’Anthropic, évoque une révolution technologique potentielle grâce à l’IA, malgré une marge d’incertitude. Les discussions au WEF soulignent des investissements massifs, comme le projet « Stargate », visant à développer l’infrastructure nécessaire. Tandis que certains misent sur des « agents IA » pour générer des revenus, d’autres restent sceptiques quant à leur efficacité réelle. Les défis liés aux erreurs des modèles de langage soulèvent des questions sur la véritable utilité de ces agents dans la gestion des flux de travail.

Dario Amodei, PDG d’Anthropic, admet qu’il y a cinq pour cent de chances qu’il ait tort. Cinq pour cent de chances que nous ne soyons pas au cœur d’une révolution technologique qui pourrait nous permettre de vivre deux fois plus longtemps, grâce à l’intelligence artificielle (IA), tout en ayant des équipes de programmeurs et de chercheurs en IA qui résolvent nos défis quotidiens.

Amodei se distingue comme l’une des figures majeures de l’IA, surtout lors des discussions au Forum économique mondial (WEF), où il se voit attribuer l’attention des participants en partageant ses perspectives lors d’une interview avec Bloomberg. Il n’est pas seul dans cette vision ; de nombreux entrepreneurs, chercheurs et investisseurs américains semblent partager des croyances qui peuvent paraître utopiques aux oreilles européennes.

Les nouvelles en provenance des États-Unis ajoutent à cette ambiance d’enthousiasme : le président Trump a récemment présenté le projet « Stargate ». Sam Altman d’Open AI, Masayoshi Son de Softbank, et Larry Ellison d’Oracle ont annoncé des investissements cumulant 500 milliards de dollars pour garantir que l’avenir de l’IA demeure aux États-Unis, un sujet omniprésent dans les discussions, tant en public que lors des rencontres informelles.

Investissements massifs dans l’infrastructure de l’IA

Le projet « Stargate » prévoit que la majeure partie des fonds soit allouée à l’établissement de centres de données et de centrales électriques. Pour réaliser la vision futuriste d’Amodei et des autres, une immense expansion de l’infrastructure est indispensable. Les centres de données nécessitent des puces performantes et des sources d’énergie à faible coût pour fonctionner efficacement. Larry Fink, PDG de Blackrock, a détaillé lors d’une interview à Davos que cette énergie viendra d’abord du gaz naturel, complétée par des énergies renouvelables, et à terme, de l’énergie nucléaire.

L’IA générative, incluant des systèmes tels que Chat-GPT, s’améliore continuellement grâce à l’accumulation de données et à la puissance de calcul croissante. Cette dernière est essentielle non seulement pour former les modèles, mais aussi pour répondre aux demandes des utilisateurs, ce qui a considérablement augmenté la charge de calcul nécessaire.

Pour poursuivre cette avancée, des infrastructures de plus en plus robustes sont requises, nécessitant des investissements financiers et le soutien gouvernemental pour la construction rapide de nouvelles centrales électriques.

Les agents IA : une nouvelle tendance dans l’industrie

Bien que certains entrepreneurs de l’IA adoptent des positions alarmistes, d’autres, représentant des entreprises déjà établies et rentables, s’éloignent des discours sur l’intelligence artificielle générale (AGI) pour mettre en avant le terme « agents IA ». Ruth Porat, responsable des investissements chez Google, a affirmé que ces « agents IA » sont la clé pour générer des revenus équivalents à ceux du moteur de recherche de l’entreprise.

À Davos, le terme « Agentic AI » est omniprésent, avec des entreprises vantant la supériorité de leur logiciel. Salesforce, par exemple, a même ouvert un deuxième bâtiment rempli d’autocollants portant le mot « Agentforce ».

Mais qu’est-ce qu’un agent IA exactement ? En termes simples, il s’agit d’une IA capable de gérer plusieurs étapes d’un processus de travail. Au WEF, l’exemple fréquemment cité est celui d’un agent IA capable de créer un calendrier parfait et de gérer les e-mails nécessaires. Cela semble pertinent pour tous les participants, souvent débordés par leurs emplois du temps.

Les limites des agents IA au WEF

Néanmoins, développer un tel agent basé sur des modèles de langage IA s’avère complexe, car ces modèles peuvent commettre des erreurs ou des hallucinations. Accorder un accès illimité aux e-mails et aux informations sensibles des utilisateurs présente des risques considérables.

Le bot Agentforce, intégré à l’application du WEF, est donc limité dans ses capacités. Il ne peut répondre qu’à des questions sur l’agenda du forum, souvent de manière insatisfaisante, à l’image des chatbots traditionnels. Par exemple, le bot ne sait même pas si Javier Milei est présent.

Les agents IA ne sont-ils qu’une stratégie marketing ? Le professeur d’informatique Andreas Krause, directeur du centre IA de l’ETH, aborde ce terme « Agentic AI » avec scepticisme. Il suggère que l’on devrait envisager l’IA non pas comme un substitut de la main-d’œuvre, mais comme une nouvelle génération de logiciels capables de gérer des flux de travail plus complexes grâce à des modèles entraînés sur des données.

Leandro von Werra, responsable de la recherche chez Hugging Face, illustre cette idée en mentionnant des agents capables d’analyser des ensembles de données de manière autonome et de répondre à des questions à leur sujet, bien que la mise en œuvre reste un défi.

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