vendredi, décembre 27, 2024

Affaires mondiales va relancer deux formations linguistiques clés, mais seulement si elle a l’argent pour le faire

Les deux programmes qui ont été supprimés sont ceux utilisés chaque année par le plus grand nombre de diplomates canadiens.

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OTTAWA – Affaires mondiales Canada affirme que la relance de deux programmes clés de formation en langues étrangères pour les diplomates en avril dépend de la question de savoir si le ministère dispose des fonds nécessaires.

« Notre intention est de relancer ces deux programmes de formation linguistique le 1er avril 2024, en attendant les décisions finales de financement à la fin du (quatrième trimestre) 2023-24 », a déclaré le porte-parole Pierre Cuguen dans un courriel.

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Affaires mondiales n’a pas immédiatement précisé quel ministère prendrait les décisions de financement (AMC ou Finances Canada) ni si la relance nécessiterait des fonds supplémentaires dans le prochain budget.

Cette déclaration intervient après qu’un article du National Post a révélé vendredi qu’en août, le ministère avait suspendu deux importants programmes de formation en langues étrangères destinés aux diplomates, à peine deux mois après que la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avait promis de renforcer les compétences linguistiques.

Ni Joly ni son bureau n’ont réagi aux compressions depuis vendredi.

La suspension jusqu’à la fin de cet exercice, le 31 mars 2024, concerne les formations linguistiques proposées aux diplomates à l’étranger qui doivent continuer à maîtriser leur nouvelle langue, ainsi que les formations en ligne via une plateforme appelée Polyglot.

Dans une note envoyée aux chefs de missions étrangères l’été dernier, le chef de l’Institut canadien du service extérieur (CFSI) d’AMC a déclaré qu’il continuerait à financer des cours pour les diplomates dans le cadre d’une formation linguistique à temps plein préalable au déploiement au siège.

Selon les statistiques fournies par AMC, les deux programmes qui ont été supprimés sont ceux utilisés chaque année par le plus grand nombre de diplomates canadiens.

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Cuguen a déclaré qu’environ 200 diplomates en poste à l’étranger s’inscrivent à une « formation de maintenance » proposée par leur mission et qu’environ 360 employés assistent à l’une des trois sessions linguistiques proposées chaque année via la plateforme en ligne Polyglot.

Cela se compare à une moyenne de 150 employés qui suivent une formation intensive en langues étrangères au siège social d’AMC, dans la région de la capitale nationale, avant leur affectation.

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Pourquoi est-il si important pour les diplomates canadiens de maîtriser les langues étrangères ?

Dans un communiqué la semaine dernière, le ministère a admis que c’est ce qui permet aux diplomates d’être « influents » auprès des ressortissants du pays hôte « et de favoriser et de s’engager dans une communication et une compréhension ouvertes ».

Le ministère a également déclaré qu’il avait « une expérience dans la constitution et le maintien d’une main-d’œuvre multilingue avec de nombreux employés maîtrisant au moins une langue étrangère ».

De nombreux rapports récents et déclarations de hauts responsables du GAC suggèrent le contraire.

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L’année dernière, un rapport publié par le chercheur et diplomate canadien Ulric Shannon révélait que le Canada jouissait d’une « distinction malheureuse » parmi ses pairs pour son « historique naissant en matière de formation de diplomates maîtrisant les langues étrangères ».

À ce sujet, Shannon a souligné que seulement 23 pour cent des employés de GAC satisfont aux exigences en matière de langues étrangères de leur poste. Ce chiffre tombe à 17 pour cent pour le personnel de direction, qui comprend les chefs de mission.

Le document sur la réforme de l’avenir de la diplomatie présenté par Joly en juin précise que le ministère doit s’efforcer « immédiatement » d’« améliorer son taux de conformité pour les postes désignés en langues étrangères » tout en encourageant l’apprentissage et le maintien des compétences en langues étrangères.

Même le plus haut fonctionnaire du ministère, David Morrison, a reconnu devant un comité sénatorial en juin que 30 pour cent des diplomates canadiens n’atteignent pas les compétences linguistiques requises pour leur poste. Pourtant, ils sont quand même envoyés à l’étranger sur la base de « l’espoir et de la prière » qu’ils continueront à apprendre sur le tas.

De nombreux ambassadeurs canadiens actuels et anciens ont exprimé de grands espoirs quant à la réforme de l’avenir de la diplomatie présentée par Joly et Morrison en juin, qui promettait de rendre le ministère moins lourd en termes de haute direction et d’aversion au risque et d’investir davantage dans le développement de l’expertise locale et de la connaissance des langues étrangères.

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Mais plus de six mois plus tard, certains commencent déjà à perdre espoir que les réformes ne recevront pas les ressources nécessaires pour être pleinement mises en œuvre.

« Il faut investir davantage dans les langues étrangères difficiles, donc le mandarin et le russe… mais aussi l’arabe », a déclaré la semaine dernière le sénateur et ancien diplomate Peter Boehm.

« Oui, cela coûte de l’argent et avec les coupes budgétaires actuelles, je ne suis pas sûr que cet argent soit là », a-t-il ajouté.

Déjà à la fin de l’été, le ministère avait signalé dans son plan de mise en œuvre des réformes qu’il était possible qu’il ne reçoive pas tous les financements demandés. À l’époque, Morrison avait déclaré qu’une grande partie du travail à accomplir pourrait être réalisée grâce à la réduction des formalités administratives et à la réaffectation des ressources.

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