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Le débat récent sur le financement de la SRC passe souvent à côté d’une distinction importante – le problème n’est pas que la SRC a un parti pris partisan en soi, c’est que l’organisation a ce parti pris tout en étant un radiodiffuseur d’État.
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Il est naturel, voire bénéfique, pour les organes de presse d’avoir des préjugés politiques de quelque sorte que ce soit. Une société démocratique prospère lorsqu’elle maintient un marché d’idées dynamique, et ce marché est plus sain lorsque différents groupes idéologiques sont représentés et habilités par des médias affiliés.
Attendre la neutralité de toute publication reviendrait à priver les citoyens de l’accès à un journalisme spécialisé qui explore leurs intérêts, et leur idéologie, avec plus de profondeur que ne le permettent les médias généralistes.
Soutenir les médias idéologiquement spécialisés n’est pas très différent de soutenir les médias qui se concentrent sur des sous-cultures ou des communautés ethniques spécifiques. Lorsque vous permettez aux gens d’explorer les créneaux qui les intéressent, vous créez plus de variété et de choix.
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Je chéris le spectre complet du paysage médiatique canadien, y compris les médias avec lesquels je ne suis pas d’accord avec la politique. Les journalistes conservateurs et progressistes apportent quelque chose de différent à la table, qui offre une représentation plus riche de la société canadienne qu’une neutralité uniforme et artificielle.
En tant qu’écrivain conservateur, je ne pourrais jamais imaginer appeler à l’élimination d’une publication indépendante et progressiste sur la base de l’idéologie.
Je soupçonne que la plupart des conservateurs pensent de cette façon. Quelle que soit la frustration qu’il puisse y avoir avec «l’autre côté», il n’y a pas de mouvement significatif pour éliminer les publications progressistes indépendantes ou à but lucratif, telles que L’étoile de Toronto et Le Tyé.
De même, je crois que la plupart des progressistes reconnaissent le droit des journaux conservateurs à exister, malgré les différences idéologiques.
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Mais Radio-Canada est différente. Ce n’est pas un média ordinaire. C’est un radiodiffuseur d’État, qui reçoit son mandat du gouvernement et qui est comblé de fonds publics.
À 1,2 milliard de dollars, soit les deux tiers de son budget, l’aide financière publique à la SRC dépasse de loin tout financement que reçoivent les médias privés. À titre de comparaison, l’année dernière, Postmedia, propriétaire du National Post, avait droit à 8,3 millions de dollars en crédits d’impôt pour journalisme, selon son États financiers. Cela représente moins d’un pour cent de la subvention de CBC et seulement 1,8 pour cent des dépenses de Postmedia pour l’année. L’entreprise était également admissible à un dernier 1,6 million de dollars de la Subvention salariale d’urgence du Canada, désormais terminée, mais ce montant est, encore une fois, insignifiant par rapport au financement public de la CBC.
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La relation privilégiée de Radio-Canada avec le gouvernement crée des responsabilités particulières, dont l’une des plus importantes est le respect de la neutralité politique, dans la mesure du possible.
Dans un monde idéal, un radiodiffuseur d’État sert fidèlement l’intérêt public et s’abstient de soutenir un parti politique particulier. Abandonner cette responsabilité et devenir un porte-parole partisan, c’est permettre à l’État de mettre effectivement le pouce sur la balance de la démocratie.
Nous en voyons les exemples les plus extrêmes dans régimes à tendance autoritaire où l’opposition politique, bien que techniquement autorisée, est étouffée par des médias favorables au régime.
Le Canada n’est pas un État autoritaire, évidemment, mais cela ne veut pas dire qu’il est parfait. Plus important encore, le succès de notre démocratie ne nous dispense pas de la responsabilité de maintenir les normes démocratiques au mieux de nos capacités, y compris la neutralité de nos médias d’État.
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Il y a un mois, j’ai écrit un article critiquant la CBC pour sa couverture biaisée de l’ingérence de Pékin dans les élections canadiennes. Je pensais qu’il était épouvantable que la CBC, contrairement à tous les autres grands médias, ait choisi de plate-forme un apologiste du génocide pour laisser entendre que la critique de Pékin est «raciste». À l’époque, ce récit était largement utilisé par les libéraux, contre la volonté de nombreux dirigeants communautaires sino-canadiens, pour saper les critiques qui voulaient savoir pourquoi le gouvernement Trudeau avait dissimulé l’étendue des campagnes d’influence de Pékin.
La décision de la CBC de pousser les points de discussion des libéraux à l’aide d’une lettre louche à laquelle personne d’autre ne toucherait renforce l’opinion selon laquelle la société fonctionne souvent comme un porte-parole du parti libéral.
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Un débat sur le financement de CBC a été lancé plus pleinement lorsque, plus tôt ce mois-ci, Elon Musk a qualifié le compte Twitter de CBC de «financé par le gouvernement».
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Il y a eu des conversations stimulantes sur ce à quoi ressemble réellement la «partialité», car les partisans de la CBC ont souligné que le gouvernement a aucun contrôle ou implication dans le contenu éditorial.
Bien qu’il soit important de le savoir, il est tout aussi important de se rappeler que les publications peuvent encourager les gouvernements même s’ils ne reçoivent pas d’instructions de leur part. Il existe d’innombrables médias à but lucratif qui, en vertu de leur culture d’entreprise, penchent vers des parties spécifiques sans collusion directe.
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On peut soutenir que la CBC, bien que libre de tout contrôle direct, a manqué de manière irresponsable à maintenir une culture qui met vraiment l’accent sur la neutralité partisane, et a permis que cela ait un impact sur ses reportages, ses commentaires et son comportement public.
L’année dernière, la journaliste Tara Henly a quitté la CBC après presque 10 ans de travail là-bas et a publiquement critiqué la société pour avoir maintenu un environnement où, selon elle, le progressisme radical est la norme et l’intégrité journalistique est presque inexistante. Certains journalistes, comme Jesse Brown de Canadalandrepoussée sur son compte et laissé entendre qu’elle exagérait le problème.
Pendant ce temps, certains des défenseurs de la SRC ont accusé ses détracteurs d’hypocrisie. Par exemple, le député néo-démocrate Charlie Angus a prétendu à tort que Postmedia recevait environ 35 millions de dollars en subventions gouvernementales « chaque année » et s’est demandé pourquoi Postmedia n’était pas considérée comme « financée par le gouvernement » de la même manière que CBC.
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Les 35 millions de dollars auxquels il a fait allusion ont été versés en 2020, et les subventions à la main-d’œuvre COVID-19 représentaient la majorité de ce montant. Comme mentionné précédemment, le financement gouvernemental typique de Postmedia est une goutte par rapport à l’océan de CBC.
Cependant, au-delà des détails des finances de Postmedia, ces accusations d’hypocrisie, si elles sont lancées gratuitement, risquent de saper injustement la critique légitime.
Au cours des dernières années, le gouvernement fédéral a largement subventionné les médias canadiens à la lumière de la baisse du lectorat et de la pandémie de COVID-19. Cela signifie-t-il que la majorité des journalistes canadiens n’ont pas le droit de critiquer la prétendue partisanerie de Radio-Canada? Si oui, alors quelle responsabilité publique peut-il y avoir sur cette question ? Accepter quelques miettes de financement public ne devrait pas mettre les médias à but lucratif dans la même catégorie que Radio-Canada.
Bien sûr, les gens peuvent raisonnablement être en désaccord sur ce point, et sur les contours des préjugés de Radio-Canada. Ce qui est moins raisonnable, cependant, c’est l’argument selon lequel la SRC est autorisée à être partisane simplement parce que d’autres publications le sont aussi. Les radiodiffuseurs d’État ne peuvent pas avoir leur gâteau et le manger aussi.
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