mercredi, janvier 22, 2025

Accord entre partis : Renforcement du soutien pour les victimes de la SED

Les victimes de la répression politique en RDA vont bénéficier d’une meilleure protection financière grâce à une législation en préparation au Bundestag, soutenue par plusieurs partis. Cette révision introduira un fonds pour les cas difficiles et augmentera les rentes des victimes, notamment pour les prisonniers politiques. Le montant des compensations pour expulsions forcées sera considérablement revalorisé. Un fonds national, soutenu par Ikea, visera à aider rapidement les victimes en situation précaire.

Les victimes de la répression politique en RDA bénéficieront désormais d’une meilleure protection financière. Le Bundestag s’apprête à adopter une législation adéquate avant les prochaines élections, soutenue par le SPD, les Verts, l’Union et le FDP.

Le Bundestag s’apprête à renforcer la protection des personnes persécutées politiquement en RDA avant les élections anticipées du mois prochain. Un consensus a été atteint entre les groupes gouvernementaux du SPD et des Verts, ainsi que les groupes d’opposition de l’Union et du FDP autour d’un projet de loi commun. Le vote au Bundestag est prévu pour la semaine prochaine.

Création d’un fonds pour cas difficiles et hausse des rentes des victimes

« Nous faisons un pas significatif vers la reconnaissance des injustices subies sous la dictature du SED », a déclaré le communiqué commun. Cette révision législative devrait également introduire un fonds national pour les cas difficiles. Les rentes des victimes, notamment pour les prisonniers politiques et les compensations pour ceux ayant subi des persécutions professionnelles, devraient être « considérablement augmentées » et ajustées régulièrement.

D’après le député du SPD, Jan Plobner, le versement unique pour les victimes d’expulsions forcées passera de 1 500 à 7 500 euros. Par ailleurs, la charge de la preuve pour la reconnaissance des séquelles de santé liées à la détention politique sera renversée.

Des milliers de victimes du SED attendent depuis des années une reconnaissance de leurs souffrances et une compensation adéquate.

Une situation souvent précaire pour les victimes

« Les partis impliqués ont jugé essentiel de parvenir à un accord avant la fin de cette législature, car le nombre de bénéficiaires de compensations diminue en raison du vieillissement », indique le communiqué commun du SPD, de la CDU/CSU, des Verts et du FDP. Les victimes de la répression politique en RDA ont « subi des atteintes graves à leur existence en raison des actions répressives de l’État sous le régime du SED, entraînant encore aujourd’hui des conséquences sanitaires, sociales et financières significatives ».

Le ministère fédéral de la Justice souligne que la situation économique de ces personnes est « souvent précaire », car les périodes de détention ou de persécution entraînent généralement des ruptures dans leur parcours professionnel, dont les effets se font encore sentir aujourd’hui. La situation s’est aggravée « face à l’augmentation des coûts de la vie et à la perte de valeur monétaire causée par les crises actuelles ».

Avec cette révision législative, un projet initialement prévu dans l’accord de coalition du gouvernement précédent est enfin mis en œuvre. Lors de la procédure législative, selon le politicien de la CDU, Carsten Müller, une résolution commune devrait également être adoptée pour reconnaître les victimes du système de dopage organisé par l’État en RDA comme un groupe de victimes et leur offrir un meilleur soutien. L’Union aspire à mettre en place une « réglementation législative complète » à ce sujet lors de la prochaine législature.

Le ministre de la Justice, Buschmann, a présenté des projets pour augmenter les indemnités financières destinées aux victimes de la dictature du SED.

Un signal fort pour les victimes

Evelyn Zupke, la commissaire aux victimes du SED au Bundestag, a qualifié cet accord de « signal impressionnant en ce début d’année marquant le 35e anniversaire de l’unité allemande ». Elle a souligné que cet accord « met au cœur de nos préoccupations les personnes qui, par leur engagement de plusieurs décennies contre la dictature, ont ouvert la voie à notre unité ».

Dorénavant, les rentes des victimes pour les anciens détenus de la RDA et les personnes persécutées professionnellement seront automatiquement augmentées chaque année. De plus, elles ne seront plus indexées sur les besoins des bénéficiaires, transformant ainsi ces rentes en une « pension d’honneur ». Selon les déclarations de son porte-parole, le soutien mensuel devrait rapidement passer de 330 à 400 euros, et la reconnaissance des séquelles de santé sera facilitée.

Des millions d’euros pour les victimes

Avec la création d’un fonds national pour les cas difficiles, le Bundestag met en place « un instrument essentiel pour aider rapidement et sans bureaucratie les victimes du SED en situation économique délicate », a déclaré Zupke. Ce fonds pourrait également bénéficier d’un montant de six millions d’euros, mis à disposition par la chaîne de meubles Ikea.

Ikea avait promis cette somme l’année dernière après qu’une enquête indépendante ait révélé que des prisonniers politiques et des détenus de droit commun en RDA avaient été contraints de fabriquer des meubles pour l’entreprise. Le groupe était informé, depuis au moins le début des années 1980, d’une éventuelle utilisation de prisonniers politiques dans ses sites de production et ceux de ses sous-traitants en RDA.

Ce sujet a été rapporté par Inforadio le 21 janvier 2025 à 18h01.

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