lundi, décembre 23, 2024

CBC demande aux journalistes de ne pas qualifier le Hamas de « terroriste » dans une note divulguée

La directive dit que même lorsque nous citons d’autres personnes, « nous devons ajouter du contexte pour garantir que le public comprenne qu’il s’agit d’une opinion et non d’un fait ».

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Une note divulguée par CBC demande à ses journalistes d’éviter d’utiliser le mot « terroriste » lorsqu’ils font référence aux combattants du Hamas dans leur couverture de la guerre en cours en Israël et dans la bande de Gaza.

« Ne qualifiez pas les militants, les soldats ou quiconque d’autre de « terroristes » », indique le mémo, soulignant « ne pas faire » en caractères gras. « La notion de terrorisme reste fortement politisée et fait partie du problème. Même lorsque nous citons un gouvernement ou une source qualifiant les combattants de « terroristes », nous devons ajouter du contexte pour garantir que le public comprenne qu’il s’agit d’une opinion et non d’un fait. Cela inclut les déclarations du gouvernement canadien et des politiciens canadiens.

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La note émane de George Achi, directeur des normes journalistiques du radiodiffuseur public. Il met également en garde les journalistes de la CBC de ne pas qualifier 2005 de « fin de l’occupation » de Gaza, « étant donné qu’Israël a maintenu son contrôle sur l’espace aérien, le front de mer et pratiquement tous les mouvements entrant ou sortant de la zone ».

Au moins un politicien canadien a contesté cette décision. Le sénateur conservateur Leo Housakos s’est adressé à X (anciennement Twitter), qualifiant le Hamas de « groupe terroriste assoiffé de sang » et ajoutant : « CBC n’a pas l’intégrité journalistique pour l’appeler tel qu’il est. »

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Le Hamas, l’organisation à l’origine des attaques contre Israël, est une entité terroriste répertoriée selon le gouvernement canadienqui la décrit comme « une organisation terroriste islamiste-nationaliste radicale ».

Le Premier ministre a également utilisé ce terme ce week-end en réponse aux rassemblements pro-palestiniens. « Les terroristes du Hamas ne sont pas une résistance, ils ne sont pas des combattants de la liberté », a-t-il déclaré. « Ce sont des terroristes, et personne au Canada ne devrait les soutenir, et encore moins les célébrer. »

Mémo de Radio-Canada
Une capture d’écran montre le mémo d’utilisation de CBC tel qu’il apparaît sur les réseaux sociaux.

La CBC n’est pas la seule agence de presse à éviter le terme « terroriste » dans sa couverture. Dans un entretien récent avec Jewish Insiderancien rédacteur en chef du Washington Post, a donné son avis sur cette distinction.

« La politique fondamentale que nous avions au Post, et que j’adhère, est que nous devrions parler d’actes de terrorisme plutôt que de caractériser des individus, et donc quand il s’agit d’un acte terroriste, nous l’appelons un acte terroriste », a-t-il déclaré. Nous avions tendance à utiliser le mot « militants ». Je veux dire, le Hamas est le gouvernement à Gaza. Mais il est clair, du moins dans mon esprit, qu’il s’agissait d’un acte de terrorisme, sans aucun doute. Soit dit en passant, le terrorisme d’État existe et, à mon avis, cela constitue du terrorisme d’État, c’est donc mon point de vue. »

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Un style similaire est adopté par l’Associated Press. L’édition la plus récente de son livre de style dit de décrire des actions spécifiques qui sont perpétrées et d’attribuer l’utilisation du mot terrorisme ou terroriste aux autorités, sauf lorsqu’il s’agit d’événements historiques largement reconnus comme des actions terroristes.

Les informations récentes sur le conflit publiées par le site Internet d’Al Jazeera font uniquement référence aux « combattants » dans leur couverture des combattants du Hamas. La BBC récemment a défendu sa décision de ne pas utiliser le mot « terroriste », après que le secrétaire britannique à la Défense ait qualifié cette politique de « presque honteuse ». Le New York Times a récemment été interpellé par un article d’opinion dans le Washington Times pour avoir changé un titre de « terroristes du Hamas » en « hommes armés du Hamas ».

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La parution 2017 Terrorisme et médias : un manuel pour les journalistespublié par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, ne propose pas de décision définitive sur leur utilisation, notant seulement qu’il est chargé « d’émotions, de souvenirs et de débats ».

« Le terrorisme d’État échappe généralement à ceux qui tentent de forger une définition internationale commune du terrorisme au sein des organisations intergouvernementales », note-t-il. « Et pourtant, le mot « terrorisme » vient du règne de la terreur perpétré par Robespierre pendant la Révolution française, à la fin du XVIIIe siècle. »

Histoires connexes

En 2004, les Nations Unies ont défini les « actes terroristes » comme « les actes criminels, y compris contre des civils, commis dans l’intention de causer la mort ou des blessures graves, ou la prise d’otages, dans le but de provoquer un état de terreur dans le grand public ou dans un groupe de personnes ou de personnes particulières, intimider une population ou contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte.

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Entre-temps, la décision de la SRC, bien que récemment réitérée, n’est pas nouvelle. Une plainte de 2011 d’un téléspectateur a exprimé ses inquiétudes concernant une histoire décrivant deux Palestiniens tués par des soldats israéliens comme des « militants » et non des « terroristes ».

« C’est la pratique de la SRC – et c’est la pratique dans les salles de rédaction de la SRC depuis plus de 30 ans maintenant – d’essayer d’éviter d’utiliser les mots « terrorisme » et « terroriste » seuls comme forme de description sans attribution, » Esther Enkin , rédacteur en chef de CBC News, écrivait à l’époque. « Je pense que vous constaterez que bon nombre des principales agences de presse du monde occidental suivent une pratique similaire. »

La réponse n’a pas satisfait le téléspectateur, qui a demandé un examen, qui a été effectué par Kirk LaPointe, l’ombudsman de CBC à l’époque.

« Je pense que CBC adopte la bonne approche », a-t-il écrit. « Il ne tente pas de régler le conflit sémantique. Il reconnaît la nécessité de faire preuve de prudence dans le journalisme impliquant la politique, la religiosité et l’idéologie. Son langage est descriptif mais non subjectif ou critique ; son raisonnement moral considère ces deux dernières qualités comme le domaine du public, à sa discrétion sur la base d’informations précises et équitables fournies. Un principe important dans sa pratique est l’application cohérente de la terminologie, et je suis convaincu que CBC utilise ses descripteurs de manière uniforme. »

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