Dans certains cas impliquant des plaintes de harcèlement sexuel, si l’accusé fait partie du soi-disant groupe d’élite, alors rien n’est fait.
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Certains groupes au sein des forces spéciales canadiennes sont devenus «intouchables» et protégés de toute sanction pour leurs actes répréhensibles, ont averti les membres de l’organisation à leurs hauts dirigeants.
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Une culture du silence et un double standard protègent les personnes qui se livrent au harcèlement sexuel et à d’autres formes d’inconduite, selon les rapports préparés pour la haute direction du Commandement des Forces d’opérations spéciales du Canada ou du COMFOSCAN.
Les divers rapports fournissant des commentaires tout au long de 2021 et 2022 du personnel des forces spéciales sur la culture de leurs unités indiquent que les soldats apprécient leur travail et leur camaraderie et estiment que ce qu’ils font est important pour le pays.
Mais un thème qui a émergé dans les différents rapports était qu’il y a des groupes au sein des unités des forces spéciales qui sont protégés et n’ont de comptes à rendre à personne – et le personnel qui s’inquiète de la mauvaise conduite de l’élite protégée fait souvent face à des représailles.
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« Plusieurs unités ont soulevé des inquiétudes quant à la perception de « normes multiples » pour différents secteurs du commandement », a noté l’un des rapports produits en mars 2022. « Plus précisément, certains groupes au sein des unités sont perçus comme ayant un statut plus élevé et irréprochable, et vus comme « intouchables » et sans responsabilité, tandis que ceux qui ne font pas partie de ces groupes sont tenus à une norme différente. »
« Ce groupe d' »élites » ou de « clubs » semble être petit, auto-protégé et renforcé par des lignes de métier, de grade ou d’occupation », a ajouté une autre mise à jour sur la culture des forces spéciales.
Dans certains cas impliquant des plaintes de harcèlement sexuel, si l’accusé fait partie du soi-disant groupe d’élite, alors rien n’est fait. Le rapport a déterminé qu’une telle situation est « très préoccupante ».
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Le COMFOSCAN est le quartier général de la Force opérationnelle interarmées 2 basée à Ottawa, la principale unité antiterroriste du pays; le 427e Escadron d’opérations spéciales d’aviation à Petawawa; l’Unité canadienne conjointe d’intervention en cas d’incident (CJIRU), qui s’occupe des armes de destruction massive et est située à la BFC Trenton; et le Régiment d’opérations spéciales du Canada, également à Petawawa. En outre, il existe une organisation de formation pour les unités des forces spéciales.
Les questions soulevées à propos de JTF2 sont largement censurées à partir des rapports obtenus par le biais de la loi sur l’accès à l’information ou limitées dans les détails. Mais des informations sur d’autres unités des forces spéciales ont été mises en évidence dans les documents.
Des plaintes ont été déposées au sujet d’inconduite et d’agressions sexuelles au Régiment d’opérations spéciales du Canada et du désir de protéger les soldats de première ligne de cette unité connue dans le jargon des forces spéciales sous le nom d' »opérateurs ».
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« Ils savent que les opérateurs ont un laissez-passer pour faire et dire tout ce qu’ils veulent », a souligné l’un des rapports sur les opinions du personnel du CSOR. « D’autres opérateurs ont peur de se manifester pour soutenir la victime de peur d’être également pris pour cible. »
La crainte de représailles pour avoir parlé d’actes répréhensibles ou même d’erreurs d’entraînement était un thème constant qui ressortait des commentaires reçus du personnel militaire du COMFOSCAN.
Un autre était que le personnel s’épuise à cause du surmenage et que sa santé mentale et sa vie de famille en souffrent. Les devises du COMFOSCAN, « Nous trouverons un moyen » et la « Poursuite incessante de l’excellence », sont les attitudes dominantes de la direction du commandement. Mais cela a un prix, selon les rapports.
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« Tout est traité comme une priorité absolue avec une poursuite incessante de l’excellence au point que les membres souffrent d’épuisement », a noté l’un des rapports de CJIRU à Trenton.
« Les membres vivent un niveau élevé de conflits travail-famille, de stress au travail et de surcharge de travail », a ajouté un autre rapport du 427e Escadron d’opérations spéciales d’aviation à Petawawa. « Même si les membres admirent les valeurs du COMFOSCAN, « nous trouverons un moyen » et « la poursuite incessante de l’excellence » sont suivies au détriment de leurs familles et de leur propre santé. »
Dans l’une des mises à jour sur la culture, des inquiétudes ont été soulevées au sujet de ce que l’on a qualifié de mythes circulant dans les Forces canadiennes selon lesquels « les FOSCAN n’est pas un endroit pour les familles » et « les FOSCAN n’est pas un endroit pour les femmes ». De tels mythes nuisaient au recrutement, a-t-il ajouté.
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Le commandant des FOSCAN, le major-général Steve Boivin, a noté dans la mise à jour que ces mythes devaient être dissipés et il a souligné « qu’il incombe aux membres de s’engager et d’entreprendre davantage de recrutement, car cela est significatif venant des membres de l’unité ».
Le porte-parole du COMFOSCAN, le lieutenant Cmdr. Jordan Holder a déclaré que les mesures internes pour comprendre la culture du commandement visent à apporter les bons changements pour garantir un environnement de travail sûr et sain. « Cet audit a révélé des aspects de notre culture qui sont sains et d’autres où nous pouvons apporter des améliorations – dont beaucoup ont été ou sont en train d’être abordés », a-t-il noté.
Des directives spécifiques sur la culture ont été émises par la haute direction, a-t-il ajouté.
«À l’avenir, nos équipes consultatives culturelles d’unité continueront de se concentrer sur l’identification et l’analyse des problèmes sous-jacents et sur le développement de solutions avec la chaîne de commandement», a noté Holder.
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