Tout comme les œuvres visuelles de Precious Okoyomon, installations vivantes qui inventent de nouveaux écosystèmes lyriques, ce poème commence par l’amour, puis propose un paysage. L’échelle du corps s’aligne sur celle cosmique. L’histoire apparaît aussi, avec ses guerres et ses villes, son caractère incendiaire, son souvenir de cendre. Le sentiment a de la substance. Les ténèbres ont une vitesse, et le mouvement – planant, étant, coulant, respirant – unifie ce poème et son monde. Sélectionné par Anne Boyer
Le monde brise en fleurs le souffle des choses
Par Precious Okoyomon
Notre amour est un ciel bleu instantané et tourné vers l’avenir
Chaque rêve est un moment de liberté
Le bonheur planant au-dessus du vide
Les ténèbres résonnantes ne peuvent pas être liées
Il naît toujours
Cendre à la main
Les mythes surgissent là où ils se couchent
Sachant qu’il y a du feu
Sachant qu’il y a la guerre
Villes montantes et descendantes
Une petite rivière noire qui coule
La vitesse des ténèbres
Tout brûle à plusieurs reprises
Revenir à la langue ombilicale
Aux vésicules du souffle actuel
Avaler des morceaux de tendresse
Ramenez-vous sur terre
Anne Boyer est poète et essayiste. Ses mémoires sur le cancer et les soins, « The Undying », ont remporté un prix Pulitzer 2020 pour la non-fiction générale. Précieux Okoyomon est un poète et artiste nigérian américain vivant et travaillant à Brooklyn.