Opinion : La crise financière américaine a-t-elle facilité le travail de la Banque du Canada ?

Les faillites bancaires pourraient en fait faciliter la lutte de la banque centrale contre l’inflation

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Par Steve Ambler et Jeremy Kronick

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La semaine dernière, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur, son taux directeur de référence, à 4,5 %. Pas de surprise là-bas. Dans sa dernière annonce, la banque nous a dit que les données étaient conformes à son point de vue selon lequel, avec le taux cible tel qu’il est, l’inflation reviendrait à 3 % d’ici le milieu de cette année. Depuis, les données n’ont pas changé l’avis du conseil d’administration selon lequel, à l’heure actuelle, un resserrement supplémentaire n’était pas nécessaire.

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En fait, le développement économique majeur des six dernières semaines, les faillites de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank, ainsi que le rachat d’urgence de Credit Suisse par UBS Group AG, ont rendu la prudence encore plus prudente. De plus, cela pourrait effectivement faciliter la lutte de la Banque du Canada contre l’inflation.

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La crise américaine a résulté d’une mauvaise gestion des risques bancaires, en particulier de la mauvaise gestion des taux d’intérêt, et d’une défaillance de la supervision. SVB était le banquier du secteur technologique et des capital-risqueurs qui les soutenaient. Dans les années qui ont précédé la crise, l’institution a reçu un afflux massif de dépôts, dont beaucoup, en raison de leur taille même, n’étaient pas assurés, et donc, un risque de fuite.

Cela a rendu difficile pour SVB de trouver un foyer pour tous les dépôts, et ils ont donc investi massivement dans des obligations à long terme lorsque les taux d’intérêt étaient très bas. Les hausses de taux de la Réserve fédérale ont entraîné une perte de papier sur les avoirs de la SVB en obligations à long terme. Lorsque les taux d’intérêt augmentent, la valeur des obligations chute. Lorsque les déposants s’en sont rendu compte et ont tenté de retirer leurs fonds, SVB a été contraint de vendre des actifs pour honorer les retraits, et les pertes sur papier sont devenues réelles. Un problème de liquidité s’est transformé en insolvabilité. Signature Bank a fait faillite peu de temps après et le Credit Suisse, d’importance systémique, a été racheté par son ancien concurrent, UBS.

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La cause profonde de cette crise bancaire est le fait que les banques centrales du monde entier ont augmenté les taux d’intérêt afin de calmer l’inflation. Mais là est le hic : que faire si l’on doit continuer à lutter contre une inflation enracinée mais au risque d’une instabilité financière accrue ?

L’annonce des taux d’intérêt de la Fed en mars (deux semaines après le début de la crise bancaire) a insisté sur le fait qu’il n’y avait aucun problème avec le système bancaire américain « solide et résilient ». Et, malgré les appels dans certains coins pour suspendre les hausses de taux à la lumière de l’effondrement de SVB, la Fed a poursuivi son chemin avec une hausse de 25 points de base le 21 mars. Cependant, les experts et les marchés ont révisé à la baisse leurs attentes quant à la hauteur de la politique de la Fed. taux finira par aller.

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Qu’est-ce que tout cela signifie pour la Banque du Canada?

Premièrement, qu’elle mérite d’être félicitée pour avoir été la première banque centrale à entamer le processus de resserrement de la politique monétaire, ce qui leur a permis de faire baisser l’inflation plus rapidement que d’autres pays et signifie qu’elle a minimisé le compromis potentiel avec la stabilité financière en cas de retombées ici. chez nous de la crise bancaire à l’étranger.

Deuxièmement, la lutte contre l’inflation pourrait être plus facile à cause de cette crise. Moins de resserrement de la part de la Fed signifie moins d’écart entre les taux américains et les taux canadiens. Un écart plus important aurait exercé une pression à la baisse sur le dollar canadien, augmentant les prix des importations et exerçant une pression à la hausse sur l’inflation. La stratégie de lutte contre l’inflation de la banque consiste à tempérer les augmentations de la demande, et un dollar canadien plus faible irait à l’encontre de cela en stimulant la demande pour les exportations canadiennes.

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De plus, à mesure que les conditions de crédit se resserrent à l’échelle mondiale en raison de l’effondrement des banques, il devient plus difficile d’emprunter, y compris au Canada, ce qui réduira la demande intérieure globale.

Il existe d’autres signes encourageants pour l’inflation mondiale. L’inflation globale diminue dans la plupart des grandes économies, aidée en partie par la baisse des prix de l’énergie. Il est toujours généralement supérieur à l’inflation globale au Canada, bien qu’aux États-Unis, l’inflation globale en mars (annoncée juste avant l’annonce de la Banque du Canada) ait chuté à 5 %, soit un point de pourcentage de moins que le mois précédent. Le Fonds monétaire international a également révisé à la baisse ses estimations de la croissance économique mondiale, ce qui contribuera à calmer l’inflation à l’échelle mondiale.

Nous ne sommes pas sortis du bois, mais nous commençons à voir plus de lumière à travers les arbres. Si l’inflation canadienne continue de baisser avec un taux cible du financement à un jour de 4,5 %, la banque pourrait réussir à juguler l’inflation sans plonger l’économie dans la récession. Étrange à dire, mais l’effondrement de SVB aurait pu rendre ce résultat plus probable.

Steve Ambler est professeur d’économie à l’Université du Québec à Montréal et titulaire de la chaire David Dodge en politique monétaire à l’Institut CD Howe, où Jeremy Kronick est directeur, Recherche sur les services monétaires et financiers.

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