lundi, décembre 23, 2024

Fraser et Newman : La nourriture est trop chère, mais ne blâmez pas la politique climatique

Avec les bonnes politiques, nous pouvons maintenir les prix alimentaires bas tout en sauvant la planète

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La « taxe sur le carbone » du gouvernement fédéral, qui fixe un prix sur les émissions de gaz à effet de serre, est souvent accusée d’exacerber la hausse des prix des aliments. C’est une erreur. S’attaquer à la fois à l’insécurité alimentaire et au changement climatique doit être une priorité nationale et suggérer que nous ne pouvons avoir les moyens que si nous sacrifions l’environnement est une erreur dangereuse.

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Les Canadiens souffrent d’une crise d’abordabilité qui a poussé le coût des aliments hors de portée de millions de personnes. Les banques alimentaires ont été submergées et beaucoup trop de ménages n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Résoudre cela va au-delà de l’épicerie ; la pauvreté est motivée par de nombreux facteurs, des bas salaires aux logements chers, en passant par l’inflation à l’échelle de l’économie.

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À première vue, la lutte contre le changement climatique semble n’être qu’un autre coût. L’une des raisons pour lesquelles nous polluons si imprudemment est que personne ne paie vraiment pour l’impact environnemental des combustibles fossiles, et nous poussons continuellement les coûts de la dégradation écologique dans le futur. C’est pourquoi les politiques dites de « pollueur-payeur », qui incluent la tarification des émissions de gaz à effet de serre, sont si importantes.

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Par conséquent, la lutte contre le changement climatique et la lutte contre l’inflation sont parfois perçues comme un jeu à somme nulle où les politiques visant à protéger l’environnement sont répercutées sur les consommateurs, faisant grimper le coût de la vie.

Un récent rapport du Bureau du Directeur parlementaire du budget ce analysé la redevance fédérale sur les combustibles (par exemple, une taxe sur le carbone) a fait cette erreur en abondance. Les auteurs ont souligné que la redevance fédérale sur les carburants pourrait nuire au portefeuille des Canadiens. Mais ils ont ensuite noté que leur analyse « ne tente pas de tenir compte des coûts économiques et environnementaux du changement climatique ». Et en tant que tel, ce mécanisme de tarification du carbone, qui est une politique importante conçue pour garantir que les problèmes environnementaux ne sont pas ignorés par le marché, est présenté comme causant plus de mal que de bien.

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Il existe une solution élégante à ce paradoxe apparent. Si nous créons des incitatifs financiers qui récompensent les agriculteurs qui adoptent des pratiques et des technologies agricoles intelligentes face au climat (parfois appelées agriculture régénérative), les producteurs de tout le Canada seront indemnisés pour faire partie de la solution aux changements climatiques, tout en produisant une alimentation abordable pour nous tous. .

Des rapports récents de la Banque Royale du Canada, de l’Arrell Food Institute de l’Université de Guelph et du Boston Consulting Group suggèrent qu’en adoptant des approches technologiques et de gestion alternatives, « le Canada peut réduire jusqu’à 40 % des émissions potentielles de 2050 ». Mais cela nécessitera de créer des incitations financières pour que les exploitations agricoles et les entreprises adoptent des approches intelligentes face au climat pour la production et la transformation des aliments.

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Les technologies qui peuvent aider les agriculteurs et le climat comprennent les digesteurs anaérobies qui piègent le méthane du fumier et le transforment en gaz naturel vert. Les engrais de nouvelle génération sont produits avec moins d’énergie et aident à accumuler la matière organique du sol. L’utilisation de cultures de couverture d’hiver pour protéger le sol de l’érosion fonctionne dans de nombreuses régions (mais pas toutes) du pays. Les fermes verticales alimentées par des énergies renouvelables peuvent remplacer les importations polluantes de Californie en situation de stress hydrique. Ces technologies ne sont que la pointe de l’iceberg lorsqu’il s’agit des outils dont nous avons besoin pour produire plus de nourriture avec moins d’émissions.

Et c’est là qu’un autre ensemble de nouvelles initiatives entre en jeu. Par exemple, le Enhanced Soil Organic Carbon Protocol est un nouvel outil qui fournit des conseils sur la manière dont différentes pratiques agricoles absorbent les gaz à effet de serre. Et l’Alliance canadienne pour une agriculture nette zéro, récemment annoncée, rassemble des acteurs clés des secteurs public, universitaire, sans but lucratif et privé pour développer des projets qui récompenseront l’agriculture régénérative.

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Un thème commun dans ce travail est que l’adoption de technologies agroalimentaires intelligentes face au climat ne sera pas gratuite. Nos recherches suggèrent que pendant au moins trois ou quatre ans, la plupart des agriculteurs perdront de l’argent s’ils achètent l’équipement ou changent leurs pratiques agricoles pour absorber les gaz à effet de serre. Mais au fil du temps, la recherche est claire : la période de récupération est relativement courte et après quelques saisons de croissance, la plupart des agriculteurs profiteront du changement. Il faut des politiques et des programmes qui donnent un prix à la pollution, aident les consommateurs à gérer la hausse des coûts et rémunèrent les agriculteurs pour qu’ils fassent partie de la solution.

La nourriture abordable ne le restera pas longtemps si elle coûte la planète, et nous devons tous comprendre qu’avec les bonnes politiques, nous pouvons maintenir les prix alimentaires bas tout en sauvant la planète. Nous pouvons aussi avoir notre gâteau et agir pour le climat.

Evan Fraser est directeur de l’Arrell Food Institute de l’Université de Guelph et Lenore Newman est directrice de l’Institut de l’alimentation et de l’agriculture de l’Université de la vallée du Fraser.

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