L’autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) a partiellement renversé sa position sur le projet d’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft à la fin du mois dernier, concluant sur la base de nouvelles données que la transaction est peu susceptible de nuire à la concurrence des jeux sur console au Royaume-Uni. Apparemment, Sony n’a pas bien pris l’annonce, comme le révèle sa réponse publiée aujourd’hui, qui qualifie le réexamen de CMA de « surprenant, sans précédent et irrationnel ».
Sony a soumis une réponse à l’addendum de la CMA à ses conclusions provisoires le 31 mars, et le document a été publié aujourd’hui. Le fabricant japonais de consoles et géant de l’industrie du jeu affirme que le régulateur britannique a contredit son objectif, tel qu’énoncé dans les conclusions provisoires initiales, « d’évaluer l’incitation de l’entité fusionnée à exclure en examinant toutes les preuves disponibles dans le cycle » en se concentrant sur un seul modèle lors de la ré -évaluer ses conclusions. En outre, bien qu’il ne conteste pas que Microsoft n’aurait pas de raison de retirer Call of Duty des plates-formes PlayStation après l’acquisition, il affirme que l’addendum n’a pas réfuté que la société Redmond aurait la capacité de le faire ou qu’elle pourrait avoir d’autres incitations à adopter un comportement de forclusion.
Sony souligne de nombreuses erreurs conceptuelles présumées dans le modèle de valeur à vie (LTV) révisé de la CMA :
- Le modèle sous-estime les gains de Microsoft en retenant Call of Duty des plates-formes PlayStation d’environ 70% selon Sony en raison du fait qu’il ne tient pas compte du fait que les joueurs Call of Duty très engagés génèrent des revenus plus importants, et aussi parce que les pertes de Microsoft seront compensée par la suppression des paiements de redevances à Activision et par le passage des joueurs des plates-formes PlayStation à Call of Duty.
- Le modèle ignore les données commerciales contemporaines de Microsoft et s’appuie à la place sur ses estimations LTV ajustées qui ne correspondent pas à ses activités actuelles.
- Le modèle est également erroné dans son hypothèse selon laquelle les joueurs qui ne s’engagent pas beaucoup dans Call of Duty ne passeraient pas aux plates-formes Xbox si la franchise devait être retirée de PlayStation.
Il conteste également la conclusion de la CMA selon laquelle l’accord Microsoft-Activision est différent des acquisitions précédentes de Microsoft, affirmant que sa rétention désormais prouvée de jeux ZeniMax comme Redfall de PlayStation après l’acquisition de la société prouve qu’elle fera de même avec les franchises multiplateformes d’Activision.
L’acquisition proposée d’Activision Blizzard par Microsoft reste sous examen réglementaire mondial, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l’UE, bien que ces deux derniers semblent susceptibles de laisser passer l’acquisition suite aux récents accords d’accès de Microsoft avec Nintendo, Nvidia, Boosteroid et Ubitus. La date limite pour le rapport final de l’AMC demeure le 26 avril 2023.
Source : CMA