samedi, novembre 23, 2024

Revue Suzume – IGN

C’est un fait indéniable que la vie d’un adolescent est difficile. La pression des pairs, les rencontres, le monstre de fin du monde occasionnel – la lutte est réelle. C’est du moins le cas en ce qui concerne Suzume, le dernier film d’animation captivant du réalisateur Makoto Shinkai. Grâce à sa solide distribution et à son exploration stimulante du processus de deuil, une histoire typique de passage à l’âge adulte est transformée en une aventure fantastique émouvante. Et c’est avant de prendre en compte l’animation à couper le souffle de Suzume et son score chargé d’émotion. Les excellents Your Name et Weathering With You semblent être des actes difficiles à suivre, mais Shinkai a un autre gagnant entre les mains.

Shinkai se spécialise dans les drames pour adolescents d’un autre monde – une rencontre fortuite avec un étranger, des amis d’enfance se réunissant dans des circonstances étranges, une romance naissante étouffée par un événement surnaturel. Bien que la prémisse exacte puisse différer, beaucoup de ses films ont les mêmes tropes sur le voyage difficile d’un personnage vers l’âge adulte et les relations qu’ils forgent en cours de route. Suzume n’est pas différent. Familier à un défaut, une grande partie de son intrigue est parallèle aux travaux précédents de Shinkai et à l’anime de passage à l’âge adulte en général. Les fans de l’un ou l’autre reprendront ces éléments de formule dès le début, malgré quelques rebondissements notables. La bonne nouvelle est que s’il réutilise peut-être cette formule, Shinkai semble également l’avoir perfectionnée ici.

Bien qu’il soit quelque peu prévisible, Suzume reste intrigant en partie à cause de sa gestion impressionnante des thèmes matures. Différents aspects du chagrin, de la solitude et du ressentiment associés à ses responsabilités sont explorés à travers le sort du personnage titulaire. Le conflit initial, qui envoie Suzume (Nanoka Hara) se précipiter vers des monuments abandonnés à travers le Japon dans l’espoir d’éviter un événement catastrophique, se concentre sur les vestiges du passé qui causent des problèmes dans le présent. De cette manière, ces ruines menaçantes agissent comme une métaphore collective des effets durables du traumatisme ; un parc à thème abandonné est presque oublié jusqu’à ce qu’un événement surnaturel restaure son pouvoir d’une manière qui donne l’impression de braquer les projecteurs sur une vieille blessure.

Ce dilemme unique montre de manière créative pourquoi le processus de deuil est important et comment le passage du temps ne mène pas toujours à la guérison. Au contraire, il peut faire s’infecter des plaies non traitées. Un concept qui n’est pas seulement référencé dans les luttes pour la vie ou la mort de Suzume, mais aussi dans la relation tendue avec sa tante Tamaki (Eri Fukastu). Fukastu fait un excellent travail en incarnant le rôle d’un gardien concerné. Ses lignes sont livrées avec une passion qui fait écho à la sincérité des émotions de Tamaki lors d’une scène donnée, en particulier chaque fois qu’elle interagit avec Suzume de Nanoka Hara. Et parce que Hara est tout aussi convaincante en tant qu’adolescente pleine d’espoir chargée d’un passé sombre, leur affrontement inévitable s’avère percutant. Leur douleur partagée est transmise à travers un dialogue qui reflète de manière réaliste le fossé qui s’était formé entre eux, résultant en l’une des scènes les plus sincères de Suzume.

Hokuto Matsumura, qui exprime l’ami de Suzume et l’intérêt amoureux potentiel Sōta, fait également un travail solide. L’empressement de Sōta à s’acquitter de son devoir sacré de sauvegarder le Japon est évident dans son comportement. Rien n’est plus important que la vie des personnes dont il s’occupe. Lorsqu’une étrange situation fait dérailler ses plans, le forçant à dépendre de Suzume, sa perspective change un peu. Matsumura gère bien cette dynamique changeante en se penchant sur un rôle plus nourricier, transformant Sōta d’un protecteur quelque peu distant en un compagnon plus solidaire et attentionné. La performance de Matsumura, comme celle de ses camarades de casting, renforce la crédibilité des relations de leur personnage.

Il y a aussi une partition émouvante qui aide à conduire certaines scènes vers des conclusions encore plus puissantes, mais c’est vraiment la magnifique animation de Suzume qui gardera les téléspectateurs enfermés dans leurs sièges. Il arbore une palette de couleurs vibrantes, un travail au trait impressionnant et une grande attention aux détails qui rivalise parfois avec ce que l’on voit dans les films emblématiques du Studio Ghibli. Il y a aussi une sensation de poids qui ancre de manière réaliste chaque action de ses personnages, même lorsque quelque chose de magique se produit. On peut en dire autant de la façon dont leurs visages sont représentés lors des scènes clés, leurs émotions rendues crédibles grâce à l’animation fluide et réaliste. Certains des CGI ajoutés peuvent avoir du mal à s’intégrer aux parties 2D plus traditionnelles, mais cela ne suffit jamais pour ruiner carrément les scènes dans lesquelles ils sont utilisés. En gros, les animateurs de CoMix Wave Films se sont surpassés avec Suzume.

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