Abandonner la gendarmerie et repartir à zéro est la seule réponse sensée à des échecs aussi profonds
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« On dirait que tout est cassé dans ce pays en ce moment. » Les deux tiers des Canadiens sont d’accord avec le chef conservateur Pierre Poilievre sur ce point, du moins dans une certaine mesure, selon un récent sondage Léger. Cela rend folles les élites laurentiennes. Mais en parcourant le gigantesque rapport final de la Mass Casualty Commission sur les pires fusillades de masse du pays et les échecs lamentables de la police nationale à y faire face, le sentiment est difficile à éviter.
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À tout le moins, les services de police ruraux en Nouvelle-Écosse sont défaillants. Que les services de police soient fournis par la GRC, c’est l’affaire d’Ottawa ainsi que celle d’Halifax – et cela ne s’est pas amélioré depuis avril 2020, lorsque le déséquilibré Gabriel Wortman a tué 22 innocents. « Plus de deux ans après l’événement, la direction de la GRC avait fait très peu pour évaluer systématiquement sa réponse aux incidents critiques », affirme le rapport. Il suggère à la GRC «d’adopter une politique d’admettre ses erreurs, d’en accepter la responsabilité et de s’assurer que des mécanismes de responsabilisation sont en place pour corriger ses erreurs» – ce qui équivaut à une refonte totale. La question est maintenant de savoir qui va faire en sorte que cela se produise.
Le rapport exhaustif en sept volumes, publié jeudi, offre peu de nouvelles informations sur les événements des 18 et 19 avril 2020. Qu’il suffise de dire que les habitants du centre de la Nouvelle-Écosse n’ont rien fait de mal et à peu près tout bien, et ont été horriblement déçus par leurs forces de police. Avant les « pertes massives », ils ont alerté la police sur les tendances violentes et les armes de Wortman – en vain. Au cours de la «victime massive», ils ont dit à la police que Wortman faisait carrière dans une réplique d’un croiseur de la GRC – également en vain. La police sceptique n’a même pas fourni cette information tout à fait cruciale aux autres premiers intervenants, sans parler du public.
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Lorsque les gendarmes se sont abaissés à informer le public qu’un cauchemar était en liberté, ils l’ont fait beaucoup trop tard et au mauvais endroit. Pour l’amour de Dieu, personne ne vérifie Twitter à la première heure un dimanche matin pour voir s’ils pourraient se faire tirer dessus pendant qu’ils se promènent – comme Tom Bagley, 69 ans, l’était le deuxième jour. Une personne très, très généreuse pourrait pardonner à une force de police locale dans une partie endormie du pays de ne pas être complètement préparée à un événement comme celui-ci, malgré la nature ridiculement basique de ses échecs – et malgré un événement similaire qui s’est déroulé cinq ans plus tôt. à Moncton, au prix de la vie de trois gendarmes. L’incapacité à communiquer reste inexplicable, ainsi qu’impardonnable.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas n’importe quelle force de petite ville. C’est la GRC autrefois fière et puissante. Si une province décide de sous-traiter l’application de la loi à un organisme fédéral, l’un des avantages devrait assurément inclure une ruche d’expérience, d’expertise et de pratiques exemplaires à l’échelle nationale. Comme nous le savons, lorsqu’Ottawa a klaxonné, la commissaire de la GRC, décédée depuis, Brenda Lucki, a reproché à ses sous-fifres néo-écossais de ne pas avoir divulgué d’informations sur les armes de Wortman, comme elle l’avait promis au ministre de la Sécurité publique de l’époque, Bill Blair, pour mieux soutenir le programme de contrôle des armes à feu des libéraux.
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« A quoi sert la police ? demande le rapport, non sans raison. En réponse, il cite le livre de 2016 du criminologue Ian Loader, « In Search of Civic Policing: Recasting the ‘Peelian’ Principles ».
« La mission fondamentale de la police est d’améliorer la sécurité et le bien-être publics en promouvant des mesures de prévention du crime, des préjudices et des troubles », lit-on dans le premier principe. Le quatrième à « traiter tous ceux avec qui ils entrent en contact avec équité et respect ». Le cinquième à « être responsable devant la loi et répondre démocratiquement aux personnes qu’ils servent » ; le sixième pour « atteindre l’équilibre optimal entre l’efficacité, la rentabilité, la responsabilité et la réactivité ». Et si tout cela vous semble vraiment basique, c’est parce qu’ils le sont.
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« Peelian » fait référence à Sir Robert Peel, deux fois Premier ministre britannique, co-fondateur du Parti conservateur britannique et fondateur du Metropolitan Police Service de Londres. Peel est communément considéré comme ayant inventé la police moderne – il y a près de 200 ans. Au cours des deux siècles qui ont suivi, le maintien de l’ordre n’a jamais été aussi parfait. Il est fort possible que les services de police canadiens soient aussi bons qu’ils ne l’ont jamais été : pour diverses raisons, notamment les progrès de la science médico-légale et l’omniprésence des caméras de téléphones portables, il est tout simplement beaucoup plus facile pour les agents et les forces qui se conduisent mal de se faire prendre de nos jours.
Ce n’est pas assez bon.
Et cela ne sera pas réglé tant que les politiciens canadiens n’auront pas le courage de s’y attaquer. Lorsqu’il s’agit de la GRC, cette tâche est extrêmement ardue; malheur au ministre chargé de renverser la vapeur. Heureusement pour la Nouvelle-Écosse, elle n’a pas à s’inquiéter de cela. La Mass Casualty Commission ne recommande pas tout à fait d’abandonner la GRC et de créer une force de police provinciale, mais elle aurait dû le faire. Repartir de zéro est la seule réponse sensée à des échecs aussi profonds. C’est une opportunité à ne pas manquer.
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