Il est essentiel de contrôler les attentes des travailleurs pour éviter une spirale permanente des salaires et des prix
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De George Fallis
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Il y a deux semaines, la Banque du Canada a augmenté son taux directeur de 25 points de base à 4,5 %, poursuivant sa lutte contre l’inflation qui a augmenté d’une année sur l’autre d’environ deux par cent en février 2021 à un peu plus de huit par cent Juin dernier.
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La Banque a eu raison de craindre que la hausse de l’inflation ne déclenche une spirale salaires-prix. Les travailleurs en viennent à s’attendre à une inflation élevée, alors ils augmentent leurs revendications salariales ; des salaires plus élevés se répercutent sur des prix plus élevés et l’inflation devient ainsi une prophétie auto-réalisatrice. Il est crucial d’agir de manière agressive afin que les travailleurs ne forment pas d’anticipations d’inflation future élevée.
Idéalement, les attentes seraient restées ancrées au taux cible de la Banque de deux par cent. Mais ce cheval a déjà quitté la grange. Les anticipations d’inflation de la plupart des travailleurs sont désormais bien supérieures aux deux par ancre centime. Mais si l’inflation de l’IPC peut être réduite à trois par cent d’ici le milieu de l’année et deux par cent en 2024, comme le prévoit la Banque, les revendications salariales fondées sur les attentes seront modérées. Si cela se produit, estime la Banque, le taux actuel de 4,5 % pourrait être le taux directeur le plus élevé qu’il soit nécessaire d’atteindre.
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L’accent mis sur la gestion des attentes des travailleurs n’est pas nécessairement juste. Les revendications salariales des travailleurs n’ont pas provoqué la flambée de l’inflation. Des mesures de relance fiscales et monétaires massives en cas de pandémie l’ont fait, combinées à des problèmes de chaîne d’approvisionnement et aux fortes augmentations des prix du pétrole, du gaz naturel et des engrais provoquées par la guerre en Ukraine. Tout cela est peut-être vrai, mais, juste ou non, le contrôle des attentes des travailleurs reste essentiel pour éviter une spirale permanente des salaires et des prix.
Malheureusement, ce ne sont pas seulement les attentes qui influencent les revendications salariales des gens. L’inflation passée a également un effet. Les travailleurs dont les salaires n’ont pas suivi l’inflation exigeront des salaires plus élevés en guise de rattrapage, quelles que soient leurs attentes en termes d’inflation future. Ces demandes de rattrapage sont désormais intégrées. À l’avenir, les accords salariaux de rattrapage entraîneront des salaires plus élevés, qui se répercuteront sur les prix. Cela rend le Banquela prévision de deux par cents d’inflation l’année prochaine semblent optimistes, ce qui signifie que de nouvelles hausses de taux d’intérêt sont probables.
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Il ne suffit pas de dire simplement que les travailleurs doivent restreindre leurs revendications salariales. En tant que société, nous devons reconnaître que si leurs demandes de rattrapage ne sont pas satisfaites, les travailleurs auront subi une perte permanente de revenu à vie. Si votre salaire correspondait à l’inflation – les deux augmentant à deux par cent par an, disons – mais pendant un an, l’inflation a atteint six par cent pendant que votre salaire seul rose ses deux habituels par cent, alors vous avez subi un quatre par diminution de votre revenu réel au cours de cette année : votre salaire a augmenté de 2 % ; les prix ont augmenté de 6 % ; votre revenu est en baisse de quatre pour cent en termes réels.
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Mais supposons qu’après ce pic d’inflation d’un an, l’inflation revienne à deux par cent et que, comme avant, votre augmentation de salaire correspond juste à l’inflation, comme par le passé. Vous pourriez conclure que vous n’avez subi qu’une baisse de revenu réel d’un an. Mais ce n’est pas vrai. Dans le futur, les prix sont de quatre par cent plus élevés qu’ils ne l’auraient été. Votre salaire est en retard de quatre pour cent pour toujours. Ton durée de vie le revenu est en baisse de 4 % en termes réels. C’est un nombre beaucoup plus élevé qu’un simple succès de 4% sur un an.
Pourtant, c’est à peu près ce qui s’est produit au Canada. Au cours de la décennie précédant la pandémie, l’inflation avait mijoté à environ deux par cent par an. Les salaires ont augmenté à peu près au même rythme. Puis vint le COVID-19. Sous l’effet des forces qu’elle a déclenchées, l’inflation a décollé, culminant à huit par cent mais maintenant en baisse. Sans rattrapage, de nombreux travailleurs subiront une grande perte de vie revenu. Les décideurs politiques doivent en tenir compte. Nous comprenons sûrement maintenant que si les élites technocratiques et commerciales ignorent la souffrance des personnes au bas de l’échelle des revenus et de l’échelle sociale, beaucoup de ces personnes se fâchent et s’aliènent.
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L’impression semble s’être formée que la crise de l’inflation est maintenant pratiquement terminée. En fait, les prochaines années seront difficiles. La Banque devra probablement augmenter davantage les taux d’intérêt, mais pas au point de précipiter une profonde récession – une stratégie Goldilocks, si elle peut y parvenir. Le gouvernement fédéral doit enfin se joindre à la lutte contre l’inflation et réduire ses mesures de relance budgétaire en réduisant les dépenses – mais pas trop loin ni trop vite, c’est-à-dire avec un budget Goldilocks. Et les entreprises et les travailleurs doivent également aider lorsqu’ils négocient des contrats. Les travailleurs ont besoin d’un rattrapage, mais pas si rapide au point d’enclencher une spirale prix-salaires. Des contrats Goldilocks de quatre ans avec des augmentations chaque année d’un pour cent au-dessus de l’inflation seraient un bon modèle.
George Fallis est professeur émérite d’économie et d’études urbaines à l’Université York.