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La nouvelle année arrive traditionnellement avec des résolutions et un nouveau départ dans l’amélioration de soi. Voici une suggestion simple pour tous les dirigeants politiques : adoptez plus de réalisme dans les politiques publiques. Examinons cinq domaines dans lesquels le Canada a des objectifs clairs, mais n’a pas de plans réalistes pour les atteindre.
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Tout d’abord, le contrôle de l’inflation. Les autorités budgétaires ne doivent pas alimenter davantage le feu de l’inflation avec de nouvelles dépenses alors même que la Banque du Canada brandit son marteau sur les taux d’intérêt. Ottawa doit faire preuve de plus de réalisme quant à ses ambitions en matière de dépenses. Le contrôle de l’inflation est une responsabilité pangouvernementale. Après des années de dépenses et de déficits record, nous avons besoin d’un plan crédible pour améliorer les finances du pays et garantir que le fardeau du paiement des dépenses liées à la pandémie ne repose pas principalement sur les jeunes d’aujourd’hui.
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Deuxièmement, les changements climatiques, qui sont une priorité pour les Canadiens. L’objectif net zéro du gouvernement fédéral pour 2030 est louable. Ce qui manque, c’est une idée réaliste de ce qui peut être réalisé dans ce laps de temps. Par exemple, l’objectif fédéral est une réduction de 42 % des émissions du secteur du bâtiment. Mais comme mes collègues Charles Deland et Alexander Vanderhoof écrivez dans un récent rapport de l’Institut CD Howe, pour que cela soit réalisé, « non seulement toutes les nouvelles maisons à construire après 2022 devraient être nettes zéro, mais le taux annuel de rénovations devrait atteindre 516 000 par an. Cela signifierait qu’une maison devrait être modernisée à chaque minute de chaque jour. Ce n’est pas réaliste, mais c’est pourtant la politique officielle. L’ensemble du plan net zéro est mieux décrit comme un triomphe de l’espoir sur la raison.
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Troisièmement, l’immigration. L’un des grands succès du Canada a été son large soutien politique à l’immigration — un avantage stratégique que nous devons conserver. Le gouvernement fédéral a récemment annoncé un plan ambitieux pour accueillir 500 000 nouveaux immigrants par année. Encore une fois, c’est un objectif louable, surtout avec les pénuries de main-d’œuvre et le vieillissement de la population. Mais est-ce réaliste ? Le système est déjà aux prises avec des arriérés de candidatures historiquement élevés. Comment faire en sorte qu’il y ait suffisamment de maisons, de médecins et d’écoles pour faire face à la croissance démographique? Le large soutien du Canada à l’immigration peut être compromis si nous ne pouvons pas assurer le maintien des infrastructures.
Quatrièmement, les soins de santé. Il y a vingt ans, presque jour pour jour, Roy Romanow publiait son rapport de commission historique sur l’avenir des soins de santé. Plus de planification et plus d’argent, nous a-t-on dit, régleraient ce qui n’allait pas. Nous avons eu les deux, mais la pandémie a révélé les erreurs selon lesquelles l’argent seul ou la planification centrale nous sauverait. Les Canadiens attendent plus longtemps que jamais pour des services de soins de santé de base, l’accès à des médecins ou même du Tylenol pour enfants. Le Canada comptait sept lits d’hôpitaux pour 1 000 habitants en 1982. Aujourd’hui, c’est à peine plus de deux lits pour 1 000 habitants. Une plus grande ouverture à l’innovation et à la concurrence, y compris la concurrence au sein du secteur public, pourrait aider le Canada à tirer le meilleur parti de ses ressources humaines et financières.
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Enfin, notre place dans le monde. Beaucoup considèrent les années 1960 comme un point culminant pour la diplomatie canadienne et notre réputation de puissance moyenne ayant une influence sur la scène mondiale. Ce soft power était soutenu par un gros bâton de la guerre froide. Les dépenses de défense étaient bien supérieures à 3 % du PIB tout au long des années 1960, mais languissent maintenant à environ 1,4 %. À cette époque, nous avons exercé une influence en partie parce que nous étions de solides contributeurs. Si nous voulons vraiment projeter nos valeurs et être un membre apprécié de l’OTAN, nous devons prendre au sérieux les achats militaires et élaborer un plan pour respecter notre engagement de l’OTAN à un budget de la défense de 2 % du PIB.
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Malheureusement, cette liste de domaines politiques qui manquent de réalisme pourrait être beaucoup plus longue. Encore plus de cynisme quant à la capacité des politiciens à tenir leurs promesses est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. Dans un contexte de faible croissance de la productivité et d’investissement en capital, le Canada n’a pas de marge de manœuvre infinie pour des erreurs coûteuses. Nos dirigeants peuvent éviter les erreurs qui alimentent le cynisme s’ils se mettent d’accord avec le public sur la façon dont nous pouvons, de manière réaliste, réaliser nos ambitions.
Nous sommes à un tournant de l’histoire, avec un réalignement géopolitique et une révolution technologique qui se répand dans l’économie. Les Canadiens méritent des plans réalistes pour s’attaquer à d’importants objectifs environnementaux, sociaux et économiques. Ils sont capables d’avoir des conversations sérieuses sur les compromis qui seront nécessaires. Un véritable leadership nécessite d’entamer le dialogue et d’injecter plus de réalisme dans la façon dont nous affrontons les problèmes. Les Canadiens sont clairement partants. Notre classe politique devrait en faire une résolution du Nouvel An et montrer la voie.
Duncan Munn est président de l’Institut CD Howe.