réPendant les années de confinement, j’ai continué à lire des articles de romanciers disant à quel point ils se sentaient improductifs, comment les récits de virus avaient colonisé leur subconscient, détruisant l’impulsion créative. Les romans de 2023 – ou du moins ceux que j’ai lus – suggèrent le contraire. C’est une récolte extraordinaire, avec des livres mémorables d’auteurs célèbres et moins connus. Comme d’habitude, je me suis concentré sur ceux sortis au premier semestre et j’ai laissé les premiers romans au Nouvelle révisionLe meilleur long métrage de romanciers de début.
Commençons par quelques grands noms. Il y a une excitation inévitable autour d’un nouveau Bret Easton Ellis. Les éclats (Swift, janvier) est une histoire tumultueuse de privilèges et de psychose dans une école préparatoire chic. Après les horreurs de l’année dernière, c’est magnifique que Salman Rushdie ait sorti un nouveau roman – Ville de la victoire (Cap Jonathan, février). Mieux encore, c’est un cracker. Soi-disant une épopée ancienne redécouverte, il s’agit du pouvoir transformateur de la créativité humaine, de la capacité durable de l’art à façonner le monde. Bois de Birnam d’Eleanor Catton (Granta, mars) vient 10 ans après le Booker-winning Les luminaires et vaut la longue attente. Plein d’esprit, de grandes idées et de la plus belle des écritures, c’est l’histoire d’un groupe de jardiniers guérilleros qui affrontent un prepper milliardaire. Je l’ai aimé.
Pour être honnête, 2023 ressemble à un défilé mois par mois de mes écrivains préférés. Il y a du nouveau travail de Benjamin Myers – Cuddy (Bloomsbury, mars), Max Porter– Timide (Faber, avril), Deborah Levy – Bleu d’août (Hamish Hamilton, mai) et Amanda Craig – Les Trois Grâces (Abaque, juin). Il y a le cinquième et dernier livre de Frank Bascombe de Richard Ford, Sois à moi (Bloomsbury, juin), dans lequel Bascombe, qui entre maintenant dans ses dernières années, emmène son fils en phase terminale en voyage au mont Rushmore. Il y a aussi un nouveau roman du grand Paul Murray. La piqûre d’abeille (Hamish Hamilton, juin) est l’histoire d’une famille dysfonctionnelle qui essaie de garder les choses ensemble. C’est une chose de beauté, un roman qui remplira votre cœur. Un autre retour bienvenu est celui de Lorrie Moore Je suis sans abri si ce n’est pas ma maison (Faber, juin). Son premier roman depuis Une porte à l’escalier (2009), c’est une histoire étrange qui s’étend entre le 19e siècle et le présent.
Je m’intéresse toujours aux deuxièmes romans, à la vulnérabilité de la suite. Ayòbámi Adébáyò a été présélectionnée pour le prix féminin pour ses débuts, Restez avec moi. Maintenant avec Un sortilège de bonnes choses (Canongate, février), elle livre une histoire d’amour posée et lumineuse sur fond d’un Nigeria contemporain violent. Nouvelle révision meilleur premier ancien élève de Caleb Azumah Nelson Le large était un petit chef-d’œuvre. Son deuxième roman, Petits mondes (Viking, mai), est une histoire de passage à l’âge adulte tout aussi lapidaire qui se déroule sur trois ans dans la vie d’un jeune homme extraordinaire. Une autre Nouvelle révision choix, Guy Gunaratne, a remporté de nombreux prix avec son premier roman, Dans notre ville folle et furieuse. Leur seconde passionnante, Monsieur Monsieur (Tinder, mai), parle de l’énigmatique Yahya Bas, assis muet dans un centre de détention gouvernemental après avoir été capturé en Syrie. Enfin, peut-être poussé par le succès de son frère Richard, Mat Osman a écrit un superbe second roman. Le théâtre fantôme (Bloomsbury, mai) trouve son chemin dans les recoins cachés du Londres élisabéthain, racontant l’histoire d’un groupe d’acteurs inadaptés. Magnifiquement écrit et totalement convaincant.
Quelques autres à surveiller : il y a un souffle du passé sous la forme de Michael Bracewell, dont Inachevé (White Rabbit, janvier) est son premier roman depuis plus de deux décennies. L’histoire d’un homme ordinaire, c’est un portrait triste et tranquillement dévastateur de la vie d’âge moyen en banlieue. Meg Clothier est surtout connue pour ses romans historiques YA, mais son premier travail pour adultes, Le livre d’Ève (Wildfire, mars), est un conte merveilleusement riche et captivant. Avec des clins d’œil à Umberto Eco, il raconte l’histoire de Béatrice, la bibliothécaire d’un couvent qui entre en possession d’un livre d’une puissance sombre et étonnante. L’auteur chinois Wang Xiaobo est décédé à l’âge de 44 ans en 1997, mais son chef-d’œuvre, Âge d’or (Penguin, April), vient d’être traduit en anglais pour la première fois par Yan Yan. C’est un roman scabreux et paillard qui se déroule dans les années de la Révolution culturelle. C’est aussi très émouvant. Han Kang est de retour avec Cours de grec (Hamish Hamilton, avril), magnifiquement traduit par Deborah Smith et Emily Yae Won. Enfin, James Hynes est bien connu aux États-Unis, mais l’homme de 67 ans n’a jamais été publié au Royaume-Uni auparavant. Moineau (Picador, May) est une étonnante œuvre d’imagination historique. L’histoire d’un jeune homme qui se fait un nom aux derniers jours de l’empire romain, Moineau est magistrale dans sa représentation de l’amour, du sexe et de l’amitié.
Enfin, deux romans à attendre plus tard dans l’année. La fraude de Zadie Smith (Hamish Hamilton, septembre), est un roman historique merveilleusement riche basé sur un procès réel. Avec deux personnages centraux mémorables, il se penche sur l’obscurité qui sous-tend l’exceptionnalisme triomphant de la Grande-Bretagne victorienne. de Sebastian Faulks L’amour moderne (Hutchinson, septembre) est une œuvre d’ambition visionnaire. Situé dans le futur, c’est mi-mystère, mi-romance, le tout raconté avec un panache typique. Quoi que nous réserve l’année à venir, nous avons au moins cette collection de romans extrêmement bons pour nous réconforter, nous défier, nous instruire et nous divertir.