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OTTAWA – Le président de l’Institut Angus Reid, Shachi Kurl, a exprimé sa «partialité» lors du débat des chefs de langue anglaise lors de l’élection fédérale de 2021 en posant une question au chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet sur les lois québécoises, selon une décision du Conseil de presse du Québec rendue public le mardi.
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Kurl, qui a animé le débat de l’an dernier, a provoqué un tollé au Québec après avoir posé une question sur la loi québécoise sur les symboles religieux, puis sur le projet de loi 96 sur la langue française.
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S’adressant à Blanchet, elle a déclaré: «Vous niez que le Québec ait des problèmes de racisme, mais vous défendez des législations telles que les projets de loi 96 et 21 qui marginalisent les minorités religieuses, les anglophones et les allophones. Le Québec est reconnu comme une société distincte, mais pour ceux de l’extérieur de la province, aidez-les à comprendre pourquoi votre parti appuie également ces lois discriminatoires.
Une plainte a été déposée contre Kurl et la CBC, l’une des chaînes diffusant le débat. La plaignante, Julie Lapierre, a déclaré que la question faisait preuve de partialité et de discrimination.
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À l’époque, le projet de loi 21 — qui interdit à certains fonctionnaires québécois, dont les enseignants, de porter des signes religieux au travail — avait déjà été adopté. Le projet de loi 96, une révision de la Charte de la langue française du Québec, n’avait pas encore été voté par l’Assemblée nationale du Québec.
Le Conseil de presse du Québec a conclu que la question de Kurl était biaisée, mais n’a pas retenu l’accusation de discrimination.
Dans sa décision, le Conseil a conclu que l’utilisation du mot « racisme » dans la question constituait une opinion et non un fait établi, contrairement à ce que Kurl semblait suggérer.
En faisant un lien direct entre le prétendu racisme au Québec et la loi sur les signes religieux et la loi 96, elle prenait position contre les deux mesures législatives et concluait qu’elles marginalisent les minorités, lit-on dans la décision.
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Le Conseil a reconnu que la question portait sur un sujet important et d’actualité. C’est la manière dont il a été demandé qui contrevenait à leur code des principes journalistiques, a-t-il ajouté.
« Il est naturel que les animateurs de débats, comme les journalistes, posent des questions difficiles aux hommes politiques qu’ils interrogent, et ils ne doivent jamais s’en empêcher. Cependant, une partie du langage utilisé dans la question et la manière dont elle a été formulée exprimaient un parti pris », lit-on dans la décision.
« Mme. Kurl aurait pu poser une question à ce sujet de manière factuelle et neutre.
Une façon de le faire, selon le Conseil, aurait été de dire plutôt que certains citoyens pensent que les deux textes législatifs sont racistes ou que certains Canadiens pensent que le Québec a des problèmes de racisme. « Une telle formulation aurait aidé le public à comprendre que ce n’est pas son opinion », lit-on.
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Le plaignant a soutenu que Kurl avait alimenté les préjugés contre les Québécois en laissant entendre qu’ils étaient racistes dans un débat largement diffusé, mais le Conseil n’a pas retenu ces arguments.
« La façon dont la question a été formulée était maladroite, mais elle ne contenait pas autant de commentaires discriminatoires », a écrit le Conseil.
Kurl a redirigé toutes les questions vers Chuck Thompson, responsable des affaires publiques chez CBC News. Il a déclaré que CBC « rejette catégoriquement » la décision prise par le Conseil de presse du Québec concernant le débat des chefs l’an dernier.
« Nous soutenons le droit d’un modérateur indépendant de poser des questions difficiles aux dirigeants politiques lors d’un débat électoral », a déclaré Thompson.
Le consortium de médias audiovisuels responsable du débat comprenait CBC News, mais aussi CTV News, Global News et APTN News. Thompson a réitéré qu’ils étaient tous d’accord sur le contenu journalistique du débat et que la question à Blanchet était « l’occasion » pour lui d’expliquer son point de vue.
« La liberté d’interroger les politiciens sur des questions d’intérêt public est fondamentale pour la santé de la démocratie au Canada », a-t-il ajouté.
Le Conseil de presse du Québec n’est pas un tribunal et ses décisions ne sont que symboliques. Le Conseil considère toutefois que Radio-Canada a «l’obligation morale» de publier ou de partager cette décision dans les 30 prochains jours et de transmettre au Conseil la preuve qu’elle l’a fait.
« Radio-Canada n’est pas membre du Conseil de presse du Québec; nous ne publierons pas leur décision », a déclaré Thompson.
– Avec des reportages supplémentaires de La Presse Canadienne