La banque risque d’affaiblir considérablement notre économie, mettant potentiellement des centaines de milliers de Canadiens au chômage
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Face à des prix exorbitants sur les produits de première nécessité combinés à une augmentation des factures de cartes de crédit, d’hypothèques et autres, la dernière chose dont les Canadiens ont besoin en ce moment est une récession, ce qui pourrait entraîner des pertes d’emplois massives et des bouleversements économiques. Mais c’est exactement ce qui pourrait arriver si la Banque du Canada augmentait ses taux d’intérêt mercredi pour la septième fois au cours des neuf derniers mois.
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La Banque du Canada, dirigée par le gouverneur Tiff Macklem, a déjà augmenté ses taux d’intérêt plus rapidement que presque tout autre pays. Ces hausses ont laissé des millions de Canadiens confrontés à des augmentations fulgurantes des paiements de crédit. Ensemble, les Canadiens doivent maintenant 2,29 billions de dollars en crédit, selon le rapport sur l’industrie du crédit du troisième trimestre 2022 de TransUnion LLC. Les hausses de taux ont même poussé la Banque du Canada elle-même dans le rouge pour la première fois de l’histoire, avec une perte de 522 millions de dollars au troisième trimestre.
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Les banques centrales augmentent les taux d’intérêt pour refroidir l’économie et ralentir l’inflation, mais Macklem a fait plus qu’un simple resserrement de la politique monétaire. Il a également mené une campagne de relations publiques en cours contre la croissance fantôme des salaires, arguant que les salaires alimentent l’inflation. Rien ne prouve que les salaires alimentent l’inflation. de Statistique Canada force de travail enquêtepublié vendredi, montre que les augmentations de salaire sont à la traîne de l’inflation, et non pas en tête.
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Dans un récent rapport du Congrès du travail du Canada et du Centre for Future Work intitulé Un remède pire que le mal ? Vers une compréhension plus équilibrée de l’inflation et de ce qu’il faut faire pour y remédier, l’économiste Jim Stanford présente des preuves montrant que les salaires ne sont pas la cause de l’inflation. Stanford souligne que le pouvoir d’établissement des prix des entreprises canadiennes a alimenté des prix plus élevés, ce qui a fait que les comptes des entreprises ont été remplis de profits record et exorbitants. En 2022, les bénéfices des entreprises au Canada ont atteint la plus grande part du produit intérieur brut (PIB) de l’histoire du Canada, ou en d’autres termes, les bénéfices des entreprises ont augmenté trois fois plus vite que les salaires depuis 2019.
Malgré tout cela, Macklem s’entête à déclarer que la Banque du Canada continuera d’augmenter les taux d’intérêt, même si cela plonge notre économie dans une récession néfaste. Avec la politique myope visant à atteindre le taux d’inflation cible de 2 %, la Banque risque d’affaiblir considérablement notre économie et de mettre des centaines de milliers de Canadiens au chômage.
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Si la Banque du Canada est déterminée à fabriquer une récession économique, nous savons que la douleur ne sera pas partagée également. Pas plus tard que la semaine dernière, l’Organisation internationale du travail (OIT) a averti que la pauvreté mondiale et l’inégalité des revenus augmentaient dans le monde entier alors que le pouvoir d’achat des gens reculait. Le Rapport mondial sur les salaires de l’OIT a récemment averti que pour la première fois de l’histoire, les salaires réels sont tombés en territoire négatif en 2022, en baisse de 0,9 %, les travailleurs et les ménages à faible revenu étant les plus touchés.
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L’OIT prévient que cela met non seulement en péril la reprise de la pandémie, mais pourrait également alimenter des troubles sociaux croissants. Alors que l’enquête sur l’occupation du convoi d’Ottawa touche à sa fin et que les audiences américaines sur l’insurrection du 6 janvier 2021 tirent à leur fin, la perspective d’une crise économique fabriquée provoquant des troubles sociaux croissants n’est pas à prendre à la légère. Verser plus d’eau froide sur notre économie maintenant – et la plonger dans une récession dommageable induite par la politique monétaire – ne fera qu’empirer les choses.
Alors que Macklem annonce la décision de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt ce mercredi, il devrait tenir compte du bien-être des travailleurs et des familles qui paient déjà le prix le plus élevé de la crise du coût de la vie. Cela devrait commencer par Macklem poussant la pause sur d’autres hausses de taux d’intérêt. Prenons le temps d’évaluer l’impact des hausses précédentes avant de les augmenter davantage.
Bea Bruske est présidente du Congrès du travail du Canada.