L’Ontario dit qu’il invoquera la clause dérogatoire pour maintenir en vigueur une éventuelle loi touchant certains travailleurs de l’éducation en cas de contestation constitutionnelle
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Le gouvernement ontarien dit avoir l’intention d’invoquer la clause dérogatoire pour maintenir en vigueur une éventuelle loi touchant certains travailleurs de l’éducation en cas de contestation constitutionnelle.
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Un projet de loi présenté lundi imposerait des contrats à environ 55 000 travailleurs de l’éducation dans la province – y compris des bibliothécaires, des concierges et des éducateurs de la petite enfance – et leur interdirait de faire grève. Le Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente les travailleurs, a annoncé son intention de lutter contre la législation. Voici un aperçu de la clause rarement utilisée.
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Qu’est-ce que la clause nonobstant?
La clause dérogatoire — ou l’article 33 de la Charte des droits et libertés — donne aux législatures provinciales ou au Parlement la capacité, par l’adoption d’une loi, de déroger à certaines parties de la Charte pour un mandat de cinq ans.
Pourquoi la clause nonobstant a-t-elle été créée?
La clause dans sa forme actuelle a été conçue comme un outil pour rallier les provinces au projet de loi phare du premier ministre de l’époque, Pierre Trudeau. Alors que les négociations sur la charte s’intensifiaient au début des années 1980, Trudeau ne voyait pas la nécessité de la clause, mais des provinces comme l’Alberta et la Saskatchewan voulaient une issue si elles n’étaient pas d’accord avec une décision des tribunaux. En fin de compte, Trudeau a accepté à contrecœur.
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Comment fonctionne la clause dérogatoire ?
La clause ne s’applique qu’à certains articles de la charte. Par exemple, il ne peut pas être utilisé contre des dispositions qui protègent le processus démocratique, ce qui créerait une voie vers la dictature. La clause ne peut pas non plus être utilisée pendant plus de cinq ans à la fois. Cela garantit que le public a la possibilité de contester la décision d’un gouvernement d’utiliser la clause lors d’élections générales avant qu’elle ne puisse être renouvelée.
Comment la clause nonobstant est-elle utilisée?
La clause nonobstant revient généralement chaque fois qu’il y a une décision de justice controversée. Par exemple, les conservateurs de l’ancien premier ministre Stephen Harper ont été interrogés au sujet de la clause relative à une décision judiciaire concernant l’aide à mourir, mais ont refusé de l’utiliser. Bien que souvent débattue, son utilisation est beaucoup plus rare.
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Le Québec, en tant que seul gouvernement provincial à s’opposer à la charte, a adopté une loi en 1982 qui invoquait la clause dans chaque nouvelle loi, mais cela a cessé en 1985. En 1986, la Saskatchewan a utilisé la clause pour protéger la législation de retour au travail et le Québec l’a utilisée. encore une fois en 1988 pour protéger les résidents et les entreprises utilisant des panneaux uniquement en français. L’Alberta a essayé d’utiliser la clause d’un projet de loi de 2000 limitant le mariage à un homme et une femme, mais cela a échoué parce que le mariage était de compétence fédérale.
Utilisations notables récentes de la clause nonobstant
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a invoqué la clause dérogatoire en juin 2021 – pour la première fois dans l’histoire de la province – pour rétablir des parties de la Loi sur le financement des élections qui avaient déjà été déclarées inconstitutionnelles, appliquant une règle selon laquelle les tiers ne pouvaient dépenser que 600 000 $ en publicité dans le 12 mois avant le déclenchement d’une élection. Le gouvernement a fait valoir que cette décision était nécessaire pour protéger les élections des influences extérieures, tandis que les critiques ont accusé le gouvernement d’essayer de faire taire les critiques.
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Un juge a confirmé les restrictions publicitaires en décembre dernier après qu’une coalition de groupes de travailleurs ait contesté la mesure devant les tribunaux.
Ford avait déjà menacé d’utiliser la clause en 2018, lorsque son gouvernement avait l’intention de réduire les sièges au conseil municipal de Toronto lors d’une élection municipale. Cette tentative a suscité l’indignation, mais la clause n’a finalement pas été invoquée en raison du déroulement d’une procédure judiciaire connexe.
En juin, le Québec a adopté une réforme majeure de la loi sur la langue de signature de la province qui réaffirme le droit des Québécois de vivre et de travailler en français. Le projet de loi 96 a durci les lois sur les signes et renforcé les exigences linguistiques pour les entreprises, les gouvernements et les écoles. Le premier ministre François Legault a déclaré que l’ensemble du projet de loi était couvert par la clause dérogatoire.
Un juge a suspendu deux articles de cette loi en août, invoquant des risques pour l’accès à la justice, jusqu’à ce que l’affaire puisse être entendue sur le fond.
Le Québec a également utilisé la clause dans sa loi sur les symboles religieux. Le projet de loi 21 a été adopté en juin 2019 et interdit aux travailleurs du secteur public réputés occuper des postes d’autorité, y compris les enseignants, les policiers et les juges, de porter des symboles religieux tels que le hijab et le turban au travail.
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