La Banque du Canada devrait faire le point sur l’impact que ses hausses ont déjà eu et auront bientôt sur l’économie et l’inflation
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La Banque du Canada a poursuivi mercredi son cycle de resserrement en annonçant une hausse de 50 points de base de son taux cible du financement à un jour. Cela a surpris ceux qui s’attendaient à une augmentation de 75 points de base, mais c’est toujours un randonnée lourde.
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Il poursuit la préalimentation de la Banque en matière de hausses de taux, qui vise à réduire l’ampleur des futures hausses de taux. À notre avis, cette dernière augmentation était nécessaire – à la fois pour réduire les effets néfastes de nouvelles augmentations et pour réancrer les anticipations d’inflation – mais le moment est venu de faire une pause et de réfléchir.
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Depuis la hausse des taux d’intérêt de la Banque le 7 septembre, les chiffres de l’indice des prix à la consommation (IPC) pour août et septembre ont été publiés. L’inflation globale n’a que légèrement diminué, passant de 7,6 % en juillet à 7,0 % en août et 6,9 % en septembre. Et, comme l’a souligné la Banque, l’inflation continue d’être généralisée, les deux tiers des éléments suivis dans l’IPC connaissant une inflation d’une année sur l’autre supérieure à cinq pour cent.
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D’autre part, comme l’inflation globale mesure les hausses de prix au cours des 12 derniers mois, ces chiffres reflètent principalement les changements qui ont eu lieu il y a quelque temps et qui ont peu d’incidence aujourd’hui. Pour avoir une meilleure idée de ce qui se passe en ce moment, nous pouvons examiner des changements de fréquence plus courts. Une option consiste à prendre la croissance des prix d’un mois à l’autre et à voir à quoi ressemblerait l’inflation si la dernière lecture mensuelle se poursuivait pendant un an.
Faire cela en mars, avril et mai nous aurait donné une inflation de 13 % l’année prochaine. En juin, cependant, les prévisions auraient été réduites à 6,5 %en juillet à 1,6 % et en août à seulement 0,8 % — juillet et août étant inférieurs à l’objectif officiel de la Banque de 2 %. En septembre, cependant, l’extrapolation du nombre mensuel sur 12 mois aurait produit une inflation de 4,8 %. Hors alimentation et énergie, dont les variations mensuelles sont particulièrement volatiles, l’inflation annualisée est passée de 6 % en juillet à 3,4 % en août, mais a rebondi à 5,2 % le mois dernier.
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Une autre option consiste à examiner le taux de croissance des prix sur trois mois et à l’utiliser pour en déduire un taux annualisé. Cela élimine la bosse de septembre, avec une inflation globale de 2,4 % (désaisonnalisée), mais sans nourriture ni énergie, elle était de 4,9 %. Cette dernière valeur est élevée, mais elle le fait Continuez une tendance à la baisse qui a commencé après le pic de mai.
Tout cela est très encourageant. Malheureusement, en ce moment, les prix alimentaires vont à l’encontre de la tendance à la baisse. D’un mois à l’autre, ils ont augmenté à un rythme annualisé de 14,8%, le troisième mois consécutif au-dessus de 10% après la lecture de 2% de juin. Cela dit, cette augmentation contient également une certaine inertie : elle reflète les augmentations antérieures des coûts des intrants comme les engrais et l’impact de la flambée des prix de l’essence sur le coût d’acheminement des aliments vers les épiceries de quartier. Si ces coûts se sont atténués, comme il semble qu’ils l’ont fait, les pressions à la hausse sur les prix des denrées alimentaires devraient en faire de même.
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De nombreux signes indiquent que le cycle de resserrement de la Banque a un impact sur l’économie réelle. Les marchés du logement se sont considérablement refroidis : le prix des logements neufs a même baissé en septembre. Et il y aura d’autres impacts à mesure que les prêts hypothécaires à taux fixe seront renouvelés.
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Au-delà du logement til BanqueLa dernière enquête sur les perspectives des entreprises d’ indique qu’une majorité d’entreprises pensent maintenant que la probabilité d’une récession au cours des 12 prochains mois est d’au moins 50 %. Un nombre croissant d’économistes de Bay Street prédisent également une récession au cours de l’année prochaine.
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Enfin, les taux de croissance des agrégats monétaires canadiens ont chuté au cours des derniers mois. Encore une fois, les chiffres d’un mois à l’autre sont plus révélateurs que les taux de croissance sur 12 mois. Les derniers chiffres disponibles datent d’août : M2++ a chuté à un taux annualisé de 1,7 % et M1++ à 16,7 %, ce qui est troublant. Notre récente Commentaire de CD Howe ont montré que lorsque la Banque n’atteint pas systématiquement son objectif d’inflation, la croissance monétaire donne un signal fort de l’évolution future de l’inflation. La décomposition des variations de l’IPC fournit également des informations utiles, mais la masse monétaire est un meilleur indicateur de l’évolution et de l’évolution de la demande globale.
La Banque a ignoré la flambée des taux de croissance des agrégats monétaires en 2020 et 2021, qui a contribué à alimenter la flambée de l’inflation plus tôt cette année. Ce serait une erreur tout aussi grave d’ignorer les taux de croissance monétaire négatifs d’aujourd’hui.
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Au moment de la prochaine réunion de la Banque le 7 décembre, nous n’aurons plus qu’un mois de données sur l’IPC (octobre). Lors de la réunion d’après, cependant, le 25 janvier 2023, nous aurons deux autres versions (pour novembre et décembre). Cela donnera à la Banque beaucoup de nouvelles informations pour déterminer si elle doit reprendre ou non la hausse des taux. Pour toutes ces raisons, nous pensons que la Banque devrait maintenir le taux du financement à un jour à 3,75 % d’ici là et faire le point sur l’impact que ses hausses ont déjà eu et auront bientôt sur l’économie et sur l’inflation.
Steve Ambler, professeur d’économie à l’Université du Québec à Montréal, est titulaire de la chaire David Dodge en politique monétaire à l’Institut CD Howe, où Jeremy Kronick est ddirecteur, monétaire et ffinancier sservices rechercher.