S’il y a une chose à retenir des huit derniers mois, c’est que beaucoup de Canadiens sont en colère
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Dieu merci, la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada est terminée. Pour paraphraser Thomas Hobbes, c’était méchant, brutal et long, bien trop long pour la santé mentale de quiconque. Surtout si vous étiez bénévole sur une campagne, et encore plus si votre candidat n’a pas gagné. Quelle a été mon expérience : malgré de vaillants efforts et un noble combat, Jean Charest n’a pas remporté la couronne. Au final, son rival Pierre Poilievre a submergé tous ses adversaires en remportant 68 % des points. Disons simplement que l’after party n’était pas exactement un bon moment.
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Mais c’est de la politique : vous pansez vos plaies, tournez la page, vous ralliez au vainqueur et passez à autre chose. Je ne vais pas renverser des barils d’encre virtuelle en disséquant les chiffres ; assez d’autres écrivains ont déjà. Je préfère regarder vers l’avenir et ce que le résultat laisse présager pour le principal adversaire du parti, Justin Trudeau. Et la réponse est : il ferait mieux de se préparer pour un combat très désagréable.
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Si nous avons une chose à retenir des huit derniers mois, c’est que beaucoup de Canadiens sont en colère, plus en colère que la plupart d’entre nous ne le pensaient. Ils sont fous de la pandémie, fous des impôts, fous de la cherté de la vie. Ils se sont inscrits en masse pour faire entendre leur voix, tout comme ils sont descendus à Ottawa pour crier après le premier ministre. Ils sont comme une ruche d’abeilles prêtes à exploser.
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Pierre Poilievre a puisé dans cette colère. Il a répété l’histoire de l’ouvrier du bâtiment qui a scotché ses bottes parce qu’il n’avait pas les moyens d’en acheter une nouvelle paire, de la mère célibataire qui a dilué le lait qu’elle donnait à ses enfants parce que le prix de l’épicerie avait augmenté. Il s’est insurgé contre les « grands gouvernements autoritaires » qui avaient aspiré à la fois l’argent et le contrôle sur la vie des gens.
Après des mois à dénigrer ses rivaux, Poilievre dirigera maintenant ce feu vers l’extérieur, vers les libéraux. Et ils lui ont donné de nombreux objectifs parmi lesquels choisir : une dette de mille milliards de dollars, des hausses de taxe sur le carbone paralysantes, une inflation galopante, une crise du logement, des aéroports et des bureaux de passeport dysfonctionnels. Un parti woker-than-thou qui a conclu un accord avec le NPD pour rester au pouvoir à tout prix.
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Note à Justin Trudeau : L’équipe de Poilievre est vicieuse. Prenez une retraite anticipée, si vous voulez garder votre santé mentale. Mais apparemment, le Premier ministre n’a pas reçu le mémo. Au lieu de cela, il s’est engagé à se présenter à nouveau. Et les Grits se préparent pour la bataille, diffusant des publicités d’attaque.
Pour être juste, Poilievre a fourni du matériel juteux : opter pour le bitcoin, saccager le Forum économique mondial et marmonner à propos de « mots anglo-saxons ». Des trucs loufoques et dérangeants qui ont fait grincer des dents à beaucoup de conservateurs, mais pas assez, apparemment, pour lui faire perdre le leadership.
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Heureusement, ces choses ont été sensiblement absentes des discours de Poilievre depuis qu’il a été élu. Au lieu de cela, Poilievre s’est concentré sur les questions essentielles qui unissent le parti : réduire les impôts, réduire les dépenses et réduire la taille du gouvernement. Il a même promis de transformer « la blessure en espoir », une ligne accrocheuse qui offre un peu d’arc-en-ciel pour percer les nuages sombres.
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Poilievre a aussi redécouvert le mot « conservateur ». Il ne l’a pas beaucoup utilisé dans ses discours de souche, mais dans son discours au caucus lundi, il l’a prononcé d’emblée, disant à quel point il était fier de diriger le parti conservateur, « le parti qui a construit ce pays ». Il a parlé de valeurs conservatrices telles que rendre le travail acharné payant, soutenir les familles et réduire la réglementation afin que la libre entreprise puisse prospérer.
En d’autres termes, il a fait ce qu’un dirigeant conservateur devrait faire : reconnaître la douleur qui mène au populisme, mais y faire face avec des principes conservateurs, et non des théories du complot. Des principes qui mènent à l’espoir, à la croissance et aux opportunités. C’est quelque chose que tous les conservateurs peuvent soutenir. Et si Poilievre maintient le cap, ils le feront, tout comme une grande partie des électeurs canadiens. C’est quelque chose qui devrait rendre Trudeau très, très inquiet.
Nouvelles postmédia
Tasha Kheiriddin était coprésidente de la campagne de Jean Charest à la direction du Parti conservateur. Sa chronique Postmedia était en pause pendant la course. Son dernier livre est La bonne voie : comment les conservateurs peuvent s’unir, inspirer et faire avancer le Canada.