Des augmentations significatives du choix des parents et de l’autonomie de l’école ont tendance à produire des résultats de performance positifs
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Lorsque les écoles canadiennes souffrent de mauvais résultats et que les élèves prennent du retard, les gouvernements provinciaux privilégient toujours la même réponse : consacrer plus d’argent au problème. De nouvelles crises incitent les acteurs politiques à demander de nouvelles séries de nouveaux investissements, réinvestissements, refinancements, financements améliorés – les slogans changent mais la stratégie consiste toujours à essayer d’obtenir des améliorations dans les résultats scolaires en augmentant la quantité d’intrants utilisés.
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Mais cela élude la question cruciale de la façon dont les ressources sont utilisées en premier lieu. La réalité est qu’en réduisant les ministères de l’Éducation, en faisant en sorte que le financement des écoles suive l’élève et en introduisant une plus grande autonomie des écoles, les résultats des élèves pourraient s’améliorer tout en réduisant les dépenses publiques d’éducation.
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Il existe une abondante littérature empirique documentant la faible relation entre les niveaux d’intrants et les résultats scolaires. Pour ne prendre qu’un exemple, les données québécoises montrent que les performances aux tests PISA (Programme for International Student Achievement) en mathématiques sont assez stables, n’ayant diminué que de 1,5 % depuis 2006, même si les dépenses par élève ont augmenté de 18 %.
Qu’est-ce qui aide ? La littérature montre clairement que les systèmes qui décentralisent la gestion au niveau local, introduisent des options de choix et de sortie pour les parents et créent des mécanismes de rétroaction locaux (comme la participation à des associations scolaires) augmentent l’efficacité d’un niveau de dépenses donné. Dans de tels systèmes, l’État se désengage généralement de la production du service et se concentre uniquement sur son financement — selon des modalités liées aux choix parentaux.
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Cela a du sens pour diverses raisons. Premièrement, en règle générale, les politiques « taille unique » ont tendance à produire des résultats décevants pour les populations hétérogènes. Deuxièmement, la participation des parents a tendance à être plus élevée dans les systèmes décentralisés, ce qui crée une boucle de rétroaction positive entre les administrateurs scolaires et les populations locales. Troisièmement, lier le financement aux choix des parents donne aux parents une option de sortie, ce qui à son tour génère de fortes incitations pour les écoles à fournir une personnalisation de meilleure qualité.
Les avantages de cette personnalisation sont considérables et améliorent à la fois les résultats cognitifs (à savoir, les performances sur les résultats des tests) et les résultats non cognitifs.
Sur les résultats cognitifs, la littérature est assez robuste, car elle s’appuie sur des essais contrôlés randomisés (ECR). Dans la plupart des tests ECR, l’augmentation du choix parental trouve un effet positif clair sur les résultats cognitifs. De plus, les quelques cas qui trouvent des effets indésirables concernent des cas où les gains en autonomie scolaire et en choix parental étaient faibles par rapport aux autres cas étudiés dans la littérature. L’essentiel est que des augmentations significatives du choix des parents et de l’autonomie de l’école ont tendance à produire des résultats positifs en termes de performances.
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Pourtant, les avantages cognitifs ne représentent pas la part du lion des avantages du choix parental et de l’autonomie scolaire. Pour les parents, la scolarisation n’est pas seulement une question de résultats aux tests standardisés de lecture et de mathématiques. Ils tiennent également compte de l’environnement social dans lequel leurs enfants apprendront et s’il sera bon pour leur bien-être mental. En fait, la littérature sur le choix des parents en matière de scolarisation montre une forte association avec l’amélioration de la santé mentale des élèves. Un récent étude se concentrant sur les adolescents américains âgés de 15 à 19 ans ont constaté une réduction de 10% des taux de suicide suite à l’introduction du choix de l’école, entre autres effets bénéfiques similaires.
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Bien que les implications de l’amélioration des résultats aux tests soient largement intuitives, les avantages des améliorations non cognitives peuvent être plus difficiles à saisir. Pourtant, ils rivalisent probablement d’importance avec le développement cognitif, car la santé mentale au début de l’adolescence est un bon prédicteur des revenus plus tard dans la vie, ainsi que de l’adaptabilité à différents environnements de travail.
Sans surprise, être victime d’intimidation entre 13 et 16 ans réduit considérablement les résultats scolaires et les revenus à l’âge de 25 ans. est lié à moins d’intimidationles bénéfices de cette politique seront considérables à long terme.
Tout le monde convient qu’il est important d’améliorer les résultats cognitifs et non cognitifs des enfants et que la politique éducative a une influence clé sur les résultats. Mais l’idée que l’augmentation des dépenses publiques d’éducation assurera ces améliorations est trompeuse. La façon dont l’argent est dépensé pèse plus lourd que le niveau de dépenses.
La majeure partie de la littérature empirique sur l’économie de l’éducation suggère que les politiques qui améliorent le choix des parents et l’autonomie de l’école offrent de meilleures façons de dépenser. La seule question est de savoir comment adapter le choix et l’autonomie de l’école à la situation de chaque province canadienne au profit des parents et des élèves de tout le pays.
Vincent Geloso est professeur adjoint d’économie à l’Université George Mason et économiste principal à l’Institut économique de Montréal.