vendredi, décembre 20, 2024

Poème de la semaine : In Winter the Steep Lane de Peter Sansom | Poésie

En hiver la voie escarpée

est souvent glacial
un sur quatre, et aujourd’hui
ça m’amène
à mes mains et
genoux douteux

absurde sous les arbres
haut comme le ciel
un mile ou deux à parcourir

je rampe un moment
puis scrabbler
à mes pieds mais reste bas,

jeune vieil homme
Je m’arrête à sec
muret en pierre puis marche

en haut
un haut
un montant

appel de hibou
ville lointaine
constellation

puis vers le bas
à un champ
c’est peut-être de la neige

rien à faire
mais continue

Peter Sansom, né dans le Nottinghamshire en 1958, cartographie divers paysages nordiques dans sa nouvelle collection, Cordon, et les peuple d’histoires affectueuses d’un passé autant partagé que personnel. Le poème de cette semaine, placé vers la fin du livre mais avant le poème titre expansif et riche en mémoire, a une maigreur suggestive dans sa structure, et un protagoniste qui trouve son chemin en solo, presque sans carte mémoire. Il réduit l’avenir prévisible. Il retrouve un paysage familier qui n’est plus prévisible.

Le titre forme, en effet, le premier vers du poème, préfigurant peut-être le besoin du promeneur-narrateur de s’arrêter et de réfléchir à sa voie à suivre. Il a déjà parcouru la voie, connaît sa pente, sait qu’en hiver, c’est « souvent verglacé ». Quelque chose de différent se produit aujourd’hui – le trébuchement qui le met à quatre pattes. Les événements semblent désormais évoluer dans un paysage qui représente une bande de temps.

Les genoux du marcheur sont déjà, avoue-t-il, « louches ». Cette allusion joyeusement informelle au vieillissement aide à établir la trajectoire « temporelle ». La scène suggère inévitablement l’énigme que le Sphinx, dans l’histoire antique, a posée aux voyageurs ayant l’intention de visiter la ville de Thèbes : « Qu’est-ce qui a quatre pattes le matin, deux pattes l’après-midi et trois pattes la nuit ? La réponse fatalement correcte a été donnée par Œdipe : « un homme ». Lorsque le promeneur du poème de Sansom tombe, on nous montre à la fois le bébé rampant du matin, pour qui les arbres sont gigantesques et le vieil homme potentiel, à trois pattes avec sa canne la nuit. Maintenant, toute la perspective a changé : les arbres sont « hauts comme le ciel » et le « mile ou deux à parcourir » pourrait être insurmontable.

Avec une nouvelle stratégie « rester bas », et s’accepter comme « un jeune vieux », l’orateur trouve ses repères et un parcours alternatif. La rareté des strophes à trois lignes et la diminution de la ponctuation déjà minime (une seule virgule après « quatre » et « bas » respectivement) ralentissent le rythme, évoquent une marche prudente et peut-être un essoufflement. Le saut de ligne séparant «sec» et «pierre» pourrait indiquer les deux, tout en décrivant les séparations entre les pierres visibles dans un tel mur.

L’escalade de montant de diversion est un processus lent et prudent, mesuré mot par mot : « step // up / atop ». Cela apporte un autre changement de perspective, et il y a une belle extension panoramique de la vue et du son dans la strophe six : « appel de la chouette / ville lointaine / constellation ». Ce n’est que maintenant que nous réalisons que le récit se déroule la nuit, ou au bord de la nuit. Ce sens des formations d’étoiles, présentes sinon encore pleinement visibles à l’œil nu, enrichit la strophe et introduit l’espace dans la portée du voyage dans le temps du poème.

Encore moins de certitude encadre l’action de se retirer du montant. Le champ « pourrait être enneigé » et donc, selon la profondeur de la couverture, pourrait être infranchissable. J’aime le fait que le poème fonctionne à plus d’un niveau, et qu’il ne nous dise pas si le promeneur monte ou descend la voie escarpée et glacée. Son voyage apparaît comme un symbole universel du passage à l’hiver que devient inévitablement une longue vie. L’art de rester bas et de trouver des itinéraires alternatifs ne se limite pas aux tactiques d’un marcheur pour faire face à la glace.

Il n’y a rien de prétentieux dans la langue, et le dernier couplet a un ton particulièrement jetable. Mais ça dit ce que ça veut dire, et dit la seule chose possible dans les circonstances : « rien à faire / mais continue ».

source site-3

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