mercredi, novembre 20, 2024

Terence Corcoran : Les soins de santé privés à but lucratif — ça s’en vient

Les Canadiens sont prêts à envisager des solutions de rechange privées aux soins publics

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Dimanche dernier, à l’émission nationale de longue date de la radio de la CBC programme d’appel téléphonique, Cross Canada Checkup – anciennement animé par le redoutable Rex Murphy – l’actuel hôte Ian Hanomansing a géré avec calme et professionnalisme les balles courbes volant dans les airs sur la question politique la plus brûlante du pays : « Le système de santé canadien est-il en crise ? »

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C’est une question rhétorique. Bien sûr, et tout le monde le sait. Le débat porte sur la manière de mettre fin à la crise et de proposer des réformes à un régime national de santé publique en ruine. Hanomansing en était à 25 minutes du segment de 90 minutes sur les soins de santé lorsqu’il a habilement et objectivement aligné une balle courbe d’Adele à Toronto.

Adele est une femme de 79 ans dont le partenaire de 78 ans a besoin d’un remplacement de la hanche. La première opération programmée possible à Toronto a eu lieu «vers la fin février». Elle a dit que l’état de son partenaire empirait, le forçant à prendre des analgésiques troublants. « J’ai commencé à faire des recherches sur la chirurgie privée. … Ce que j’ai trouvé, après avoir fait des recherches approfondies, c’est que nous pouvons le faire à Montréal et la date de la chirurgie à Montréal est le 23 août. Nous mordons la balle et nous allons le faire.

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La question, a déclaré Adele, n’est pas publique contre privée. « Je parle de qualité de vie » pour les personnes qui souffrent. Elle a ensuite insisté sur un point idéologique : « Nous sommes très à gauche. Nous ne parlons pas des riches et des pauvres. Nous ne sommes pas ce genre de personnes. » Elle a ajouté qu’il « arrive un moment où vous devez vous occuper de votre bien-aimé de la meilleure façon possible ».

C’est un problème national, bien que Hanomansing se soit demandé si les responsables du ministère de la Santé de l’Ontario écoutaient. Si quelqu’un au sein du gouvernement de l’Ontario entendait l’histoire d’Adele, il pourrait peut-être appeler pour commenter son histoire. Rien n’est venu de l’invitation.

Une autre invitée, la Dre Margaret Fraser, médecin de famille en Nouvelle-Écosse, s’est plainte de «l’afflux de soins de santé privés parce qu’ils profitent aux personnes qui peuvent les payer». Elle a également dit qu’il était «horrifiant» qu’Adele et son mari aient dû sortir de la province où ils auraient des problèmes pour accéder aux suivis post-opératoires.

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Encore plus horrifiée publiquement par la perspective des soins de santé privés est la Coalition ontarienne de la santé (OHC), soutenue par les syndicats, qui prétend être « à son plus haut niveau d’alerte » face aux affirmations que le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, est sur le point de privatiser les soins de santé, « y compris les services hospitaliers publics de l’Ontario. Lors d’un marathon Médias Zoom/facebook monologue Mardi, la directrice exécutive de l’OHC, Natalie Mehra, a déclaré que tout projet de transformer les services gouvernementaux monopolistiques en services privés à but lucratif est une « idée idiote, c’est imprudent, c’est dangereux, cela menace en fait le système de santé public ».

C’est le point de vue conventionnel parmi les défenseurs du régime national de santé planifié et géré par le gouvernement du Canada, malgré une théorie économique de longue date et des preuves de plus en plus nombreuses que le modèle de planification centrale est, de manière prévisible, voué à l’échec. En conséquence — et ce n’est qu’une impression — le débat juridique, politique et économique sur les options de privatisation n’a jamais été aussi important. Des Adèles du Canada à la recherche de soins rapides et vitaux aux médecins et entrepreneurs prêts à défier le système, les Canadiens sont prêts à envisager des solutions de rechange privées aux soins publics.

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Les membres de l’OHC et des dizaines d’autres organisations médicales nationales et provinciales sentent que le changement s’annonce. « Nous sommes dans un grand combat », a déclaré Mehra.

Au Québec, où la chirurgie de la hanche payante privée et d’autres procédures ont été autorisées pendant des années, expansion semble être en cours. En Alberta, l’utilisation croissante des cabinets de consultation privés fait partie du plan de santé provincial, bien que les changements ne soient pas vraiment une privatisation complète. Le gouvernement contrôle toujours le système.

La privatisation a reçu un coup dur en Colombie-Britannique le mois dernier lorsque la Cour d’appel de la province statué contre le droit des résidents de payer à titre privé les soins de santé médicalement nécessaires. Dans une décision dont il est presque certain qu’elle sera rendue à la Cour suprême d’Ottawa, la cour d’appel a essentiellement déclaré que même si les restrictions sur les paiements des soins de santé constituent des violations des protections de la Charte canadienne des droits et libertés des droits individuels à « la vie, la liberté et la sécurité de la personne », la perte de ces droits est justifiée pour protéger le système de santé. Comme l’a résumé le cabinet d’avocats canadien Fasken, l’objectif primordial « est de préserver le système public universel de soins de santé pour les services médicalement nécessaires et de veiller à ce que l’accès aux soins médicaux soit fondé sur les besoins du patient et non sur sa capacité de payer ».

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Le strict respect de ce principe obligerait des Canadiens comme Adele à s’asseoir avec son partenaire alors qu’il souffrait et se détériorait afin de protéger la prétendue intégrité de l’assurance-maladie publique.

L’essence du système de soins de santé du Canada est démontrée dans le procès de la Colombie-Britannique. La santé publique passe par la nationalisation des médecins et des services médicaux. En restreignant leur liberté de fournir des services par le biais de structures privées, concurrentielles et à but lucratif, le système restreint la capacité des Canadiens à payer librement les services médicaux tout comme ils sont libres de payer leur nourriture et leur logement.

La liberté économique perdue — au sein du système médical et dans l’ensemble de la population — est à l’origine de la crise nationale des soins de santé au Canada. Cette fois, alors que la crise s’aggrave, le changement semble venir.

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