L’Australien Nick Kyrgios est le non-conformiste le plus tourné du monde du tennis, une figure de Happy Gilmore courtisant la controverse qui ne marche pas au rythme de son propre tambour mais enfile une paire de baskets de basket-ball rouge vif et sans vergogne piétinez les traditions étouffantes et entièrement blanches de Wimbledon. Son placement de premier plan sur la couverture de Matchpoint: Tennis Championships laisse présager que la première simulation de tennis du développeur Torus Games est sur le point de faire enfin bouger les choses pour le genre de tennis en stagnation… mais malheureusement, cela ne s’est pas avéré être le cas. Un style de jeu fluide mais déséquilibré, un mode carrière sans intérêt et un support multijoueur étonnamment limité signifient que le seul trait que Matchpoint partage avec sa vedette provocatrice est un sentiment primordial de potentiel gaspillé.
À son crédit, la configuration de contrôle épurée de Matchpoint le rend extrêmement facile à prendre en main. Le mouvement de votre joueur est fortement assisté de sorte que vous n’ayez qu’à pousser la manette dans la direction générale d’une balle renvoyée et qu’il soit automatiquement guidé vers la position idéale afin de la rencontrer. Cela vous permet de rester concentré sur le côté du terrain de votre adversaire, où vous pouvez vous diriger autour d’un réticule de la taille d’une assiette et tirer un éventail standard de coups de tennis avec un niveau de précision qui va au-delà de Djokavic pour frôler Jedi. niveaux de précision.
C’est un système de rallye certes fiable et qui vous offre beaucoup de liberté, mais c’est aussi un système un peu trop facile à maîtriser car tout est récompense et très peu de risques. La fenêtre de synchronisation de vos coups est extrêmement généreuse et vous n’êtes en aucun cas pénalisé pour avoir trop cuit un coup ou servi. Il y a probablement des lanceurs de balles informatisés qui ont fait plus d’erreurs directes que moi au cours de mes 20 heures de jeu environ – vous devez presque faire tout votre possible pour réellement frapper la balle en dehors des lignes et pouvez effectuer des tirs croisés à impossible angles sans sourciller. Alors oui, Matchpoint me donne l’impression d’être une sorte de terminateur de tennis endurci… Mais lorsque vous êtes sûr de pouvoir réussir un coup de passe de presque n’importe où, cela se traduit par des échanges qui ont à peu près autant de tension qu’une raquette de tennis enfilée avec des spaghettis .
Balle trop facile
La possibilité de peindre les lignes si facilement est également préjudiciable au mode carrière de Matchpoint, car elle rend le système de progression presque entièrement inutile. Alors que mon joueur créé a commencé avec des niveaux modestes de puissance de tir et d’effet, sa précision a été guidée par laser dès le départ. Cela signifiait que dès le premier jour de la tournée, je frappais environ 50 gagnants clairs pour chacun qui a atterri large. La taille du réticule de visée et votre capacité infaillible à le frapper restent constantes tout au long, et même avec la difficulté réglée au réglage le plus élevé, j’ai pris d’assaut sept victoires consécutives en tournoi et j’ai été numéro un mondial au cours des premiers mois de ma carrière. ; ceci bien qu’il n’ait terminé qu’un seul des mini-jeux d’entraînement améliorant les statistiques en cours de route.
Certes, c’est une bénédiction que ces mini-jeux d’entraînement puissent être ignorés, car ils sont soit tout à fait banals (comme lorsque vous devez jouer à une partie de Simon Says pour des coups de fond), soit mis en œuvre maladroitement (comme l’exercice pour servir des as qui met face à un receveur qui se tient si loin de la zone de service qu’il peut tout aussi bien signer des autographes). Mais terminer ces exercices d’entraînement simples est à peu près aussi profond que l’aspect gestion de la carrière de Matchpoint, ce qui m’a fait me sentir assez désinvesti dans le succès de mon joueur. Il n’y a pas d’accords de parrainage à considérer ou de blessures à prendre en compte, et à la place, vous passez simplement d’un tournoi de tennis indistinct et sans licence à l’autre, arrachant plus d’argenterie qu’un majordome aux doigts collants à Buckingham Palace.
Au moins, je suppose que les trophées sont en argent, car Matchpoint ne vous les montre jamais. Alors que les animations des joueurs sont fluides et que les détails du terrain sont nets, il y a un manque de vie notable et aucun sens réel de l’occasion imprégné dans chaque compétition, chaque tournoi aboutissant au même écran de résultat statique. Il n’y a pas de remise de trophées après une finale, pas de poignées de main entre les joueurs, pas de superpositions statistiques dans la présentation diffusée, et la petite poignée de visages dans la foule est si fortement réutilisée que c’est presque comme si les billets de stade avaient un « achetez-en un, obtenez-en deux gratuitement ». » des promotions pour des ensembles de triplés identiques.
Des limitations cosmétiques similaires sont également infligées à votre joueur créé. Avec juste une poignée de têtes et de coupes de cheveux parmi lesquelles choisir, et aucune option pour personnaliser les mouvements de service ou les grognements d’effort, il est presque impossible de produire quelqu’un d’autre que John ou Jane Smith des États-Unis de Generica. Pire encore, alors que les 18 professionnels agréés de Matchpoint sont chacun vêtus d’équipements de marque tels que Nike et Adidas, les vêtements et l’équipement disponibles pour votre joueur sont strictement sans nom. C’est une pilule amère à avaler lorsque vous vous pavanez sur le court central entouré de panneaux publicitaires de grands noms comme Asics et Wilson, et que vous êtes vêtu d’un t-shirt et d’un short qui semblent tout juste sortis de la machine à coudre de votre mère, tenant un off- raquette de tennis de marque qui semble avoir été achetée à partir d’une publicité louche sur Facebook.
Jeux des faibles
Alors que vous rencontrez occasionnellement des pistolets du monde réel comme Daniil Medvedev et Taylor Fritz sur le circuit masculin, et Victoria Azarenka et Madison Keys sur le circuit féminin, un nombre écrasant de matchs dans la carrière de Matchpoint sont joués contre des adversaires fictifs. Bien qu’il soit assez difficile de distinguer ces concurrents en copie carbone puisqu’ils sont coupés du même ensemble d’outils de création de personnage restreint que votre avatar, Matchpoint tente au moins d’injecter une certaine individualité dans chacun d’eux en leur donnant une poignée de forces et faiblesses qui peuvent être découverts lors d’un match.
Remarquez que vous ne pouvez pas identifier intuitivement ces traits, mais ils sont plutôt énoncés par une éclaboussure de texte distrayante qui apparaît dans le coin supérieur droit de l’écran au milieu du rallye. Un adversaire peut s’impatienter lors d’un échange prolongé et avoir tendance à se précipiter sur le filet, par exemple, tandis qu’un autre peut commencer à servir plus fort à mesure qu’il accumule des as dans un jeu de service. C’est une idée intéressante sur le papier, mais en pratique, cela a eu très peu d’effet sur la façon dont j’ai abordé chaque point, et à cause de cela, cela ressemblait à un moyen artificiel de forcer un changement de stratégie qui n’était jamais réellement nécessaire. Chaque adversaire IA que j’ai affronté peut aussi bien avoir eu un faible pour les cupcakes de velours rouge pour toute la différence que cela a fait dans la façon dont je jouais contre eux, car j’ai constamment travaillé chacun d’eux hors de position avant de biffer un autre gagnant parfaitement placé à quelques millimètres à l’intérieur du ligne de base.
Désespéré pour un minimum de défi, j’ai finalement essayé de désactiver entièrement le marqueur de visée dans le menu des options, mais le ciblage par sensation seule a déplacé la difficulté de tir si loin dans l’autre sens qu’il m’a seulement forcé à adopter un style de jeu plus conservateur et attritionnel ; renvoyer la balle vers le centre du terrain jusqu’à ce que mon adversaire commette inévitablement une erreur, qui s’est vite ennuyée. J’aurais aimé que les développeurs aient pu trouver une sorte de compromis entre le tir de précision surhumain offert par le marqueur de visée et les conjectures nébuleuses impliquées pour s’en passer.
Bien sûr, il y a beaucoup plus de nuances à trouver lorsque vous affrontez des adversaires humains, et c’est en tant que jeu multijoueur que Matchpoint est à son meilleur puisqu’il vous met face à face avec un joueur théoriquement équipé des mêmes compétences que vous. C’est dommage, alors, que les options pour le multijoueur soient si rares. Le jeu en ligne est limité aux matchs ponctuels occasionnels ou classés, sans possibilité de créer ou de participer à des tournois. Pire encore, tous les matchs multijoueurs – en ligne et hors ligne – sont strictement réservés aux célibataires, comme si vous alliez vous inscrire à un club de tennis mais que vous atterrissiez accidentellement sur la page d’inscription d’eHarmony.
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Il semble presque insondable qu’un jeu de tennis sorti en 2022 manque de ce qui est depuis longtemps devenu une caractéristique aussi agréable et attendue du genre sous la forme d’un jeu en double, mais ce n’est pas le seul appel de conception Matchpoint qui doit être contesté. Je me demande aussi pourquoi je suis obligé de jouer un set qualificatif au début de chaque tournoi en mode carrière, même quand je suis classé numéro un mondial, ou pourquoi il y a 13 joueurs masculins licenciés inclus et seulement cinq femmes. Et bien sûr, l’appel le plus ironique que je souhaite contester : pourquoi n’ai-je pas la possibilité de contester l’un des appels de l’arbitre ? Les défis d’appel de ligne font partie du tennis professionnel depuis plus de 15 ans, il est donc étrange qu’ils ne soient pas inclus ici – en particulier lorsque les juges de ligne de Matchpoint ont tendance à manquer plus d’appels que le téléphone d’un homme mort.