Les décideurs ont tendance à voir le prix mais pas la valeur des médicaments innovants
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La plateforme électorale fédérale de 2015 du Parti libéral promettait que ses décisions en matière de politique de santé seraient fondées sur des données probantes. Mais les modifications de la fête du Canada à la réglementation sur les médicaments brevetés de ce pays sont fondées sur des preuves erronées et des hypothèses non prouvées et peuvent entraîner des résultats politiques coûteux et néfastes.
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Le 1er juillet, le gouvernement fédéral a modifié le groupe de pays de référence utilisé par le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) pour fixer les prix plafonds des médicaments innovants. Ce n’était que l’un des nombreux changements que le gouvernement avait voulu apporter à la réglementation – tous conçus pour réduire de moitié les prix maximaux autorisés. En avril, cependant, après des contestations judiciaires réussies, le ministre de la Santé annoncé le gouvernement ne procéderait pas à des modifications qui auraient introduit des calculs « pharmaco-économiques » complexes et obligé les sociétés pharmaceutiques à divulguer les rabais négociés en toute confidentialité.
Les contestations judiciaires n’auraient pas dû être nécessaires. Les changements étaient une mauvaise politique depuis le début. Le gouvernement et le CEPMB auraient dû tenir compte du grand nombre de preuve montrant que les contrôles des prix découragent l’investissement dans la R&D ou le lancement de nouveaux médicaments et réduiraient ou retarderaient donc la disponibilité de médicaments innovants.
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Les décideurs politiques ont tendance à voir le prix mais pas la valeur des médicaments innovants, ce qui a entraîné la création d’une énorme bureaucratie pour contrôler le coût des médicaments brevetés. Plusieurs agences sont déjà impliquées dans la réglementation des prix, l’évaluation des technologies de la santé (ETS), la négociation monopsone, le contrôle d’accès au formulaire et l’approvisionnement centralisé, en plus il y a des propositions pour une nouvelle agence nationale des médicaments, un formulaire national unique et une assurance-médicaments publique nationale (médicaments).
Les gouvernements soutiennent que cette bureaucratie est nécessaire parce que les prix canadiens des médicaments brevetés sont trop élevés et augmentent trop rapidement. Ces hypothèses ne sont pas fondées sur des faits.
Les décideurs interprètent régulièrement à tort les dépenses en médicaments déclarées par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) comme étant principalement attribuables aux médicaments brevetés. En vérité, les chiffres de l’ICIS incluent également les médicaments non brevetés et les coûts auxiliaires comme les frais d’exécution de la pharmacie, l’administration du régime public d’assurance-médicaments et même les dépenses de R&D des sociétés pharmaceutiques.
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Le CEPMB est la seule source de données publiques qui isole le coût direct des médicaments brevetés au prix courant du fabricant, la composante des dépenses affectées par la réglementation des prix. Mais ni l’ICIS ni le CEPMB ne rendent compte des remises négociées entre les fabricants et les régimes publics d’assurance-médicaments, que le vérificateur général de l’Ontario signalé étaient de 36 % inférieurs aux prix courants des médicaments brevetés en moyenne en 2016-2017.
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À l’aide des données du même fournisseur utilisé par le CEPMB, j’ai comparé les prix courants des fabricants pour les 100 médicaments brevetés les plus vendus au Canada aux prix des produits équivalents dans les 11 pays spécifiés par le nouveau règlement, plus les anciens pays de référence que sont la Suisse et les États-Unis. États, pour 2018-20. Pour les médicaments ayant un statut de protection par brevet équivalent, le Canada classé au milieu (6e ou 7e) des 14 pays. Dans un autre récent étudej’ai constaté qu’après prise en compte des remises, les dépenses nationales en médicaments brevetés s’élevaient à 14,9 milliards de dollars, soit seulement 33,8 % des 44 milliards de dollars de dépenses au détail et hospitalières en médicaments déclarées par l’ICIS.
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Hors rabais, les médicaments brevetés ne représentaient que 5,5 % des 271 milliards de dollars de dépenses nationales de santé en 2020. De 1990 à 2020, de plus, les dépenses brutes en médicaments brevetés n’ont jamais dépassé 8,0 % des dépenses nationales de santé ou 1 % du PIB. Ils représentaient la même part du PIB en 2020 – 0,8% – qu’en 2003.
Lorsque les données correctes sont examinées dans le contexte économique approprié, les dépenses nationales en médicaments brevetés sont objectivement abordables et durables. De plus, les coûts doivent être mis en balance avec les avantages. L’innovation pharmaceutique améliore la santé des patients et réduit à la fois les coûts du système de santé et les coûts sociétaux indirects tels que les pertes de productivité économique dues à des maladies non traitées ou sous-traitées. Les ressources publiques consommées par le contrôle des prix, estimées à plus de 82 millions de dollars en 2020, pourraient être mieux dépensées pour améliorer l’accès aux thérapies sous-financées.
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L’Allemagne offre une alternative intéressante au régime de contrôle des prix du Canada : la fixation des prix sur le marché libre et la négociation structurée. Si nous l’appliquions ici, la réglementation fédérale sur les prix serait supprimée, les fabricants fixeraient librement les prix des produits et les payeurs publics couvriraient immédiatement les nouveaux médicaments en attendant les négociations. La négociation pourrait être éclairée, mais non déterminée, par des prix de référence et HTA et serait limitée dans le temps, passant à un arbitrage non contraignant si l’accord échouait. Les arbitres seraient choisis d’un commun accord. L’inscription au formulaire expirerait si l’une ou l’autre des parties rejetait le prix de l’arbitre et les revenus générés par le prix provisoire seraient remboursés en fonction du prix de l’arbitre. Cela accélérerait l’accès des assurés aux nouveaux médicaments tout en laissant intact le pouvoir de négociation du payeur et du vendeur.
Brett Skinner est PDG de l’Institut canadien des politiques de santé.