vendredi, novembre 29, 2024

Les titres à revenu fixe ont été un sauveur lors des ralentissements précédents, mais cette fois-ci, c’est différent

Martin Pelletier : Que doit faire un investisseur conservateur dans ce type d’environnement ?

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Les quatre dernières décennies ont été exceptionnelles pour les actions et les obligations, d’autant plus que les taux d’intérêt ont suivi une tendance à la baisse à long terme. Bien que les actions aient surperformé les obligations en termes absolus, l’ajout d’obligations dans un portefeuille a considérablement réduit l’écart type, ce qui s’est traduit par des rendements ajustés au risque supérieurs.

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Bien que certains puissent prétendre que les écarts-types ne représentent pas vraiment le risque, qui par définition est une perte permanente de capital, nous dirions qu’avoir un écart plus faible empêche l’émotion humaine de faire des ravages sur un portefeuille en permettant à des facteurs tels que l’aversion aux pertes d’entrer dans le processus de décision d’investissement. Il suffit de regarder les inconvénients offerts lors de grands effondrements, comme en mars 2020, lorsque les bons du Trésor américain à long terme ont bondi de plus de 45 % pendant la fuite vers la sécurité.

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Le problème est l’assouplissement monétaire agressif que nous avons vu au cours de la dernière décennie, quelque chose qui s’est rapidement accéléré après les fermetures de COVID-19. Les taux d’intérêt ont été poussés à des niveaux historiquement bas, flirtant avec le territoire négatif dans certains cas, laissant peu ou pas de place pour baisser davantage. Cette limitation est importante car les rendements doivent baisser pour que les obligations offrent une protection significative contre les baisses pendant les corrections du marché. En conséquence, le profil de risque des obligations est devenu essentiellement asymétrique, offrant de faibles rendements et peu ou pas de protection contre les baisses.

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Puis quelque chose s’est produit dont on nous a dit qu’il était censé être temporaire, grâce à d’importants déficits budgétaires associés à des ruptures d’approvisionnement. Ce quelque chose était l’inflation. La hausse des prix peut faire des ravages sur un portefeuille d’obligations en créant des pertes importantes, car les banques centrales n’ont guère d’autre choix que d’augmenter les taux d’intérêt comme principal mécanisme de lutte contre l’inflation. Par exemple, nous calculons qu’un portefeuille américain 60/40 est en baisse de plus de 12 % cette année, le taux de la Fed passant simplement à 1,75 %, toujours bien en deçà de son niveau de 2,5 % pré-COVID de 2019.

Les choses deviendront particulièrement troublantes si cela s’avère être un changement séculaire comme celui des années 2000, lorsque, selon Nick Cunningham de Goldman Sachs Asset Management, vice-président des solutions de conseil stratégique, les investisseurs 60/40 ont subi une « décennie perdue » en dont ils ont obtenu un maigre rendement annuel de 2,3 pour cent qui était en fait négatif sur une base ajustée à l’inflation.

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La grande question est que doit faire un investisseur conservateur dans ce type d’environnement ?

C’est là que l’expertise en gestion des risques entre en jeu. Avoir quelqu’un qui comprend la construction de portefeuille et les intercorrélations de position est impératif lorsqu’il s’agit de remplacer une partie ou la totalité de son allocation en titres à revenu fixe.

Un tel changement peut inclure l’utilisation d’investissements alternatifs tels que des stratégies neutres au marché, le capital-investissement, voire une tranche de matières premières. Il faut être particulièrement prudent dans la gestion de cette catégorie pour le risque de liquidité, l’utilisation de l’effet de levier, la transparence et d’autres facteurs.

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Nous avons également été un partisan des billets structurés que nous considérons comme un hybride actions/obligations offrant des rendements très attrayants allant de 5 à 15 %, complétés par des barrières à la baisse de 20 à 40 %. Il faut toutefois faire attention à ne pas vendre d’actions lors de la correction de cette année et à utiliser des billets en remplacement, car il n’y a généralement pas d’avantage au-delà du coupon. Cela dit, nous les apprécions en tant que substitut partiel des titres à revenu fixe (en particulier pour les obligations d’État), même dans l’environnement de marché actuel.

Pour ceux qui doivent détenir des titres à revenu fixe comme exigence de politique d’investissement, nous aimons les obligations américaines à taux variable qui offrent un potentiel de hausse à partir d’un dollar américain fort ainsi que des taux qui participeront aux hausses de la Réserve fédérale. Il faut cependant être conscient de l’inflation étant donné que les rendements réels sont actuellement négatifs. Cela signifie qu’il est important d’avoir une exposition compensatoire à la protection contre l’inflation dans d’autres parties de votre portefeuille.

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Enfin, il faut être à l’aise de ne pas voir toutes ses positions évoluer ensemble car un bon gestionnaire gèrera tactiquement l’ensemble du portefeuille afin de générer un rendement absolu attractif tout en atténuant au maximum les risques associés. Cela peut prendre un certain temps pour s’y habituer pour un investisseur traditionnel 60/40, mais cela montrera rapidement son mérite, en particulier sur des marchés comme ceux-ci.

Martin Pelletier, CFA, est gestionnaire de portefeuille principal chez Wellington-Altus Private Counsel Inc, opérant sous le nom de TriVest Wealth Counsel, une clientèle privée et une société d’investissement institutionnelle spécialisée dans les portefeuilles discrétionnaires à gestion des risques, l’audit/la surveillance des investissements et l’impôt avancé, la succession et la richesse Planification.

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