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PEU PROPICE
Un roman
par
RLK Eastabrooks
LA BEAUTÉ REFUSE LA ROUE
Le jour macabre.
Son jour de sati :
Des hommes en colère qui crient.
Des femmes qui pleurent chantent.
Fantômes de conflagration gémissant,
puanteur de chair et cadavre en feu,
le bûcher de sa veuve en ruine.
Puis les pleurs de Durga Maa –
La soudaine délivrance de la mousson !
Enveloppé d’une brume violette,
cheveux roussis traînant,
pieds carbonisés volant –
elle court!
L’enfant mariée innocente
brise les liens rugueux
de l’ancienne sororité cruelle –
elle court!
Traverse la forêt enchevêtrée,
les sables fouettants du Thar.
Courir vers la promesse
d’une vie de petites miséricordes.
Tous exquis
doit courir.
satisfait (su te’, sut’e), n. 1. une pratique hindoue selon laquelle une veuve s’immole sur le bûcher funéraire de son mari : désormais abolie par la loi.
UNE
Rajasthan central, Inde
Été 2000
Minuit
SES JAMBES COMMENCENT à lui faire défaut, mais elle continue. Traversant les broussailles de la forêt broussailleuse, le terrain torturant ses pieds brûlés, la fille ralentit juste assez pour que la puanteur de la chair brûlée la catapulte dans l’horreur : coincée sous un poids écrasant ; des flammes bleu-blanc éclatant tout autour ; sa tête penchée sur ses cuisses ; ses propres cris alors que la plate-forme en bois s’effondre et qu’elle s’effondre, s’agitant sous l’incendie rugissant.
L’adrénaline fait retomber la fille dans son corps, dans la course. Son sprint du jour au lendemain coûte cher. Chaque respiration qu’elle inspire maintenant est un coup dans ses poumons. Son cœur bat la chamade dans sa poitrine trempée de pluie, secouant ses côtes à chaque battement. La déshydratation l’oblige à s’arrêter fréquemment pour lécher les gouttes de pluie sur ses bras ; le sel et la cendre amères sur sa langue. Elle essaie de se serrer dans ses bras, mais l’agonie dans ses paumes l’arrête. Gémissant bas, elle utilise ses avant-bras indemnes pour évaluer son corps : visage, gorge, seins, hanches, jambes, la quasi-totalité d’elle est carbonisée. Les blessures de colère sur ses pieds et ses mains palpitent de rage.
« Toujours là… »
La fille a envie d’appeler à l’aide, mais qui l’entendrait ? Même si les vents n’avalaient pas son plaidoyer, qui viendrait ?
« Pas eux! » Des pinces anti-panique lui ont fermé la gorge au milieu d’un cri.
Le désespoir la pousse à se rendre, mais elle ne se soumettra pas. Rien ne l’empêcherait de s’échapper. De l’angle de son pas et de la vitesse qu’elle gagne, elle se rend compte qu’elle descend des contreforts à faible pente d’Aravalli. La jeune fille avance péniblement, frissonnant en silence vers une faible lumière lointaine planant juste au bord du grand désert de Thar.
_______
Le dernier des orages passe à côté d’elle, laissant une nuit étrangement calme. La jeune fille secoue la tête dans un vain effort pour la dégager alors qu’un vent léger jette ses longs cheveux noirs, roussis et transpercés de brindilles et de feuilles. Elle est sauvage maintenant, accroupie alors qu’elle dévale la montagne. Ses yeux scintillent d’un côté à l’autre, attentifs au moindre frémissement des silhouettes de branches.
Un écorce graveleuse rompt soudain le silence pesant. Elle tombe au sol, croyant sa propre voix celle d’un prédateur. Pétrifiée, elle attend que l’éboulement sous ses pieds en ruine produise ses derniers échos sur le flanc de la colline avant de se relever pour courir à nouveau. Tombant sous le choc, elle combat l’envie de fermer les yeux.
« Non… doit rester éveillé. »
Les étoiles scintillent au-delà de la bande lointaine de nuages de mousson qui lui ont sauvé la vie et naviguent haut sur les vents du nord-est en direction de Delhi. L’air s’adoucit. L’aube arrive. Quelque chose en elle sait que si elle ne parvenait pas à franchir les cinquante derniers mètres de pierres et de sable, le soleil impitoyable du Rajasthan réclamerait son corps épuisé là où elle tomberait.
« Je dois… continuer… à bouger. »
Dans l’obscurité déclinante, la fille trébuche mal, atterrissant durement sur ses genoux. Les épines d’acacia ont déchiqueté les restes noircis de ses arcades et coupé ses chevilles en rubans rouges. Appuyée sur son front et ses coudes, elle parvient à se relever. Elle mord sa lèvre inférieure enflée. Avaler son sang chaud réveille une soif terrible. Une pince rapide de sa mâchoire et elle ouvre trois autres trous de la taille d’un bidi dans sa bouche.
Son salut brille devant elle. De la fenêtre d’une structure de bois de rechange coincée entre deux rochers escarpés brille le phare qui a guidé son vol. Elle veut que ses jambes courent mais elles se déforment et elle s’effondre à nouveau au sol. Abasourdie, elle s’assoit maladroitement, inclinant la tête vers la lumière. Sa vision se brouille en un kaléidoscope doré. Les minutes naissent, pour disparaître.
Au-delà du langage, au-delà de la pensée, elle force ses doigts boursouflés à traverser les rochers, traînant son corps décharné derrière elle. Atteignant la porte arrière de la cabane, la fille s’effondre contre ses planches rugueuses et s’effondre face contre terre dans le sable frais et humide. Ses yeux se ferment et elle est immobile ; un léger monticule de soie rouge et or en lambeaux.
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