« The Twilight World » est un virage surprenant en fin de carrière pour Herzog, connu pour ses classiques d’art et d’essai comme « Fitzcarraldo » et « Aguirre, la colère de Dieu », et ses documentaires existentiels comme « Grizzly Man », « Cave of Forgotten Dreams » et « Into the Inferno ». Mais Herzog se considère avant tout comme un écrivain – il a écrit de la poésie et tenu des journaux tout au long de sa carrière – et a longtemps soutenu que son écriture, et non ses films, serait son héritage. Avec « The Twilight World », Herzog a le sentiment d’avoir enfin trouvé son médium.
« C’est étrange, mais je peux l’expliquer facilement dans une sorte de dicton : mes films sont mon voyage, et mon écriture est chez moi », a-t-il déclaré.
« The Twilight World », qui a été traduit de l’allemand par Michael Hofmann, se déroule sur 132 pages. La majeure partie du récit se déroule dans les confins claustrophobes et délirants de la jungle, un environnement que Herzog connaît intimement et évoque avec une précision étrange.
« Je fonctionne bien là-bas », a-t-il déclaré. « C’est un lieu de rêves fébriles. »
Comme il le fait avec ses documentaires, qu’il raconte souvent, Herzog s’insère dans l’histoire en tant que guide. Le roman commence par son récit de sa rencontre avec Onoda, puis remonte dans le temps jusqu’à l’île, où Onoda a été retenu captif par sa propre illusion. Même lorsque Herzog se retire dans l’arrière-plan, adoptant la voix d’un narrateur omniscient, la prose est incontestablement herzogienne : « La guerre d’Onoda est formée de l’union d’un rien imaginaire et d’un rêve, mais la guerre d’Onoda, engendrée par le rien, est néanmoins écrasante, un événement extorqué de toute éternité.
« Ce n’est qu’une des grandes voix inimitables sous quelque forme que ce soit », a déclaré William Heyward, qui a acquis le roman et les prochains mémoires de Herzog, provisoirement intitulés « Chaque homme pour lui-même et Dieu contre tous », pour Penguin.