mardi, novembre 26, 2024

Tony Clement: le Canada doit être impliqué dans les politiques d’amitié

Le rééquipement de nos chaînes d’approvisionnement n’implique pas nécessairement le protectionnisme

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Lorsque le président américain Joe Biden a couronné son récent voyage en Asie en annonçant un nouveau cadre économique indo-pacifique, il ne cherchait pas seulement à relancer les accords commerciaux d’une manière acceptable au niveau national. Il signalait également que les nouvelles relations commerciales avec les pays amis concerneraient autant des chaînes d’approvisionnement sûres et résilientes que l’augmentation des flux commerciaux.

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Répétant ce qui devient une tendance dans les nouveaux pactes commerciaux et de sécurité, le Canada a de nouveau été relégué à l’écart. Le nouveau pacte, appelé IPEF en abrégé, implique 13 pays représentant 40% du PIB mondial, dont l’Australie, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et le Vietnam. Les détails doivent encore être définis, mais l’intention de Biden est claire. Comme il l’a dit: « Nousréécrivant les nouvelles règles de l’économie du 21e siècle.

Malheureusement, le Canada ne fait pas partie de ce dialogue émergent, tout comme l’adhésion du Canada n’a pas été sollicitée dans « le Quad » (les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie) ni dans le récent pacte de sécurité trilatéral AUKUS (Australie, Royaume-Uni, États-Unis). Nous sommes une nation du Pacifique, et la sécurité du Pacifique nous concerne aussi, mais nous ne sommes pas à la table.

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Pourquoi? Le Premier ministre a fait valoir que nous étions déjà couverts par notre adhésion au Partenariat transpacifique, il n’est donc pas nécessaire de faire partie des deux. Pourtant, le Japon, la Malaisie et l’Australie font partie des deux, et le Canada est maintenant relégué à un deuxième groupe de pays destinés à être considérés après coup lorsqu’il s’agit de nouvelles institutions multilatérales pour le commerce et la sécurité. La sonnette d’alarme devrait sonner à Ottawa à ce sujet.

Une grande partie de la discussion actuelle concerne la sécurité et la résilience des chaînes d’approvisionnement. Qu’il s’agisse de semi-conducteurs ou de minéraux critiques, les Américains ont clairement pris conscience de la menace représentée par le contrôle de ces chaînes d’approvisionnement par la Chine et son objectif déclaré d’utiliser le contrôle pour poursuivre son avantage économique et géopolitique. La Chine contrôle 87 % du marché mondial des aimants permanents, 55 % de la capacité minière critique et 85 % du raffinage de ces minéraux essentiels qui sont si essentiels aux véhicules électriques, aux smartphones et bien plus encore. Et la Chine n’a pas hésité à sanctionner les entreprises occidentales allant à l’encontre de sa volonté d’isoler Taïwan, pour ne citer qu’un exemple.

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Depuis le début, l’administration Biden s’est concentrée sur les chaînes d’approvisionnement stratégiques « onshoring » ou « friend-shoring ». Les pénuries d’EPI dans les premiers jours de COVID et maintenant les pénuries d’énergie et de nourriture après l’invasion de l’Ukraine par la Russie illustrent comment la politique de la chaîne d’approvisionnement est passée d’une spécialité ringarde à l’inquiétude de tous.

Le Canada doit être prêt pour ce nouvel environnement. Le gouvernement fédéral a signé un accord avec l’administration Trump pour poursuivre les chaînes d’approvisionnement canado-américaines en minéraux critiques. Et le dernier budget fédéral parlait d’encourager les chaînes d’approvisionnement pour la fabrication de véhicules électriques au Canada. Mais il reste encore beaucoup à faire.

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Le rééquipement de nos chaînes d’approvisionnement n’implique pas nécessairement le protectionnisme. Dans un pays comme le Canada, une grande partie de ce que nous consommons continuera de dépendre du commerce mondial. Pourtant, il est clair que certaines chaînes d’approvisionnement mondiales doivent être repensées, que ce soit pour des raisons de sécurité nationale (minéraux critiques et semi-conducteurs), de sécurité sanitaire (vaccins et EPI) ou de sécurité alimentaire (engrais, blé). C’est un défi, mais aussi une occasion pour le Canada. Nous pouvons produire et produisons bon nombre des biens qui préoccupent nos alliés, mais nous ne sommes pas à toutes les tables où ces questions sont actuellement débattues, et nous devrions l’être.

Notre objectif immédiat devrait être de convaincre nos alliés que nous pouvons et devons être un membre important et productif à la fois du nouveau groupe IPEF et d’AUKUS. Le Canada doit être un partenaire et un ami de confiance dans les plans de « recrutement d’amis » du président Biden. Nous devons également développer des chaînes d’approvisionnement qui ne soient pas soumises au contrôle de la Chine et de la Russie. En effet, dans de nombreux cas, le Canada peut être l’antidote international au contrôle russe ou chinois, que ce soit dans le domaine de l’énergie ou de l’approvisionnement alimentaire ou d’une myriade d’autres produits.

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Ce n’est pas seulement une préoccupation gouvernementale, cependant. Les entreprises canadiennes doivent diversifier leurs chaînes d’approvisionnement ou risquent d’être soumises à la prochaine perturbation, où et pourquoi elle peut survenir. Pourtant, dans un sondage Reshoring Canada publié l’an dernier, seulement 7 % des entreprises canadiennes interrogées envisageaient activement de déplacer une partie de leurs chaînes d’approvisionnement vers l’étranger.

Les entreprises canadiennes sont peut-être encore complaisantes face aux défis de la résilience de la chaîne d’approvisionnement. Après tout, la crise est relativement nouvelle. Mais la tendance est claire, et le leadership des entreprises, combiné à la collaboration gouvernementale avec nos partenaires internationaux, sera de plus en plus important pour le futur bien-être économique du Canada. Les anciennes règles de la mondialisation changent. Même si le Canada est et doit toujours être une nation commerçante, nous accusons clairement un retard sur nos alliés en matière d’adaptation aux nouvelles réalités. Cela doit changer, tant pour notre économie que pour notre sécurité.

Tony Clement, ancien ministre fédéral de l’Industrie, co-préside actuellement Reshoring Canada.

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