Le français a gagné au Québec. Mais les francophones semblent ne pas s’en rendre compte
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Où sont Mordecai Richler et Pierre Trudeau quand vous en avez besoin? Les nouvelles lois linguistiques du Québec ont déjà amené des organisations privées telles que l’Ordre des comptables du Québec à aviser leurs membres qu’il n’y aura plus de communications en anglais (voir Nota Bene ailleurs sur cette page).
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Ceux d’entre nous qui sont des « anglophones historiques » — non pas dans le sens où la reine Elizabeth II est à la fois anglophone et historique, mais dans le sens d’avoir reçu notre éducation au Canada en anglais — auront toujours le droit de recevoir des services publics en anglais. Les autres anglophones ne le feront pas.
La législation ne dit pas vraiment comment un médecin saura si un patient anglophone qui préférerait que des informations médicales détaillées soient transmises dans la langue avec laquelle il est le plus à l’aise est ou n’est pas un « anglophone historique ». Peut-être y aura-t-il une application, peut-être une modification du logiciel qui nous a donné les passeports vaccinaux.
La législation est certainement informatisée. Il donne aux inspecteurs du gouvernement – la tristement célèbre police linguistique, qui se spécialisait autrefois dans la mesure de la taille des lettres anglaises sur les panneaux extérieurs et intérieurs et ordonnait aux restaurants italiens de cesser d’utiliser le terme non français « pâtes » sur leurs menus – le pouvoir de saisir un ordinateurs de l’entreprise afin de voir si les employés ont échangé des e-mails dans la langue interdite. LOL devra désormais être MDR (pour « mort de rire ». Mort de rire : exactement.)
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Comme toujours, le véritable test de fanatisme sera la façon dont les collecteurs d’impôts du gouvernement traitent les anglophones non historiques. Au cours d’une vie à payer des impôts au Québec, j’ai trouvé les services anglophones de l’agence du revenu cordiaux, disponibles et, selon les normes certes peu élevées des agences du revenu, utiles.
Les formulaires fiscaux sont déjà assez difficiles à comprendre dans votre propre langue. Ils peuvent être complètement indéchiffrables dans une langue que vous ne lisez pas couramment. Le gouvernement insistera-t-il sur le français? Ou optera-t-il pour obtenir l’argent le plus rapidement et le moins cher possible ? Mon pari est que lorsqu’il s’agit de la convenance du gouvernement, l’anglais ira très bien.
Mordecai Richler, fléau des nationalistes mesquins, est décédé en 2001, hélas, un an après Pierre Trudeau. Dans leur esprit, JJ McCullough a marqué un important souffler dans le Washington Post la semaine dernière avec « Le gouvernement intolérant du Québec sape les revendications canadiennes de progressisme ». Nul doute qu’il devra faire face à un contrecoup de nationalistes accroupis sur la défensive, voire à une dénonciation unanime par l’assemblée nationale.
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Pierre Trudeau, un proche parent de l’actuel premier ministre, a écrit un jour que « le français n’aura de valeur que dans la mesure où il est parlé par un peuple progressiste ». « Pour l’humanité », a-t-il également écrit, « le progrès est le lent cheminement vers la liberté personnelle ». Dans sa propre vie, il a dit : « Je trouvais inacceptable que d’autres prétendent savoir mieux que moi ce qui était bon pour moi.
Pierre Trudeau ne voulait pas de l’État dans les chambres à coucher de la nation. Il est inconcevable qu’il ait voulu qu’il fasse défiler les disques durs des gens pour déterminer dans quelle langue ils conversaient.
Quant aux nationalistes opposés à l’usage de l’anglais, « la langue dont ils se moquent est l’un des principaux véhicules de la civilisation du XXe siècle », a écrit Trudeau. « Si les intellectuels québécois refusent de maîtriser une autre langue que la leur, s’ils ne reconnaissent d’autre loyauté qu’à leur nation, alors ils renoncent peut-être à jamais à leur place parmi l’élite intellectuelle mondiale.
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Bien sûr, les intellectuels québécois sont généralement à l’aise en anglais, profitent pleinement de la mobilité et de la connectivité que cela leur procure et s’assurent que leurs enfants le parlent. C’est seulement autre l’utilisation de la langue par les gens est dangereuse.
Une célèbre devise de l’anglophone historique Winston Churchill est : « Dans la victoire, la magnanimité ». Français a gagné Au Québec. Mais les francophones semblent ne pas s’en rendre compte. Ma famille est au Québec depuis quatre générations. Je n’ai jamais entendu mon grand-père ou mon père parler un mot de français. À l’école primaire, à la Commission des écoles protestantes du Grand Montréal, je faisais partie d’un groupe expérimental qui recevait des cours de français une demi-heure par jour.
Je me débrouille, comme on dit. Mais mes fils ont fait leur école primaire de façon bilingue et sont allés dans une école secondaire exclusivement francophone. C’est une évolution courante chez Anglo Québec. Comme tous les autres parents anglophones que nous connaissions, nous pensions que si nos enfants devaient rester au Québec, il ne faisait aucun doute qu’ils auraient besoin de bien parler français.
Qu’ils restent ou non dépendait de la façon dont ils se sentaient les bienvenus. Avec ces nouvelles lois, ma conjecture est : pas très.