Les arrêts de travail sont l’une des conséquences lamentables de l’inflation qui a été largement oubliée
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La flambée de l’inflation au cours de la dernière année a rendu les Canadiens nerveux. L’érosion du pouvoir d’achat que nous constatons chaque fois que nous visitons le magasin ou payons une facture est troublante pour tout le monde et effrayante pour beaucoup. Des taux d’intérêt plus élevés, alors que les prêteurs et la Banque du Canada réagissent à l’inflation, ralentiront les emprunts et les dépenses, et ont déjà suscité des rumeurs de récession. Comme si cela ne suffisait pas, l’expérience suggère qu’une inflation plus élevée peut causer un autre problème : des grèves et des lock-out qui seront suffisamment nocifs en eux-mêmes, mais aggraveront également les problèmes de production et de chaîne d’approvisionnement qui ont contribué à l’inflation en premier lieu.
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Les arrêts de travail sont l’une des conséquences lamentables de l’inflation qui a été largement oubliée depuis que la Banque du Canada a commencé à viser avec succès des augmentations de 2 % de l’IPC. Une faible inflation a également tendance à être une inflation stable, ce qui contribue à une croissance économique stable. Lorsque l’inflation est maîtrisée, les employeurs peuvent plus facilement prévoir leurs revenus et comprendre ce que font leurs concurrents. Les employés peuvent plus facilement prévoir leur coût de la vie et comparer leurs salaires à ce qui est proposé ailleurs. Cela facilite la négociation des contrats de travail et produit moins de surprises qui incitent les gens à vouloir rouvrir les contrats en cours de route.
D’autre part, lorsque l’inflation est élevée, elle a tendance à être volatile et l’économie connaît des hauts et des bas plus importants. Cela rend les choses plus difficiles pour les deux parties. Les prévisions de revenus des employeurs sont pires et la valeur instable de l’argent brouille leur lecture de la concurrence. Les employés peuvent avoir de mauvaises surprises en raison de la valeur décroissante de leurs chèques de paie et commencer à juger de leur propre position en se référant à ceux qu’ils connaissent et qui ont obtenu une augmentation plus importante le plus récemment. Les hauts et les bas du marché du travail font pencher la balance dans un sens, puis dans l’autre. Les relations de travail se détériorent.
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Malgré les grondements récents dans des secteurs aussi variés que l’hôtellerie, la sidérurgie et les services médicaux, les relations de travail au Canada sont encore assez bonnes. En 2021, nous avons perdu environ cinq jours et demi à cause des grèves et des lock-out pour mille membres de la population active. C’est le genre de niveau bas auquel nous nous sommes habitués : les jours perdus par millier de travailleurs sont à un chiffre depuis 2005.
Comme le montrent clairement les moyennes d’inflation et de jours perdus sur deux ans dans le graphique voisin, cette heureuse expérience est historiquement inhabituelle. De 1995 à 2005, lorsque la cible d’inflation de 2 % était plus récente et moins crédible, les jours perdus par millier de travailleurs se situaient généralement dans la tranche inférieure des adolescents. Mais au milieu des années 1980, l’économie canadienne perdait généralement environ 30 jours de travail par millier de travailleurs. Et dans les années 1970, où l’inflation était élevée, la perte typique était le double. En 1975 et 1976, nos deux pires années pour les grèves et les lock-out, ils ont coûté plus de 90 jours par millier de travailleurs.
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Notre économie peine déjà à répondre à la demande croissante. Le monde entier manque d’énergie et de nourriture. La plupart des chaînes d’approvisionnement sont tendues et certaines sont brisées. Deux ans de confinement ont poussé de nombreuses entreprises à la faillite. Comme l’a montré la récente menace d’une grève des charpentiers en Ontario, une résurgence des grèves et des lock-out s’ajouterait aux augmentations de prix déjà fulgurantes que produit déjà la production sertie. À moins que les employeurs et les employés n’interviennent rapidement pour faire baisser l’inflation, les arrêts de travail pourraient exacerber cette inadéquation entre l’offre et la demande et faire encore grimper l’inflation.
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À un égard essentiel, cependant, notre situation actuelle est meilleure que la dernière fois que l’inflation a bondi, dans les années 1970. À l’époque, de nombreuses explications de l’inflation se concentraient sur la cupidité supposée des entreprises et des travailleurs. En plus des accusations et de l’acrimonie, cela a conduit les gouvernements, dont Ottawa, à essayer de contrôler les salaires et les prix, ce qui n’a servi qu’à fausser davantage la prise de décision, à exacerber les pénuries et à envenimer les relations de travail. Cette fois, nous avons une compréhension plus large – soutenue à la fois par les preuves positives d’un ciblage d’inflation réussi, ainsi que par l’expérience négative des banques centrales qui ont laissé l’inflation réapparaître pendant la pandémie – que ce qui contrôle vraiment l’inflation, c’est la politique monétaire.
La principale tâche consiste maintenant pour la Banque du Canada à agir de façon décisive pour ramener l’inflation à sa cible. Si c’est le cas, les grondements récents sur le front de la grève resteront juste cela, des grondements. Si ce n’est pas le cas, les grèves et les lock-out pourraient aggraver nos problèmes économiques et exacerber l’inflation même qui les a déclenchés.
William Robson est PDG de l’Institut CD Howe.