mardi, novembre 26, 2024

COLD CALL par A. Michael Day – Commenté par Colman Keane

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J’ai encore fait ce rêve. Ce rêve qui me réveille avec des sueurs froides, avec mon pouls qui s’accélère, à bout de souffle comme si je me noyais. Mes cœurs sur le point de partir comme un claymore. Peu importe ce que je fais, je ferme les yeux et je suis soudain de retour dans le désert…

Afghanistan.

Je cours sur les dunes de sable sur le ventre comme un lézard. Mes tenues de camouflage se confondent avec des grains dorés qui ondulent sous moi, traçant une piste, comme un navire naviguant sur une étendue d’eau calme. Même dans mes rêves, le désert est chaud. Le soleil brûlant rayonnait sans relâche sur moi. Les rayons boursouflant ma peau sombre; craquant et se fendant comme un craquement sur un cochon rôti à la broche. Des grains de sable salé s’infiltrent dans ces plaies sanglantes, me faisant grimacer.

J’avais passé de nombreuses nuits dans des casernes, après Ex fin, frotter du beurre de cacao sur ma peau. De la même manière que ma mère l’avait fait pour moi quand j’étais enfant. L’arôme doux et crémeux de la crème hydratante m’a toujours beaucoup réconforté lorsque j’étais à la caserne, lorsque le tonnerre d’un feu de mortier lointain nous mettait à cran. L’odeur apaisante du beurre de cacao me ramènerait toujours à la maison.

Mais il n’y avait aucune odeur réconfortante de beurre de cacao dans mon rêve pour m’apporter la paix.

Je ne le porterais pas. Pas alors. Pas en mission. Pas pour ceux tête de chiffon connards à sentir. Quand tu es un observateur pour un tireur d’élite, vous devez être invisible. Ne laisse aucune trace. Pas de tout type. Aucun indice que vous avez été sous leur nez.

Ce rêve… est toujours le même. Même mission. Même objectif.

Moi et le sniper avançons vers le périmètre extérieur d’un complexe taliban. Notre présence n’a pas été détectée. Nous nous positionnons derrière la fente d’une dune. Un drap de camouflage drapé sur nous deux. Caché de tous les yeux dans le ciel. Pas de drones. Pas d’observateurs.

Nous n’avons pas longtemps. Plus nous passons de temps au même endroit, plus nous avons de chances d’être exposés. Nous entrons. Prenez notre cible. Et escarpin. Dedans et dehors. Pas de flânerie. Je fouine le composé à travers mes jumelles de terrain pour une cible. N’importe quelle cible. Le rêve est si vivant. Je peux distinguer chaque détail du camp ; les couvertures poussiéreuses des tentes, les entrées béantes des grottes dans les montagnes, les piles interminables de fusils Kalesnikoff. Mais personne n’est là. Pas une âme à voir. Pas de gardes en sentinelle, pas de civils afghans qui respirent, rien.

Sont-ils en prière ? Je me demande.

J’inspecte les tentes. Voir si l’on est utilisé comme une mosquée de fortune.

« William ? » le tireur d’élite aboie, ‘Tyrone ?! Ce qui se passe?!’

Je le regarde. Il ou elle n’a pas de visage. C’est caché. Voilée de peinture camouflage. Un chapeau à large bord Son identité. La lunette de visée plafonnée appuyée contre Son œil.

« Nous manquons de temps », siffle le tireur, « vous prenez trop de temps. Vous allez nous faire tuer !

Je regarde à travers mon objectif à la recherche d’une victime. N’importe qui qui fera. Comme un jeu macabre de Où est Wally. Des gouttes de sueur s’accumulent sur mon front plissé. Mais je ne vois personne.

« Pas de cible », je réponds en serrant les dents, « Je n’ai pas de cible. »

‘Négatif. Vous devez trouver une cible.

« Je ne peux pas ! Il n’y a personne là-bas ! Avorter. Nous devons annuler la mission.

J’essaie de me relever pour battre en retraite, mais le sniper m’attrape par le coude avec un étau. Je suis enraciné sur place. Je me tourne vers le tireur, mais le visage du tireur a disparu. C’est une plaie sanglante géante avec deux yeux blancs rayonnants qui me fixent. J’avais vu beaucoup de visages comme celui-ci lors de ma tournée. Des yeux vides s’enroulèrent dans leurs orbites. Un linceul sanglant durci. Le bruit des mouches bourdonnant autour de la plaie, rampant dans le sang.

« Vous ne pouvez aller nulle part, soldat. Vous ne pouvez pas partir tant que la mission n’est pas terminée. Vous ne pouvez pas déserter votre poste. Tu dois rester avec moi. Vous devez rester avec nous tous ! Nous restons tous ici. Nous tous. Nous ne pouvons jamais partir. Et vous non plus.

Je tremble. Même dans mon rêve, je tremble en regardant dans les yeux sans vie de ce tireur d’élite fantôme. C’est alors que je l’entends. Un sifflement creux et lointain, de plus en plus fort. Je connais ce son. C’est un son qui fait que votre cœur saute un battement. Un son qui fait dresser les poils sur la nuque. Un son qui donne envie d’ouvrir les entrailles. Je me tourne vers le ciel bleu clair et le vois. Le héraut ailé de la mort.

Alors que le missile se rapproche.

« Ils nous ont vus ! Comment? Comment ont-ils pu nous voir ? Nous sommes invisibles ! Je suis invisible!’

J’essaie de me libérer de l’emprise des tireurs d’élite. Je sens des aiguilles pointues ratisser ma peau. J’aperçois mon bras. La main qui me tient fermement s’est transformée en os. Des doigts squelettiques grattent ma chair jusqu’à ce qu’elle devienne rouge crue. Les courtiser le bruit de la fusée est presque assourdissant. J’ai assez de temps pour me retourner et faire face à mon destin. Le cône du nez s’abat sur moi comme une flèche. Je reste impuissant. Sans espoir. En attendant l’inévitable alors que je suis foudroyé…

Tout devient ténèbres.

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