samedi, décembre 21, 2024

Opinion : Ce sont les politiques plus anciennes, et non les travailleurs âgés, qui sont obsolètes

Les employeurs peuvent bénéficier des compétences et des capacités de mentorat des travailleurs âgés

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Au Canada, bon nombre de nos politiques et pratiques en milieu de travail créent souvent des obstacles involontaires à la participation continue des travailleurs âgés au marché du travail, même si l’activité des travailleurs âgés sur le marché du travail revêt une importance croissante tant du point de vue politique que pratique. Les individus et les employeurs devraient être autorisés à faire leurs propres choix dans ce domaine sans contrainte excessive des barrières imposées par le gouvernement qui peuvent limiter et fausser ces choix. Ce sont les politiques plus anciennes — et non les travailleurs âgés — qui sont obsolète.

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La population du Canada vieillit, mais les Canadiens plus âgés ont une espérance de vie plus longue qu’auparavant et sont généralement en meilleure santé et mieux en mesure de continuer à travailler. Et ils sont de plus en plus nombreux : le ratio des personnes âgées à la population en âge de travailler devrait presque doubler au cours des deux prochaines décennies, passant de 20,3 % en 2010 à 38,4 % d’ici 2040. À la lumière de ces tendances, les gouvernements devraient faire plus pour faciliter le maintien dans l’emploi des personnes âgées si elles le souhaitent afin qu’elles puissent atteindre leurs propres objectifs personnels et, ce qui n’est pas sans importance, payer des impôts liés à l’emploi plutôt que de recevoir des prestations gouvernementales.

Ces tendances soulignent également la fragilité du contrat implicite dans les programmes sociaux par répartition tels que le Régime de pensions du Canada (RPC) et l’indemnisation des accidents du travail, où la génération actuelle de contribuables paie pour soutenir les retraités plus âgés, en s’attendant à ce que les générations futures couvriront à leur tour le coût des contribuables actuels jusqu’à leur propre vieillesse.

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L’interdiction législative de la retraite obligatoire signifie que les travailleurs âgés ne sont plus obligés de prendre leur retraite. Et beaucoup ne veulent pas, étant donné à la fois l’insécurité croissante quant à la suffisance du revenu de retraite en raison des récentes crises financières et le déclin des régimes à prestations déterminées d’employeur. L’image de 55 ans et plus est devenue 65 ans et plus, et peut-être plus longtemps.

De plus, il existe des preuves de conséquences négatives sur la santé et sur le plan cognitif d’une retraite brutale. Et la nature du travail est passée d’emplois de cols bleus physiquement pénibles à des emplois de cols blancs et atypiques – temps partiel, durée limitée, travail indépendant, emplois de plateforme dans l’économie des concerts, travail à domicile – qui est souvent bien adapté aux travailleurs âgés, qui peuvent également fournir des connaissances institutionnelles importantes et encadrer les jeunes travailleurs.

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Mais si la poursuite de la participation des personnes âgées au marché du travail revêt manifestement une importance accrue, divers obstacles persistent. Par exemple, la récupération des programmes de soutien du revenu de retraite tels que la Sécurité de la vieillesse (SV), le Supplément de revenu garanti (SRG) et les suppléments provinciaux imposent un impôt efficace aux personnes âgées qui choisissent de gagner un revenu supplémentaire en travaillant. Et, contrairement à la plupart des autres pays développés et malgré une croissance substantielle de l’espérance de vie, au Canada, l’âge normal pour recevoir les prestations du RPC, de la SV et du SRG est toujours de 65 ans.

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De plus, l’impôt sur le revenu des particuliers comporte un crédit d’impôt fédéral pour les personnes de 65 ans et plus, avec un taux de récupération de 15 % pour les revenus supérieurs à environ 39 000 $ (à compter de 2021). Et, en moyenne dans tout le pays, l’indemnisation des accidents du travail remplace 80 à 90 % des salaires perdus, ce qui offre clairement peu d’incitatifs monétaires au retour au travail. Enfin, lorsque les gens atteignent 71 ans, ils doivent convertir leur REER en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) ou en rente et commencer à retirer des prestations. En faisant passer certains bénéficiaires dans des tranches d’imposition plus élevées, ces retraits annuels découragent l’emploi.

Du côté du secteur privé également, les régimes de retraite d’employeur peuvent contenir à la fois des subventions à la retraite anticipée et des pénalités en cas de retraite différée, ce qui peut également décourager le maintien dans l’emploi. La même chose peut se produire si les participants plus âgés ne sont pas autorisés à accumuler des crédits de service ou s’il existe des plafonds sur la base de rémunération sur laquelle les prestations de retraite sont calculées. De plus, ceux qui travaillent au-delà d’un certain âge peuvent perdre des avantages, tels que l’invalidité de longue durée, l’assurance-vie et la couverture des ordonnances.

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Il peut y avoir des justifications raisonnables pour bon nombre de ces obstacles. Mais, compte tenu de la nature changeante du travail, du désir de nombreux Canadiens âgés de continuer à travailler et du besoin des employeurs de remédier aux pénuries de main-d’œuvre actuelles et imminentes à mesure que notre population vieillit, ils doivent être réévalués. Et, indépendamment de cela, les employeurs peuvent bénéficier des compétences et des capacités de mentorat des travailleurs âgés. Les politiques conçues pour l’ancien monde du travail, y compris les politiques de pension et de retraite, doivent être réévaluées pour le nouveau monde dans lequel nous nous trouvons.

Morley Gunderson est professeur émérite à l’Université de Toronto et auteur de « Barriers to the labour force participation of senior workers in Canada » publié récemment par le Fraser Institute.

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