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Par Zoltan Simon
(Bloomberg) —
La Hongrie serait prête à opposer son veto aux sanctions de l’Union européenne contre l’industrie pétrolière russe si les mesures restreignaient la capacité de Budapest à importer de l’énergie, selon un haut responsable du gouvernement du Premier ministre Viktor Orban.
La Commission européenne est sur le point de proposer une interdiction du pétrole russe d’ici la fin de l’année à cause de sa guerre en Ukraine, avec des restrictions sur les importations introduites progressivement jusque-là, a rapporté Bloomberg samedi, citant des personnes proches du dossier.
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La Hongrie, qui dépend fortement de l’énergie russe, a été parmi les plus virulentes pour s’opposer à l’extension des sanctions. Le gouvernement d’Orban a mis en garde contre de graves dommages à l’économie hongroise sans accès au pétrole et au gaz naturel russes.
« Puisque de telles décisions nécessitent l’unanimité, cela n’a aucun sens que la commission propose des sanctions affectant le gaz naturel et le pétrole brut qui restreindraient les achats hongrois », a déclaré dimanche le ministre du Cabinet Gergely Gulyas à HirTV.
Des pays comme la Hongrie, qui dépendent profondément de l’énergie russe, pourraient bénéficier d’une flexibilité supplémentaire dans le cadre d’un compromis pour abandonner leur opposition à de nouvelles sanctions, selon une personne proche du dossier.
La position de la Hongrie sur l’imposition de sanctions contre le pétrole et le gaz russes « n’a pas changé, nous ne la soutenons pas », a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs dans un message sur Facebook. Il réfutait un reportage de la chaîne de télévision allemande ZDF, qui rapportait dimanche que la Hongrie et l’Autriche avaient levé leurs menaces de veto.
Orban, qui a été réélu le mois dernier, a précédemment qualifié les sanctions contre l’énergie russe de sa « ligne rouge ».
Son gouvernement a convenu avec la Russie d’autoriser la conversion de leurs paiements de gaz en roubles, testant la politique de sanctions de l’UE. La semaine dernière, la Russie a coupé l’approvisionnement en gaz de la Pologne et de la Bulgarie, mettant à exécution la menace d’arrêter les flux si les paiements ne sont pas effectués en roubles.
Les ministres de l’énergie de l’UE se réunissent lundi à Bruxelles pour discuter des demandes de la Russie d’acheter du gaz naturel en roubles, et devraient également discuter du paquet de sanctions pétrolières.
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