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Cinq voix disparates habitent le rêve onirique et envoûtant d’Ali Smith Hôtel Monde, situé dans l’anonymat luxueux du Global Hotel, dans une ville sans nom du nord de l’Angleterre. Les personnages désincarnés mais interconnectés incluent Sara, une femme de chambre de 19 ans récemment décédée à l’hôtel; sa sœur endeuillée, Clare, qui visite les lieux de la mort de Sara ; Penny, une rédactrice publicitaire qui loge dans la pièce d’en face ; Lise, la réceptionniste déprimée du Global ; et le sans-abri Else qui mendie dans la rue à l’extérieur. La prose ambitieuse de Smith explore toutes les facettes du langage et de ses usages. Sara nous emmène à travers le moment de sa sortie du monde et au-delà ; dans son étreinte désespérée et évanouie sur les mots et les sens, elle tâtonne pour donner le sens de sa mort dans ce qu’elle appelle « l’ascenseur pour la vaisselle » – puis vient un éclair de clarté : « C’est le nom pour cela, le nom pour cela ; c’est ça, le garçon muet le garçon muet le garçon muet. » D’autres voix se mêlent à la sienne : la journaliste fade de Penny et l’obsession d’Else pour la poésie métaphysique.
Hôtel Monde n’est pas une lecture facile : inquiétant et plein d’esprit tour à tour, avec ses narrateurs pleins de conscience qui rappellent celui de Virgina Woolf. Les vagues, son langage trompeusement décousu est sous-tendu par une construction formelle. Explorant les « grands thèmes » de l’amour, de la mort et du capitalisme millénaire, il prend comme point de départ l’œuvre de Muriel Spark Moment Mori (« Souviens-toi que tu dois mourir ») et contrecarre cet axiome par un résolu « Souviens-toi que tu dois vivre ». Le roman d’Ali Smith est une lecture audacieuse, convaincante et franchement effrayante. —Catherine Taylor
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