Budget fédéral 2022 : la politique COVID a creusé un trou permanent dans notre situation économique actuelle
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Dans l’air d’ouverture de l’exécution du budget 2022 de la ministre des Finances Chrystia Freeland jeudi à la Chambre des communes, les mots d’auto-félicitation n’ont touché que des notes élevées. L’économie canadienne, a-t-elle entonné dans une modeste introduction en do moyen, s’est remise de la récession de la COVID-19 provoquée par les politiques de confinement du gouvernement.
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Le Canada a récupéré 112 % des emplois perdus au cours de ces terribles premiers mois, a-t-elle chanté. Le chômage est en baisse. Et, sa voix s’élevant, Freeland est passée au cœur mélodique de son discours sur le budget. « Notre PIB réel est supérieur de plus d’un point de pourcentage à ce qu’il était avant la pandémie. Pensez-y : après une récession dévastatrice – après vague après vague et verrouillage après verrouillage – notre économie ne s’est pas seulement redressée.
Puis, frappant une série de C élevés, Freeland a exprimé les plus grands éloges pour la réussite économique du Canada. Le Canada, a-t-elle chanté, «est en plein essor». L’orchestre des Communes a accéléré le rythme alors que sa voix s’élevait jusqu’aux derniers mots : « Aujourd’hui », a chanté Freeland, « Le Canada est revenu en force. » Comme de nombreuses scènes d’opéra parlementaires, celle-ci était remplie de fantaisie, de rebondissements invraisemblables et d’une prémisse fondamentale qui ne correspond pas à la réalité de la performance économique du Canada pendant les fermetures de la COVID-19 et les circonstances de reprise actuelles.
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Freeland aime affirmer, comme elle l’a fait dans sa mise à jour financière de décembre, que le Canada s’est « largement remis » des dommages économiques causés par la COVID-19. « Notre PIB est déjà revenu à des niveaux proches de ceux d’avant la pandémie. »
Ce n’était pas tout à fait un compte rendu complet et juste de la situation économique du Canada. Comme le montre l’un des graphiques (#16, page 15) de son budget 2022, le produit intérieur brut (PIB) réel est toujours inférieur d’environ deux points de pourcentage à la tendance de croissance qui existait avant la COVID-19. Cela montre également que le Canada continuera au cours des deux prochaines années à prendre du retard par rapport à ce qu’aurait été le PIB réel du pays avant les fermetures.
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Le graphique ci-contre illustre l’ampleur en dollars du trou que la crise de la COVID a imposé à la performance du PIB réel du Canada. La perte totale de PIB réel à la fin de 2021 est de 268 milliards de dollars. Gregory Mason de l’Université du Manitoba, qui a compilé les chiffres en dollars, a déclaré que le PIB était peut-être revenu aux niveaux d’avant la COVID, mais c’est là que l’économie en était il y a deux ans. « Pour rétablir l’économie sur la trajectoire pré-COVID, il faudra des taux de croissance bien supérieurs aux niveaux pré-COVID. » Par exemple, si l’économie canadienne devait croître de 2 % par année, elle n’atteindrait jamais le niveau qu’elle aurait atteint si la COVID n’avait pas eu lieu. « Avec un taux de croissance de 4 % (très rare dans l’histoire économique canadienne récente et qui ne se maintient pas longtemps), nous rattraperions la tendance d’ici octobre 2024. » Même le document budgétaire de Freeland n’envisage pas ce genre de croissance dans les années à venir.
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La politique COVID a creusé un trou permanent dans notre situation économique actuelle. Dans le même temps, la dette fédérale a augmenté de plus de 400 milliards de dollars et devrait encore augmenter de 250 milliards de dollars au cours des trois prochaines années. Il doit être difficile de garder un visage impassible tout en parlant des périodes de boom après avoir perdu 268 milliards de dollars de PIB réel alors que la dette publique nette aura presque doublé pour atteindre 1,3 billion de dollars d’ici la fin de 2026-2027.
En prétendant que le Canada s’est rétabli et est en plein essor, Freeland et le gouvernement passent sous silence l’ampleur du coup économique du COVID et utilisent le glossaire pour justifier une machine budgétaire et politique qui élargit considérablement le rôle du gouvernement dans l’économie. Tout ce dont nous avons besoin, disent les chefs libéraux/néo-démocrates, c’est beaucoup plus d’interventions gouvernementales et plus de dépenses déficitaires pour maintenir le boom fulgurant. Mais le Canada recule depuis 2020, et le budget de 2022 maintient la politique économique et budgétaire sur la même voie.
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