Francis Bradley : Le temps presse sur le réseau électrique canadien

Malgré l’urgence évidente, les discussions n’ont pas encore débouché sur des actions concrètes

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Nous avons vu ce scénario des dizaines de fois dans des films et à la télévision : un compte à rebours qui compte les minutes et les secondes jusqu’à un moment dramatique. Pour les fournisseurs d’électricité du Canada, un compte à rebours est lancé. Il reste 5 024 jours avant que le gouvernement fédéral ne s’engage à rendre le réseau électrique canadien entièrement vert. Demain, il fera 5 023 jours. Cela peut sembler un grand nombre, mais ce n’est pas le cas.

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Et pourtant, si le gouvernement ne donne pas bientôt aux fournisseurs d’électricité une orientation et un leadership clairs, peu importe le nombre de jours restants. Cet objectif sera inaccessible.

Mardi, le Premier ministre a annoncé la publication d’un plan ambitieux de réduction des émissions soulignant son engagement à «Net Zero d’ici 2050». Sous zéro net, le Canada cessera de dépendre des combustibles fossiles d’ici le milieu du siècle. Cependant, selon la propre estimation du gouvernement, pour ce faire, le Canada aura besoin de deux à trois fois la quantité d’électricité qu’il produit actuellement afin de décarboner d’autres secteurs de l’économie. Pour ce faire, le gouvernement souhaite que le secteur de l’électricité soit net zéro d’ici la fin de 2035. C’est 13 ans, ou 5 024 jours, pour construire les systèmes nécessaires pour éliminer les émissions de gaz à effet de serre de notre secteur, tout en ajoutant de la capacité au réseau électrique. la grille.

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Ceci ne sera pas facile. Bien que le Canada ait l’avantage d’avoir l’un des réseaux électriques les plus propres au monde — moins de 20 % de notre électricité provient de combustibles fossiles — le faire en 13 ans n’est pas beaucoup de temps. Vous ne pouvez pas simplement appuyer sur un interrupteur et avoir soudainement un réseau électrique vert. Une centrale hydroélectrique peut prendre 25 ans pour être planifiée, approuvée et construite. Les lignes de transmission – les grandes lignes électriques qui transportent l’électricité sur de longues distances – sont extrêmement compliquées à étudier puis à construire. Même s’assurer que l’infrastructure électrique de votre rue est prête pour l’augmentation de la charge nécessitera des années d’investissement.

Et une variété d’autres facteurs importants ne sont toujours pas pris en compte. Le secteur de l’énergie au Canada a besoin de conseils pour savoir si le gaz naturel peut encore être utilisé pour produire de l’électricité ou non et, le cas échéant, sous quelles contraintes. Les récentes modifications apportées à la Loi sur les pêches compliquent énormément même les travaux les plus simples sur les installations hydroélectriques. De plus, toute orientation politique doit tenir compte de la nature régionale du réseau canadien, c’est-à-dire qu’il existe en fait 13 réseaux électriques différents au Canada, tous avec des besoins différents. Nous ne pouvons pas non plus oublier que l’abordabilité est toujours essentielle. Tous ces changements que nous devons apporter ne doivent pas conduire à des factures inabordables pour les consommateurs.

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Pour respecter l’échéance de 2035, nous avons besoin d’une orientation stratégique claire et cohérente de la part des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux qui permettra d’investir dans de nouvelles infrastructures pour répondre aux besoins des Canadiens. Malheureusement, bien que le gouvernement fédéral ait été doué pour élaborer et annoncer des objectifs et des engagements ambitieux, l’industrie de l’électricité a manqué de détails. En fait, au cours d’une semaine au printemps dernier, le Canada avait trois cibles d’émissions différentes pour 2030.

Le gouvernement s’est engagé à publier un document de travail sur un réseau net zéro avant la fin de l’année dernière. Il a finalement été publié à la mi-mars, mais posait principalement des questions sur la façon dont une politique pourrait être façonnée. En fait, cela ne fait que lancer des consultations. Le temps presse et nous discutons encore du moment où nous devons commencer à construire.

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L’assistance pratique fait également défaut. Pour aider le Canada atlantique à sortir de sa dépendance au charbon, il faudra non seulement un financement fédéral des infrastructures, qui n’a pas encore été confirmé, mais aussi la volonté politique de construire des centaines de kilomètres de lignes de transmission. Et pour respecter l’échéance de 2035, tout doit se passer dans les huit prochaines années.

Malgré l’urgence évidente, les discussions n’ont pas encore débouché sur des actes concrets.

Décarboner l’économie canadienne d’ici 2050 sera une tâche herculéenne. Décarboner le système électrique en moins de la moitié de ce temps le sera doublement. Si l’un ou l’autre veut avoir une chance de réussir, l’industrie de l’électricité devra faire plus, plus vite, comme l’a dit le premier ministre Trudeau. Mais ça marche aussi dans l’autre sens. Le compte à rebours tourne. Et nous attendons toujours un leadership vital.

Francis Bradley est PDG d’Électricité Canada.

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