samedi, novembre 23, 2024

Opinion : Pour un meilleur Internet, arrêtez de contrôler les prix de gros

À quoi servent des prix plus bas si nous ne pouvons pas passer un appel fluide sur Zoom ou regarder un film en HD ?

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La consommation des services internet a explosé depuis mars 2020. Sans surprise, les Canadiens confinés passé plus de temps en ligne (55 % passaient plus de cinq heures par jour, contre seulement 36 % il y a cinq ans), que ce soit pour le travail, les études ou les loisirs. Le e-commerce a également décollé, avec les ventes augmentent 70 % en 2020, alors que les ventes au détail diminué. Entre le premier trimestre 2019 et le troisième trimestre 2021, le volume moyen de données téléchargées par abonnement internet Rose 80 pourcent. Le volume de données téléchargées a plus que doublé (passant de 16,3 gigaoctets à 32,7) au cours de la même période. Aucun doute là-dessus : les réseaux de télécommunications, notamment résidentiels, ont été soumis à une pression considérable. Et pourtant, à l’exception de la déconnexion occasionnelle du zoom ou de l’arrêt du téléchargement, l’infrastructure Internet des Canadiens a bien fonctionné.

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Cependant, les bonnes performances ne tombent pas du ciel. L’augmentation remarquable de la consommation de données des Canadiens n’aurait manifestement pas été possible sans des investissements totalisant en moyenne 8,5 milliards de dollars par année depuis 2013 pour déployer, entretenir et mettre à jour leurs réseaux. Cet investissement a été fourni presque exclusivement par des fournisseurs de télécommunications « dotés d’installations » (comme Bell, Rogers, Telus et Vidéotron).

Des investissements continus ont permis d’améliorer le réseau. Le nombre d’abonnés résidentiels qui bénéficient d’un réseau avec des vitesses d’au moins 50 mégaoctets par seconde (Mbps) pour les téléchargements et 10 Mbps pour les téléchargements — le Critères cibles du CRTC – est passé de 46 % de tous les abonnés au début de 2019 à 70,5 % en 2021.

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Ces investissements et les améliorations de service qui en découlent sont le résultat d’une concurrence intense entre les grands fournisseurs d’accès Internet (menés par les compagnies de téléphone et les câblodistributeurs) malgré le fait que le CRTC leur ait à plusieurs reprises dressé des obstacles. Parmi les plus importants, il a imposé des réductions de prix sur les frais que les revendeurs paient à la fois pour accéder aux réseaux à haut débit et pour transporter des données – ceci dans le but de favoriser artificiellement l’entrée de nouveaux opérateurs de détail.

L’évolution des tarifs de capacité réglementée de transport de données par 100 Mbps illustre cette tendance du CRTC. En 2013, l’agence de régulation a annoncé qu’elle avait terminé son examen détaillé des prix de gros et les a déclarés définitifs. Mais en 2016, il a quand même considérablement réduit ces prix, de près de 90 % dans certains cas. De même, en 2019, le CRTC a annoncé de nouvelles réductions de tous les prix de gros, y compris les tarifs d’accès au réseau, qui devaient être appliquées rétroactivement à 2016.

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Les fournisseurs dotés d’installations — qui avaient investi dans des réseaux à très haut débit — ont vu leur rentabilité menacée et contesté ces réductions auprès de diverses autorités. En mai dernier, le CRTC a de nouveau revu ses prix de gros, finalement annulant ses baisses de prix 2019, et fixant à nouveau les prix 2016 comme définitifs. La situation demeure incertaine et pourrait toutefois encore évoluer, car elle est actuellement contestée par les revendeurs.

Les baisses de prix pré-COVID-19, notamment celles de 2016, ont pénalisé les prestataires en structure et leurs investissements. Sans ces réductions imposées des prix de gros et l’incertitude réglementaire qui en découle, de nouveaux réseaux plus rapides et de meilleure qualité auraient pu être déployés plus rapidement.

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Si elles veulent que les consommateurs canadiens continuent d’avoir accès à des services Internet fiables et de haute qualité, les autorités devraient certainement réfléchir à deux fois avant d’annuler la dernière décision du CRTC et de réimposer ses réductions de prix plus spectaculaires en 2019. Une telle annulation pourrait favoriser les revendeurs au détail et leurs consommateurs avec des prix plus bas à court terme, mais elle se ferait au détriment de la fiabilité et de la qualité des réseaux de demain, dont dépendent les consommateurs canadiens pour leurs nombreuses activités en ligne.

À quoi servent des prix plus bas si nous ne pouvons pas passer un appel fluide sur Zoom ou regarder un film en HD ?

Gabriel Giguère est analyste des politiques publiques à l’Institut économique de Montréal, où Valentin Petkantchin est agrégé supérieur.

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