vendredi, novembre 29, 2024

Opinion : Il est temps de décider : Voulons-nous ou non de la R&D étrangère ?

Les droits de propriété intellectuelle au Canada sont constamment à la traîne par rapport à d’autres pays qui sont meilleurs en matière d’innovation

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Une mesure de la gouvernance et des institutions d’un pays est son attrait pour les investissements étrangers. L’investissement étranger augmente la capacité de production et l’emploi et implique un transfert de technologie et une formation précieux – tous les investissements en capital le font, à des degrés divers. Mais les investissements étrangers, comme les autres investissements en capital au Canada, ont chuté depuis des années.

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L’investissement étranger exige de la confiance. Les investisseurs veulent des juridictions stables et accueillantes. Mettez-vous à la place d’un gestionnaire de placements. Les fonds d’autrui vous sont confiés, pour lesquels vous portez des responsabilités légales exigeantes, et vous envisagez de les investir dans une juridiction étrangère aux lois et aux traditions inconnues où l’investissement, si vous le faites, sera à la merci d’hommes politiques responsables ni politiquement ni, souvent, légalement aux propriétaires des fonds. Les gouvernements qui ne sont pas conscients des conséquences de leurs propres actions, qu’elles soient intentionnelles ou non, peuvent facilement effrayer ces investisseurs, comme le fait résolument le Canada.

Les entreprises axées sur la technologie devraient être particulièrement bien accueillies par les investisseurs, car leurs opérations renforcent les bases de connaissances et de compétences d’une nation. Un exemple instructif est le secteur des sciences de la vie, dans lequel les avantages habituels de l’investissement sont augmentés par des vies plus longues et des soins de santé meilleurs et moins chers. Les lettres de mandat du premier ministre Trudeau à ses ministres de innovation, science et industrie et santé demandez-leur de travailler ensemble pour faire avancer les stratégie bioproduction et sciences de la vie, qui vise à reconstruire un secteur national de la biofabrication en déclin depuis des décennies. Mais les bonnes intentions de ces lettres de mandat sont plus minces que le papier sur lequel elles ont été imprimées. Ils sont performatifs, pas substantiels, parce que le comportement et les politiques d’Ottawa montrent clairement qu’il ne veut pas du tout d’investissement.

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Les droits de propriété intellectuelle au Canada accusent constamment un retard par rapport à d’autres pays qui sont meilleurs en matière d’innovation. Les améliorations ont été lentes et réticentes. La protection des données pharmaceutiques au Canada n’est que de huit ans, bien en deçà des 10 ans de l’Europe (y compris l’exclusivité commerciale) pour les médicaments à petites molécules et bien en deçà de la période conseillée de 12 ans pour les données biologiques, qui a été adoptée par les États-Unis beaucoup plus innovateurs . La « doctrine de la promesse » de longue date, un principe d’interprétation des brevets créé par les tribunaux qui imposait de lourdes obligations de prouver l’utilité d’une invention au-delà de celles énoncées dans la Loi sur les brevets, a invalidé de nombreux brevets canadiens très précieux sur les médicaments pendant des années, jusqu’à ce que, après une contestation de l’ALENA, la Cour suprême l’a finalement invalidée.

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En plus de ces obstacles juridiques et de l’hostilité souvent démontrée du gouvernement envers l’industrie, les innovateurs biopharmaceutiques sont confrontés à un gantlet réglementaire sous la forme d ‘«évaluations des technologies de la santé» effectuées par l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé et des négociations de prix par le pan -Alliance pharmaceutique canadienne. Ces organisations non publiques, non transparentes et non responsables alignent leurs processus depuis quelques années, prétendument pour améliorer l’accès pour les Canadiens. En réalité, cet alignement semble viser moins l’amélioration des soins de santé et davantage la gestion budgétaire en retardant l’introduction de nouveaux médicaments au Canada afin de réduire leurs coûts en raccourcissant effectivement la période pendant laquelle les acheteurs paieraient des prix protégés par des brevets – en courant l’horloge sur le brevet, pour ainsi dire.

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À ces barrières, le gouvernement fédéral veut ajouter de nouveaux règlements aux pouvoirs déjà confiscatoires du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB), dont le but initial rôle était d’empêcher l’abus des brevets pharmaceutiques, mais qui se considère désormais comme un régulateur du profit. On s’attend à ce que le nouveau règlement réduise considérablement les prix des médicaments sur ordonnance, ce qui retardera davantage ou empêchera les patients canadiens d’avoir accès aux nouveaux médicaments. La simple menace de ces réglementations a suffi aux dirigeants pharmaceutiques pour repenser leurs plans visant à introduire de nouveaux médicaments au Canada. Leur promulgation rendra le pays durablement moins attractif en tant que lieu d’investissement dans les infrastructures et la R&D et pour le lancement de nouveaux médicaments.

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Malgré tout cela, les opposants de l’industrie soutiennent que les compagnies pharmaceutiques ne font pas assez de R&D au Canada. Mais pourquoi le feraient-ils ?

L’argument selon lequel l’investissement est insuffisant découle d’une lettre adressée au gouvernement fédéral en 1993 par des représentants de sociétés pharmaceutiques exclusives disant que, si certaines améliorations nécessaires aux lois canadiennes sur la propriété intellectuelle étaient apportées, ses membres investiraient 10 % de leurs revenus canadiens dans la recherche et le développement. au Canada. Depuis lors, la méthodologie de comptabilisation de ces investissements a changé et les structures de R&D ont radicalement changé. Les opposants, y compris le CEPMB, suggèrent que le niveau actuel d’investissement est inférieur à 4 % des revenus. Statistique Canada l’évalue à 9,5 %; un système plus inclusif le mettrait encore plus haut. Mais se chamailler pour savoir qui a raison est un argument vide de sens, un pincement inutile. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’une économie primitive qui extorque des investissements en échange de faveurs politiques, mais d’un régime d’investissement attrayant qui ferait du Canada un hôte accueillant pour l’innovation et la croissance économique, ce à quoi Ottawa est, hélas, résolument hostile.

Nigel Rawson est chercheur indépendant et chercheur affilié à l’Institut canadien des politiques de santé. Richard Owens est avocat et Senior Munk Fellow à l’Institut Macdonald-Laurier.

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