Le journal d’Anas Nin, volume un, résumé et description du guide d’étude


Anaïs Nin, bien que ne faisant clairement pas partie des leaders d’opinion du XXe siècle, préfigure dans ses journaux l’avènement du féminisme moderne tout en restant très ancrée dans le paradigme patriarcal traditionnel. Elle est capable de décrire un monde où les femmes seraient traitées équitablement, payées équitablement et respectées en tant qu’individus à part entière tout en se privant des nécessités de la vie pour avancer de l’argent à Henry Miller et à d’autres amis littéraires masculins. Pendant une bonne partie de sa vie, elle s’est nourrie en écrivant de l’érotisme, qui ne reçoit qu’une mention passagère dans ses journaux. Ses journaux intimes sont eux-mêmes des portraits vivants de la vie littéraire parisienne expatriée au début et au milieu du XXe siècle, et elle démontre l’empathie, la perspicacité et les pouvoirs descriptifs qui auraient pu faire d’elle une grande romancière. Elle semble avant tout une figure de transition dans l’évolution de la conscience des femmes de George Elliot à Susan Sonntag, mais digne de respect en raison de sa facilité avec le langage ainsi que de ses capacités prémonitoires à voir dans l’avenir.

Ses journaux intimes capturent l’essence de personnes décédées depuis longtemps qui prennent vie dans sa prose. Le lecteur est emporté avec Nin alors qu’elle vit – peut-être dans ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui la codépendance – les hauts et les bas dramatiques de ses amis et connaissances. Peut-être que ses limites en tant qu’écrivain pourraient être définies comme le résultat d’une faible estime de soi, certainement pas choquante chez les femmes de sa génération. Elle semble plus à l’aise dans le rôle d’un rôle maternel nourricier et de soutien envers d’autres écrivains, principalement des hommes, et incertaine de son propre travail et de son importance, bien que les journaux révèlent un esprit original et inventif. Elle affiche une prise ferme sur les éléments de l’écriture dans une lettre à un ami poète où elle présente un argument clair et persuasif qui distingue la poésie de la prose, disant que la poésie implique une «transmutation» du physique et du concret en métaphore, imagerie, métaphysique. « La prose est piétonne, la poésie vole. La poésie est le mythe créé à partir d’éléments humains. L’aspect physique de la poésie doit être transfusé de sens. »



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