Bonnie-Jeanne MacDonald : D’ici 2050, les coûts des soins de longue durée représenteront plus du quart de toutes les recettes fiscales
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Le vieillissement de la population canadienne est une force puissante qui exercera des pressions sur les budgets gouvernementaux.
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Certains systèmes ont moins de protection que d’autres. À une extrémité du spectre se trouve le Régime de pensions du Canada : un programme national hautement surveillé et partiellement préfinancé qui, selon les actuaires, sera financièrement viable pour les 75 prochaines années. Le programme a également mis en place des garde-fous pour assurer sa viabilité à long terme même si l’avenir ne se déroule pas comme prévu. Par exemple, si les cotisations salariales s’avèrent insuffisantes et que les provinces ne parviennent pas à s’entendre sur une hausse des taux, il existe un mécanisme permettant d’apporter de modestes ajustements à l’indexation des rentes qui assureront la viabilité à long terme.
À l’autre extrémité du spectre se trouve notre système de soins de longue durée (SLD). Ce système n’a pas de contrôle national de sa viabilité financière et est loin d’être adéquat aujourd’hui, et encore moins à l’avenir lorsque la demande deviendra encore plus intense.
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Le vieillissement de la population a été blâmé pour les lacunes qui ont conduit à la crise pandémique dans les foyers de soins à travers le Canada, mais en ce qui concerne la demande de SLD, nous ne sommes qu’à la pointe de l’iceberg. En 2021, le plus âgé des baby-boomers a eu 76 ans, un âge auquel la grande majorité des Canadiens vivent encore de façon autonome et n’ont pas besoin de soins.
Nous n’avons pas encore atteint le seuil critique où un grand nombre de Canadiens âgés auront besoin de soins – un besoin qui ne devient prononcé que pour les personnes âgées de 85 ans et plus. Selon l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada, environ une personne âgée de plus de 85 ans sur cinq a une incapacité grave, tandis que pour les personnes âgées de 65 à 70 ans, ce chiffre n’est que d’une personne sur vingt.
Au moment où les baby-boomers atteindront l’âge de 80 ans, une combinaison de facteurs créera une pression intense sur notre système SLD. En plus d’être la plus grande génération de l’histoire et d’avoir l’espérance de vie la plus longue, ils sont aussi la première génération à avoir relativement peu d’enfants. Les enfants adultes ont traditionnellement été et continuent d’être l’épine dorsale des SLD au Canada. En effet, les recherches du Institut national du vieillissement (NIA) a constaté que 75 % de tous les soins sont fournis de manière informelle par des membres de la famille proche.
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À l’aide d’un modèle complexe de microsimulation de la population pour projeter les coûts futurs des SLD au Canada, nous avons constaté, à la NIA, que si le Canada continue sur sa lancée actuelle et perd son « rabais familial » de 75 %, le coût des SLD financés par l’État fera plus que quadrupler en 30 ans, passant à 98 milliards de dollars (en dollars d’aujourd’hui) contre 22 milliards de dollars actuellement. Un fardeau financier de cette ampleur en 2050 représenterait plus du quart de toutes les recettes provinciales et fédérales projetées de l’impôt sur le revenu des particuliers.
Les intervenants de partout au Canada conviennent à l’unanimité que le statu quo ne fonctionne pas. Résoudre les problèmes de notre système de soins de longue durée nécessitera des changements fondamentaux, mais ce qui a jusqu’à présent fait défaut, c’est la volonté collective des décideurs politiques de procéder à des réformes importantes avec des retombées à long terme.
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Du bon travail a été fait à petite échelle partout au Canada; cependant, à ce jour, il n’y a pas eu de plan national significatif, holistique et intégré pour aller de l’avant. Les provinces doivent se concerter avec une vision beaucoup plus large et élaborer une réponse stratégique collective à ces problèmes, avec le gouvernement fédéral au premier plan.
Par exemple, les experts recommandent massivement d’aider les personnes âgées à vieillir à domicile, une solution à la fois préférée des particuliers et généralement plus abordable pour les deniers publics. Lettre de mandat du Premier ministre au ministre des Aînés Kamal Khera recommande la mise en place d’une nouvelle prestation pour ceux qui choisissent de vieillir chez eux, mais, comme toujours, le diable sera dans les détails.
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La pandémie de COVID-19 a fourni un sombre rappel des conséquences de la vulnérabilité à un âge avancé, tout en soulignant les lacunes de notre système de SLD. Sans réforme fondamentale, la situation ne fera qu’empirer. Aujourd’hui, les baby-boomers représentent un quart de la population. Ils ont la santé, la richesse et le nombre nécessaires pour assurer la création de systèmes adéquats et financièrement viables pour les protéger au cours des prochaines décennies, alors qu’ils entrent dans les années 70, 80 et au-delà.
Sinon, financer des injections sans voie viable ne fera que rendre un système déjà insoutenable encore plus inabordable.
Bonnie-Jeanne MacDonald est directrice de la recherche sur la sécurité financière au National Institute on Aging de l’Université Ryerson; membre de la Society of Actuaries et de l’Institut canadien des actuaires; et chercheur résident chez Eckler Ltd.
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