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De plus en plus d’économistes pensent que la Banque du Canada commencera à relever son taux mercredi prochain après que les données d’hier aient montré que l’inflation était à son plus haut niveau en 30 ans.
Hier, l’équipe de recherche mondiale de Bank of America a déplacé son appel jusqu’au 26 janvier à partir d’avril après que l’IPC ait dépassé 4% pour le cinquième mois consécutif.
« Nous estimons que l’économie n’a plus de marge de manœuvre, ce qui remplit la condition nécessaire pour une hausse selon les prévisions de BOC. Les pressions sur l’inflation sous-jacente, à notre avis, scellent l’accord pour une hausse en janvier », a écrit l’économiste de la BofA, Carlos Capistran.
La Banque Scotia affirme que le Canada est à « un carrefour critique » et prévoit non seulement que la Banque augmentera de 25 points de base la semaine prochaine, mais également qu’elle suivra avec une hausse de 25 points en mars, de 50 points en avril et de trois plus de hausses pour arriver à 2% d’ici la fin de l’année. Cela serait suivi de deux autres augmentations au début de 2023 pour porter le taux à 2,5 % en deux ans.
Ses perspectives sont encore plus agressives que celles du marché – qui prévoit jusqu’à six augmentations cette année et deux autres en 2023 pour porter le taux à 2,25 en deux ans – et en font la plus belliciste parmi les grandes banques canadiennes, rapporte Bloomberg.
Avant la publication des données de mercredi, la Banque Scotia avait prévu que le taux augmenterait à 1,25 % d’ici la fin de l’année.
Alors qu’Omicron est une préoccupation, la plus grande est la « combinaison explosive d’une inflation élevée et d’une flambée des prix de l’immobilier » au Canada, a écrit hier soir l’économiste de la Banque Scotia Derek Holt.
Holt pense que la lecture de l’inflation au Canada est sous-estimée parce que, contrairement aux États-Unis et au Royaume-Uni, l’IPC ne tient pas compte des prix des véhicules d’occasion, qui ont été parmi les plus fortes pressions sur les prix. S’ils étaient inclus, l’inflation globale serait plus proche de 6% d’une année sur l’autre, a-t-il déclaré.
« La chose la plus cruelle que l’on puisse faire aux Canadiens qui traitent avec Omicron est d’être indifférent au fait que leur coût de la vie monte en flèche pour pratiquement tout ce qu’ils consomment et qui ajoute l’insulte à l’injure », a-t-il écrit.
« Avancer les hausses de taux est le meilleur remède pour tenter d’organiser un atterrissage en douceur. Les risques d’atterrissage brutal augmenteraient si la Banque du Canada continuait de détourner le regard tout en maintenant une politique trop accommodante.
Les rangs gonflent et le marché évalue maintenant une probabilité de 75 % d’une hausse mercredi. Mais tous ne sont pas convaincus.
Capital Economics pense que la Banque profitera de cette réunion pour mettre en place une hausse des taux en mars, sans pour autant exclure une hausse plus précoce.
Capital fait valoir qu’il existe des preuves que l’épidémie d’Omicron s’avère plus perturbatrice que les vagues précédentes, avec à la fois l’Ivey PMI et le Baromètre des affaires de la FCEI, qui mesure la confiance des petites entreprises, chutant à leurs niveaux les plus bas depuis le début de la pandémie.
« La Banque sera inévitablement plus belliciste la semaine prochaine, mais nous pensons qu’elle préférerait toujours éviter l’optique négative qui entourerait une hausse des taux dans un mois alors qu’une grande partie du pays est soumise aux restrictions d’Omicron », a écrit l’économiste Stephen Brown dans un note mercredi.
Les économistes d’Oxford Economics voient la Banque procéder avec encore plus de prudence. Sa prévision publiée lundi avant la publication des chiffres de l’inflation prévoit une première hausse à venir en juillet et une autre en octobre. Il s’attend à ce que l’inflation culmine à 5 % d’une année sur l’autre en avril, puis glisse vers le milieu de la fourchette de 2 % d’ici la fin de l’année.
« Nos prévisions de taux inférieurs au consensus reflètent principalement notre opinion selon laquelle la Banque du Canada sera prudente lorsqu’elle augmentera les taux d’intérêt pour éviter d’aggraver les vulnérabilités sous-jacentes du Canada liées à l’endettement élevé des ménages et aux prix des maisons surévalués », a écrit l’économiste Tony Stillo dans une note, ajoutant cependant que des hausses de taux plus rapides étaient possibles si l’impact d’Omicron était moins sévère que prévu.
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