L’ambition dont fait preuve le Canada dans le dossier climatique est louable et va dans la bonne direction, mais nous pouvons et devons faire beaucoup plus
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La « vue d’ensemble » de l’économie peut sembler extrêmement vaste et complexe. Il est plus facile de le regarder se dérouler, de le laisser nous arriver, plutôt que d’agir pour le façonner.
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Mais ce n’est pas l’histoire du Canada du Canada. Le Canada est devenu une nation prospère parce que des gens ont agi pour qu’il en soit ainsi : le chemin de fer Transcontinental; la Voie maritime du Saint-Laurent 75 ans plus tard; et il y a un peu plus de 30 ans, l’établissement du premier accord de libre-échange avec les États-Unis. Ce furent des moments d’édification nationale où les Canadiens ont pris le contrôle de notre destinée économique. Nous sommes aujourd’hui à un carrefour de l’histoire qui réclame à grands cris ce même leadership. Les décisions que nous prenons maintenant seront essentielles pour jeter les bases économiques des 30 prochaines années ou plus.
Le changement climatique s’accélère et a des effets dévastateurs sur toute la planète. Nous avons été témoins de ces répercussions en Colombie-Britannique au cours de la dernière année. Une vague de chaleur sans précédent, puis des incendies de forêt qui ont causé des pertes humaines tragiques et d’énormes dégâts et déplacements, suivis peu de temps après par des pluies et des inondations qui ont fermé des routes et des voies ferrées, coûtant des milliards et causant des dommages qui prendront des années à être entièrement réparés. Ensuite, des températures froides record de tous les temps qui ont encore une fois causé d’énormes perturbations et dégâts.
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Trop souvent, les gens considèrent l’économie et le climat comme des priorités concurrentes, pesant l’une contre l’autre. C’est une fausse dichotomie. Le plan climatique du Canada doit être son plan économique, et le plan économique du Canada doit être son plan climatique.
L’ambition dont fait preuve le Canada dans le dossier climatique est louable et va dans la bonne direction, mais nous pouvons et devons faire beaucoup plus. Un avenir à faible émission de carbone ne se produira pas parce que vous le souhaitez. Il faut le construire, et cela nécessite des ressources. La transition mondiale vers le zéro net devrait déclencher un « super cycle d’économie verte ». Véhicules électriques et infrastructure de recharge ; énergie renouvelable; infrastructures à faible émission de carbone telles que le transport en commun rapide – toutes ces choses nécessiteront des apports de ressources beaucoup plus élevés que ceux consommés actuellement. Par exemple, une voiture électrique nécessite six fois plus de ressources minérales qu’une voiture à essence, et une installation éolienne nécessite neuf fois plus de ressources minérales qu’une centrale au gaz classique.
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Mais ce n’est que la moitié de l’histoire. Une population croissante et une urbanisation accrue entraîneront une demande mondiale encore plus importante. Les projections montrent que 2,5 milliards de personnes rejoindront les populations urbaines d’ici 2050, avec près de 90 % de l’augmentation concentrée en Asie et en Afrique. Une telle urbanisation équivaut à la construction d’une nouvelle ville presque de la taille de la région du Grand Toronto, chaque mois pendant les 30 prochaines années. Cela entraînera une énorme demande de ressources.
Le plan climatique du Canada doit être son plan économique, et le plan économique du Canada doit être son plan climatique
Le Canada dispose d’avantages significatifs dans la course à l’approvisionnement de la transition bas-carbone. Nous avons un régime de réglementation solide pour garantir que l’exploitation des ressources est responsable. Nous avons les ressources naturelles et les matières premières nécessaires pour accompagner une transition mondiale. Les entreprises canadiennes de technologies propres sont des chefs de file mondiaux. Notre acier, notre bois, nos engrais, notre ciment, nos métaux et nos minéraux sont parmi les plus propres au monde grâce à un réseau électrique exempt d’émissions à 83 %. Un rapport de 2019 du Business Council of British Columbia montre que les exportations d’énergie et de matières premières de la Colombie-Britannique contiennent la moitié de la teneur en carbone de celles de leurs concurrents mondiaux. Et les gouvernements et les entreprises canadiennes travaillent fort pour tirer parti de cette performance et réduire encore plus les émissions.
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Nous devons nous appuyer sur ce potentiel, car si nous ne le faisons pas, d’autres le feront. Trop souvent, le débat sur le climat se concentre trop étroitement sur le côté offre de l’équation. Je comprends – il est beaucoup plus facile de se concentrer sur la décarbonisation de l’offre que d’essayer de changer la demande. Il n’est pas populaire pour les dirigeants politiques de dire aux électeurs de conduire moins, de manger moins de viande ou de commander moins sur Amazon. Mais réduire l’offre ne fait pas disparaître la demande. Cela signifie simplement que l’approvisionnement viendra d’ailleurs. Dans ce cas, les producteurs moins respectueux de l’environnement dans les juridictions où la politique climatique et sociale est plus faible et dans le monde seront moins bien lotis. Malheureusement, dans le domaine de l’énergie, si nous continuons à nous concentrer sur la décarbonisation de l’offre sans la décarbonisation équivalente de la demande, les prix de l’énergie monteront en flèche et littéralement des milliards de personnes dans les économies en développement seront gravement touchées.
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Si nous ne saisissons pas cette occasion de fournir au monde les ressources responsables et à faible émission de carbone du Canada, tout ce que nous aurons fait, c’est veiller à ce que les mauvais acteurs en profitent, tandis que nous, au Canada, manquons des emplois et des possibilités économiques pour les Canadiens. Si le Canada ne participe pas du côté de l’offre, le monde et le climat seront moins bien lotis et nous serons moins bien lotis sur le plan économique.
La bonne nouvelle, c’est que nous avons toutes les pièces compétitives pour lutter contre le changement climatique, stimuler la croissance économique et bâtir une nation où nos enfants peuvent s’épanouir. Mais nous devrons travailler en étroite collaboration avec les gouvernements pour aider à rassembler tous les éléments.
Premièrement, nous avons besoin d’une stratégie industrielle canadienne propre, étayée par des politiques et des investissements qui nous rendent compétitifs dans l’approvisionnement de ces produits sur les marchés nationaux et internationaux, et qui incitent et soutiennent les industries à décarboner davantage et à améliorer leur performance.
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Deuxièmement, nous devons être plus efficaces pour mettre en ligne un nouvel approvisionnement responsable. Depuis 2006, le Canada est passé de la quatrième à la 23e place dans l’étude annuelle de la Banque mondiale qui mesure le fardeau réglementaire imposé aux entreprises. C’est le plus grand obstacle pour les investisseurs, pas l’accès au capital. Nous avons besoin de processus réglementaires prévisibles et opportuns qui accélèrent les projets propres, responsables et contribuent à un monde sans carbone.
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Troisièmement, nous devons faire progresser la réconciliation et veiller à ce que les peuples autochtones partagent pleinement les avantages d’une croissance responsable. Quatrièmement, nous avons besoin d’investissements transformationnels dans les infrastructures vertes pour tirer parti de notre avantage en matière de ressources propres. Un récent rapport de la Banque Royale du Canada a estimé qu’il faudra un investissement de 2 000 milliards de dollars au cours des trois prochaines décennies pour décarboner le Canada.
Les investissements dans l’électrification, l’utilisation et le stockage du carbone et d’autres technologies de décarbonation seraient des projets d’édification nationale, comme le chemin de fer transcontinental et la Voie maritime du Saint-Laurent. Ce sera un travail difficile. Il faudra que tous les segments de la société s’unissent pour y arriver. Mais l’opportunité est énorme car les ressources que nous produisons sont indispensables à la transition verte, et la demande ne va qu’augmenter. Chaque tonne de cuivre ou de charbon sidérurgique ou de gaz naturel liquéfié ; chaque planche de bois; chaque once de ressource exportée du Canada signifie que le monde s’en porte mieux. En tant que nation, nous devons reconnaître ce fait, l’embrasser et être fiers du rôle que nous pouvons jouer sur la scène mondiale, tout en bâtissant notre économie propre chez nous. Le monde a besoin de plus de Canada parce que plus de Canada signifie plus d’action contre les changements climatiques, un développement plus durable des ressources, plus d’emplois, plus de prospérité et un monde meilleur pour tous.
Don Lindsay est président et chef de la direction de Teck Resources Ltd. et président du Conseil canadien des affaires.
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